Chapitre 10 - L'invitation de la lune

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Quand il referma la porte derrière nous, la première chose qu'on y voyait était un lit au draps immaculés surmontés d'un lourd et épais dais noir, trônant la comme une œuvre d'art. Ses moulures en bois le rendant encore plus imposant, et un magnifique tapis ornait le parquet lustré. De l'autre côté de la pièce, deux fauteuils aux trônes royaux étaient placés au centre, comme pour les mettre en évidence.
De superbes tapisseries anciennes représentant des ducs ou autres personnes importantes en cravates et costumes étaient tendues sur les murs de marbre polis .

Mais qu'est ce qui se passe ?
Pourquoi je sentais mon cœur battre si fort dans ma poitrine en ce moment ?

En me retournant, je voyais qu'il me regardait avec juste pleins de... eh bien de regret. Oui, c'est bien le seul mot qui me vient à l'esprit en ce moment même pour décrire cette expression.

Au moment ou sa voix se fit entendre, j'ai bondi. Comme un ressort.

- Désolé, je me sentais juste un peu fatigué et je vous ai utilisé comme excuse pour pouvoir me sortir de ce pétrin.

Je l'ai regardé à mon tour, bouche bée, trop sonnée pour pouvoir parler.

Comment pouvait-il ne pas voir ce que ça avait de... de perturbant ?

- Je ne comprends pas, ai-je fini par articuler, quand j'ai réussi à retrouver ma voix si enrouée que c'en devenait pathétique.

J'avais besoin de m'asseoir, sinon j'allais faire une crise cardiaque.

- Mais comment... comment saviez-vous que je suis journaliste ? Me suis-je étonnée, sans bouger d'un pouce.

Mon cerveau semblait avoir du mal à capter ce qui se passait. Pour l'unique raison qu'il se passait trop de chose en même temps.
Ça allait trop vite. Beaucoup trop vite.

- Eh bien... Disons que je vous ai observé assise un peu plus tôt dans le coin presse.

Il a changé de position, comme s'il était mal à l'aise, et il a détourné les yeux pour vérifier la situation au dehors.
Je présume qu'il vérifie si les femmes sont toujours là ou non.

Soudain je réalise la situation dans laquelle je suis moi-même. Je suis seule... avec le célèbre pilote Ryan Cooper !
Ne serait ce pas l'occasion rêvée d'obtenir une interview exclusif de lui ?

Très vite, je prends mon bloc note et un stylo au fond de ma petite sacoche Louis Vuitton accordé à ma tenue et remercie le ciel d'avoir un patron aussi prévisible.
Puis je me fige aussi sec.

Maintenant que j'y pense ... Je n'y connais strictement rien en course de bateaux...

J'étais tellement obnibulée  par le retournement de situation que je n'ai même pas fait attention que monsieur Cooper m'observait attentivement, semblant deviner ce que je m'apprêtais à faire.

- Il y a quelque chose que vous voulez me demandez ? Car je n'ai pas tellement de temps, donc je peux seulement vous donner des réponses courtes, mais allez-y.

Il me conduit devant les beaux fauteuils au centre de la pièce pour nous mettre à l'aise, et d'un geste de la tête, m'indiqua à commencer.

N'étant pas une grande fan de course de bateaux, mes questions ne sont pas vraiment pertinentes, et alors que l'atmosphère dans la pièce s'alourdit, monsieur Cooper commençait à ... comment dire ... eh bien, à bailler.

Nan mais je rêve ??
Ça veut bien dire ce que ça veut dire là !
Je pense clairement que je l'ennuie !

Il me fixe, perplexe.

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