Je cours.
Je cours sans m'arreter parce que je sais que ma vie en dépend. J'ai froid, je ne porte qu'une brassière ainsi qu'une culote qui recouvre à peine mes fesses. Parce que ça lui fait plaisir de me voir comme ça.
J'entends les brindilles craquer au sol derrière moi, signe qu'il me suit. Plusieurs épines me rentre dans la plante des pieds et quelques pierres m'écorchent mais malgré tout, je ne laisse pas la douleur me ralentir. Je dois y arriver. Je dois réussir à atteindre le bord de la route.
Soudainement, une douleur atroce à la jambe me fais tomber en avant. Je me redresse avec le peu de force qu'il me reste dans les bras et je porte mon regard à mon mollet blessé. Une flèche s'y est logée. Instinctivement, j'éclate en sanglot avant d'approcher mes mains tremblantes de la flèche, je serre les dents et la casse en deux pour éviter qu'elle ne s'accroche aux feuillages. J'essuie mes larmes d'un revers de la main et tente de me relever à deux reprises avant d'y arriver et de reprendre ma course en boitant.
Alors que je commence à apercevoir la fin de la forêt, une autre flèche frôle mon visage et viens se loger dans un arbre à ma droite. Je pousse un cri de surprise et stop ma course avant de me retourner et de l'apercevoir au loin grâce à la lumière de la lune. Je me retrouve - malgré ma volonté de m'enfuir loin de lui, de cette forêt, de sa folie et de cette douleur - paralysée de la tête au pied. Je pose mon regard sur l'homme, sur son visage en colère et sur sa main qui tien un couteau et là je lâche toutes les larmes que je retenais pour me donner du courage. Il s'approche en faisant de si grand pas qu'il se retrouve face à moi en moins de vingt secondes. Mes sanglots redoublent quand je le vois lever sa main libre qu'il plaque sur mon cou avant de me pousser en arrière jusqu'à ce que mon dos se retrouve contre un arbre. Il resserre sa prise autour de mon cou et vient coller la lame de son couteau sur ma joue. Il approche doucement son visage du mien et colle son nez sur la commissure de mes lèvres. L'homme prend une grande inspiration en fermant les yeux puis relâche l'air en les gardant fermés.
-Tu voulais t'enfuir loin de moi ?
L'air commence à me manquer et ma gorge à me bruler. N'ayant pas la force de parler, je me contente d'hocher frénétiquement la tête de gauche à droite. Le bois de l'arbre irrite et fait saigner mon dos alors que je sens du sang couler le long de mon mollet. Je gémis de douleur quand le fou face à moi range son couteau, sort une flèche de son carquois et vient en appuyer la pointe sur ma côte. Je sens que l'air cesse d'entrer dans mes poumons, j'agonise et avec le peu de force qu'il me reste, je viens poser mes deux mains sur son poignet afin de le tirer loin de ma gorge mais ma tentative échoue et l'homme se met à rire sadiquement.
- Tu es tellement faible Six... Je vais devoir te punir pour ce que tu as fais. Tu n'aurais jamais du essayer t'enfuir.
A chaque nouveau mots, il avance un peu plus la lame de sa flèche les long de mon épiderme y laissant une trainée de sang mélangée à mes larmes. L'homme retire sa main de ma gorge me laissant y porter les miennes alors que l'air atteint mes poumons, me procurant une horrible sensation de brulure. Il range sa flèche dans son étui et sans plus attendre me décolle de l'arbre, me pose sur son épaule m'arrachant un cri de douleur quand il entoure mon mollet de sa grande main pour me maintenir en équilibre. Il fait demi-tour et avance vers là-bas. Je me met à me débattre en prenant appui sur le dos du fou.
- Par pitié... Laissez-moi partir... J'ai fait tout ce que vous vouliez... Non... Laissez-moi !!
Alors qu'il continue de marcher, je relève la tête pour apercevoir la route qui s'éloigne de plus en plus de moi. Sans m'en rendre compte, j'envoie mon genou dans le thorax de l'homme qui me lâche et tombe à terre, les mains sur son torse. Je me mets à quatre pates et commence à avancer loin de lui, vers la liberté.
C'est comme si mon corps savait de lui même où aller. Un peu comme s'il savait que si je le laissais me ramener là-bas,
Soudainement, ma main glisse sur de la terre mouillée et le fou en profite pour m'attraper par les chevilles et me trainer en arrière. Je hurle et j'essaye tant bien que mal de trouver quelque chose pour s'accrocher jusqu'à ce que ma main attrape une grosse pierre, a ce moment là je cesse de me débattre et même de bouger. Au bout de quelques secondes, l'homme s'en rend compte et arrête d'avancer avant de lâcher mes chevilles. Je l'entends avancer puis la douleur à ma jambe se réveille: il appuie la pointe de sa chaussure sur la flèche brisée. Je serre les dents ainsi que la pierre dans mes mains, je dois attendre qu'il se rapproche pour être sûre de ne pas rater mon coup parce que c'est ma seule et dernière chance. Le fou s'accroupi près de mon flanc et me retourne brutalement sur le dos, je n'attends pas une minute de plus ; je le fais basculer sur le dos, m'assois à califourchon sur lui et le frappe de toute mes forces à la tête.
Une fois.
Il hurle.
Deux fois.
Il saigne.
Trois fois.
Son sang me gicle à la figure.
Quatre fois.
Il gémit de douleur.
Cinq fois.
Il ne bouge plus. Je reprends ma respiration, jette la pierre sur la côté avant de regarder mes mains. Elles sont couvertes de sang, surement autant que mon visage à présent collant du liquide rougeâtre. Je me relève lentement et passe mes mains sur mon visage pour retirer le sang qui s'y trouve, ce qui à surement juste empiré les choses. Je tourne sur moi même pour repérer la sortie de la forêt, une fois trouvée je me mets à courir dans sa direction. La douleur de mes blessures a été remplacée par l'adrénaline et la joie que me procure l'idée de liberté.
J'ai enfin atteint le bord de la route. Je pose mes mains sur mes genoux et reprend mon souffle avant de lever la tête vers le long chemin goudronné face à moi, une voiture passe sans m'apercevoir et je décide de partir dans la direction qu'elle en longeant la route.
Je sais qu'un long chemin m'attend mais je n'abandonnerais pas. Pas avant d'être rentrée chez moi.
1129 mots !
Voila le premier chapitre de ma toute première histoire.
J'espère que ça vous a plu, j'y ai mis tout mon cœur !
Bis :)
YOU ARE READING
Submergée
Teen FictionAnabelle Bynes est kidnappée alors qu'elle est âgée de dix ans. Treize ans plus tard, elle arrive par chance à s'enfuir et à rentrer chez elle. Le seul problème, est qu'une fois de retour chez elle, elle oublie absolument tout ce qui s'est passé apr...