Chapitre 6 : Orphelinat

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Spica si attendait mais elle fut surprise de la rapidité à laquelle cela arriva.

C'était une chaude matinée d'été, Spica et Mathieu et Justine montèrent dans la grande voiture familial, direction l'orphelinat.  Ils roulèrent sous un soleil de plomb pendant près d'une demi heure. Durant tout le trajet un lourd silence régna. Alors que Aymeric et Justine tentaient de faire la discution, Spica était perdu dans la contemplation du paysage qui défilait par la fenêtre, c'était peu être la dernière fois qu'elle voyait le paysage avant d'être enfermé...
Enfin la voiture s'arrêta devant une grande et vielle battisse en pierre sombre à la façade peu chaleureuse après avoir franchie un sombre portail de fer en parcourue une grande allée de gravier. Spica sentit un frisson lui remonter le long de sa colonne vertébrale, un noeud c'etait fixé au niveau de son ventre et il n'était pas prêt de se défaire. Justine l'aida à descendre ses bagages et lui adressa un sourire chaleureux qui fit tache dans se froid décor. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le hall d'entrée, ils frissonnèrent de froid et de dégoût. En effet il gelait dans le bâtiment alors que dehors il devait faire 36°C et par terre, une petite fille d'environ sept an, maigre comme un clou aux cheveux brun et aux grands yeux gris frottait le carrelage à carreaux blanc et noir mais qui semblaient être de la même couleur partout. La dame qui faisait office de réceptionniste prit la parole:

"Vous êtes ?demanda t'elle d'une voix dure

- Bonjour madame, je suis Spica Sextant, lui répondit elle d'une voix que la peur faisait trembler

-Ah,oui. C'est donc toi la petite nouvelle

-Oui madame

-Bien, je vais voir si la directrice peut vous recevoir"

Et elle partit. Le silence n'avait pas été brisé qu'elle revenait déjà.

 « Venez »  leur dit elle

Ils la suivirent dans un couloir aussi sale que l'entré avant de s'arrêter devant une porte en bois à la poignée de fer. La réceptionniste frappa à une porte et une voix rauque leur donna l'autorisation d'entrer. Spica déglutit difficilement avant de prendre une grande goulet d'air, puis abaissant la poignée, elle entra.
La directrice, une grande femme fine était assise dans un fauteuil de cuire assez vieux derrière son bureau qui semblait tout aussi vieux. Elle leur dit de s'asseoir et alla chercher le dossier poussiéreux de Spica. De ses doigts fins et squelettiques elle l'ouvrit et le consulta de ses petits yeux dissimulés derrière de petites lunettes carrées puis,  un sourire polis sur ses très fine lèvres pâles, demanda aux parents de la jeune fille de quitter l'orphelinat. Les adieux furent de courte durée car la directrice ne supportait pas les pleures et les pressa de sécher leurs larmes. 

- Viens, suis moi. Je vais te faire visiter l'orphelinat, annonça la directrice à Spica d'une voix plus du tout amicale mais qui correspondait mieux avec l'image qu'elle renvoyer, froide.

Ils quittèrent le bureau et suivirent un couloir crasseux. En passant devant une porte ouverte d'où  s'échappait un bruit de casserole, elle ajouta :

"Voici la cantine, on t'y servira un repas matin, midi et soir. Il se feront dans le silence, tu n'aime pas tu mange quand même et si tu ne fini pas le plat, tu seras privé du repas suivant. 

- C'est évident, madame la directrice, souffla Spica "

Les deux femmes reprirent leur chemin, quelques instants plus tard, elles passèrent devant le dortoir des garçons, puis devant les douches. Les pièces s'enchaînèrent a un rythme effréné et Spica commençait à perdre son sens de l'orientation. Enfin, elles pénétrèrent dans une salle. Là, la directrice lança :

- Dans mon orphelinat, j'ai mis en place un uniforme pour limiter les discriminations dues au physique. Es tu d'accord avec moi ?

- Oui madame la directrice, répondit Spica.

- Bien, alors tout les jours tu porteras une robe par dessus un t-shirt. Pour ne pas avoir froid tu rajoutera une paire de collant puis les bottines réglementaires. Cela te convient-il ?

- C'est parfait madame la directrice.

Au même instant, une petite dame courbée et grassouillette sortit du fond de la pièce avec une pile de vêtements. Spica se dit qu'elle devait avoir à faire à une professionnelle car la dame ne lui avait pris aucune mesure. Elle l'a conduisit derrière un paravent et lui donna l'uniforme à enfiler. Finalement, il s'avéra que la dame n'était pas une professionnelle du tout car la robe était trop courte, le t-shirt trop large et les collants bien trop longs. Seul les bottines étaient à la bonne taille, et c'était de loin l'élément le plus laid de la tenue. 

- Quel âge a-t'elle ? S'enquit la dame auprès de la directrice.

- J'ai quatorze an, répondit Spica.

-  À parlé sans permission, marmonna la directrice...

Mais la dame courbée s'affairait déjà et revint quelques instants avec une ceinture marron.

- Voilà qui indique ta classe ! Dit-elle en passant le tissus autour de la taille de Spica. Puis, elle l'assit sur un tabouret et, sans que la jeune fille n'ai eu le temps de réagir, elle vit ses longs cheveux soyeux giser au sol. La dame les avaient coupés inégalement au dessus des épaules. Spica se força à ne pas réagir ne voulant ni recevoir une remarque abjecte de la part de la directrice ni se faire remarquer négativement des le premier jour.

Après avoir jeté les mèches châtains, la dame conduisit Spica dans son dortoir. c'était une grande salle pourvue seulement pour mobilier de grande rangée de lits tous alignés identiques et pour chacun une petite commode pour ranger ses affaires, il y faisait encore plus froid que dans le reste de l'orphelinat. La dame désigna un lit à la jeune autiste, il était tout au fond, contre le mur moisi. Il était composé d'une planche de bois posée en équilibre sur une armature de métal avec pour amortisseur un simple matelas de paille recouvert d'une fine couverture de lin. La "bossue", du nom que lui attribua Spica, annonça :

- Tu dormiras sur ce lit, couché 20h, levé, 7h. On ne veut pas de flemmard, donc, pas de grasse matinée. Le petit déjeuner sera servit à 7h 15, si tu arrive en retard, tu ne déjeunera pas. Les cours commencent à 8h, il y a une récréation après le repas , à 12 h. Les cours reprennent à 14h et se terminent à 17h 30.  Tu as bien retenu ?

- Oui, grogna Spica, même si c'était faux.

- Il y a des punitions et des services à partir de 18h. Si ton service ou ta punition se prolonge, tu te couchera plus tard que les autres. Le repas du soir est à 19h. Je compte sur vous pour être sages.

La bossue sortit, laissant Spica en plan la tête pleine de questions.

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