Je suis le reflet de mon histoire, de ma passion, le prolongement d'une âme tristement joyeuse, le sourire d'un cœur meurtri qui aime et qui donne sans réserve, un regard vide tel une toile attendant un peintre qui a rejoint la terre.
Je suis le fœtus avorté, l'enfant rejeté.
Je suis l'adolescent qui chaque soir mouille son oreiller de ses dernières goutes d'espoir ;
Je suis le regard trouble d'un enfant rwandais hanté par les souvenirs atroces d'un déchirement fratricide.
Je représente le courage d'un condamne à mort par erreur de justice, les larmes de joie d'une femme de trente-huit ans qui vient d'avoir son premier enfant.
Je suis ce guerrier qui sur le champ de bataille même sentant la défaite brandit son glaive pour tuer les guerriers adverses comme pour rendre belle une mort certaine par l'odeur enchanteur du sang.
Je représente l'impuissance de ce mur alourdi par l'histoire violente et ensanglanté d'une croix gammée. Mon cœur bat au rythme nonchalant des pas d'un commandant de troupe qui rentre victorieux d'une bataille sans ses troupes laissé en sacrifice pour une discipline sanguinaire barbare et, au nom des nobles lettres qui désignent leurs patries.
Je suis l'âme meurtrie d'un père qui assiste impuissant à la mort imminente de son fils unique ; la beauté d'une fleur ornant une tombe. Mon regard lourd est semblable à celui de ce père de famille forcé d'assister aux viols de sa femme et de ses filles. Je marche fièrement tel un vautour au milieu des cadavres.
Je suis la beauté du rouge luisant sur le cou blanc d'un mouton de tabaski.
Je suis la pureté de l'Amour que porte une femme infidèle à son amant, la violence du baiser de Juda, le silence parlant d'une femme violée.
Je suis l'incompris, le mal aimé.
Je suis cette belle toile exposée que vous regardez émerveillement qui pourtant traduit la souffrance d'un homme qui ne croit plus à son existence. Le discours vide inutile en mémoire d'un corps sans vie, la douce souffrance d'un cœur brisé. La joie d'un scientifique apprenant que ses virus testés sur ces hommes venus dans le but de pouvoir seulement rentrer chez eux, enfin avec de quoi nourrir leur famille a eu un effet positif.
Je suis la douleur d'un homme sauvé du suicide, la joie d'un kamikaze sur le point d'exploser une maternelle.
Je suis le pécheur repenti, l'aube éclairé, la lueur dans le noir, l'ombre d'une torche.
Je suis l'esclave libéré, le pas sur d'un coq blanc, le sourire de Mandela lors de sa sortie de prison, la beauté d'un poing noir levé vers le ciel.
Je suis le sourire du soleil levant sur un continent en marche qui vibre à la valse d'un souffle nouveau.
Je suis l'insouciance, la clarté de l'ignorance du continent noir qui se défait de ses libérateurs, l'intégrité d'un patriarche arabe, la richesse d'un sol rouge boueux, la beauté du drapeau sud-africain.
Je suis l'homme qui contemple dans le silence, celui qui a compris que la beauté n'est pas uniforme, que la beauté résulte de la mixture.
Je suis la femme qui aime en silence, l'âme vive d'un nouveau-né,
Je suis la chenille devenu un papillon, une âme retrouvée par l'Amour.
Je suis la main qui tend vers l'autre, les bras qui réconfortent, la saveur du café, la splendeur d'une chevelure crépue, le bruit d'une chaine qui tombe.
Je suis le vert des forêts, la chaleur d'un sourire, la fraicheur d'une eau qui se verse sur un sol brûlant.
Je suis l'espoir, le fruit d'un monde qui ne s'apprécie que dans un miroir ou aux flashs des appareils photos et des projeteurs
Je suis l'Egypte des pharaons, la grandeur d'une pyramide, la force d'un lion.
Je suis l'infirme devenu roi.
Je suis le premier fils, le père et la mère de tous, l'homme originel.
Je suis l'élu d'un paradis terrestre.
Je suis et je continuerai d'être, je suis et je resterai, je suis et je serai....
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JE SUIS...
PoetryC'est un recueil d'écrits qui traduisent les pensées qui germent dans mon esprit. Je partagerais avec vous ce qui fait saigner ma plume . Auteur : Osiris ZAKI