L'Annonce (3)

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Nicolas

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Nicolas.

Je n'ai fait que dormir. Le soleil est maintenant au plus bas et menace de bientôt disparaître, et me voilà réveillé après dix longues heures de sommeil. La soirée a été longue à assumer, on dirait.

J'attrape mon téléphone posé sur ma table de chevet et réponds à mes différents messages reçus. L'un d'eux provient de mon meilleur ami qui s'excuse platement de m'avoir blessé avec ses paroles sur les femmes. Il ne m'a pas blessé. Il a seulement été irrespectueux, mais il ne semble pas encore avoir bien compris quel combat je mène. C'est à toutes celles qu'il insulte qu'il devrait s'excuser.

Je lui réponds rapidement que ce n'est pas grave et me redresse lentement. Mes volets ne sont pas fermés, pourtant je vois à peine les meubles de ma chambre dans la pénombre. J'ai envie de rester ici, de m'enfouir sous ma couette et ne jamais sortir de mon refuge. Il n'y a que dans cette pièce que je ne risque rien. C'est pitoyable, je suis pitoyable.

Je me lève sans motivation et tends l'oreille pour vérifier que mon père est bien parti à l'une de ses nombreuses soirées poker qui le ruinent autant qu'elles lui sont vitales. Lui aussi est pitoyable.

Certain d'être seul dans l'appartement, je sors de ma chambre et rejoins la salle-de-bain où je me rince le visage avant de décider de prendre une bonne douche pour me réveiller. Tout en me déshabillant, je songe à ce que je vais bien pouvoir faire ce soir. Mon rythme est totalement déréglé ; je vis la nuit et dors le jour. Cela m'évite de croiser l'enfoiré qui me sert de père.

Au contact de l'eau froide, je me détends peu à peu. J'ai besoin de sortir, de voir du monde. Je n'ai pas spécialement envie de croiser Luc, bien que je l'adore et que, peu importe ce qu'il dise ou qu'il fasse, il restera mon meilleur pote, mais je sais déjà qu'il va forcément aborder le fait que je sois encore puceau et me faire remarquer que toutes les filles nous matent.

Je pourrais proposer à Maëlle de sortir. De deux ans mon aînée, son grand-frère possède une des boîtes de nuit les plus réputées des alentours et elle me propose souvent d'y aller ensemble. Je la soupçonne de vouloir m'impressionner pour devenir « la première à atteindre le cœur distant de Nicolas le puceau » - comme le dirait si sympathiquement Luc - mais cela a quelques avantages. Par exemple, entrer en boîte à 16 ans, boire gratuitement et danser avec une très jolie fille. Comme le dirait sûrement mon ami, elle est mon style. Intelligente, intéressante et loin d'être aussi niaise que toutes les autres, Maëlle a son charme et son jeu de séduction a quelque chose d'amusant et d'agréable. Elle est attentive et essaie réellement de me comprendre. Mais il y a toujours cette barrière entre le sexe opposé et mon cœur qui empêche la jeune femme de pouvoir être plus qu'une amie.

Propre, je m'enroule dans une serviette et envoie un message à Maëlle pour lui demander ce qu'elle fait ce soir. Presque aussitôt, elle me répond par un « Rien et toi ? On peut aller en boîte si ça te tente ! ». Elle se doute que je l'utilise un peu, ce qui ne me rend pas fier, moi qui répète inlassablement qu'il faut respecter les femmes et ne pas les prendre pour des objets, des esclaves. Pour apaiser ma conscience, je me dis que j'aime être en sa compagnie et que ça me fait du bien de la voir. Un demi-mensonge, donc.

Destination : Vie ParfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant