I hate you but I love you

Chapitre 7

Je fus tirée d'un doux rêve, dans lequel j'étais - enfin - parvenue à sceller la porte et les fenêtres de mon appartement pour empêcher mes camarades d'y pénétrer comme bon leur semblait, par de violentes secousses. J'ouvris vivement les yeux, mais décidai de les refermai quand ils se posèrent sur une Mirajane penchée sur moi, ses mains serrant fermement mes pauvres petites épaules frêles.

- Laisse-moi encore cinq minutes, grommelais-je.

     La soirée d'hier avait été rude : après avoir quitté les garçons de Sabertooth, nous avions pris la direction du bar de l'hôtel, où nous avions bu jusqu'à plus soif. Les révélations avaient été bon train, Juvia avait reconnu avoir commencé une relation avec Grey depuis quelque semaines, mais ils tenaient tout deux à garder le secret pour l'instant, histoire de ne pas faire de vagues au sein de la guilde. Ils avaient prévu d'en parler aux autres un peu après les grands jeux, quand l'euphorie serait retombée. Pour l'instant, il était vrai que nous avions d'autre chats à fouetter que de fêter la mise en couple de deux de nos amis. Reby, de son côté, avait avoué timidement être complètement folle de Gajil depuis son entrée dans la guilde. D'abord, elle avait eu peur de lui mais rapidement, elle avait comprit qu'il s'en voulait de tout ce qu'il nous avait fait, et que son seul souhait était de s'intégrer. Alors, elle avait commencé à s'intéresser à lui. Et ça n'avait pas été en s'arrogeant. Aujourd'hui, elle était incapable de penser à quelqu'un d'autre qu'à lui, et je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça mignon. Reby aimait Gajil comme je n'aimerais probablement jamais personne, et c'était beau. Quand à Wendy, après avoir bu une bière, elle nous avait demandé, à Juvia et moi, comment nous avions pu hériter de telles paires de seins, et elle avait reconnu être verte de jalousie. Pour ma part, je n'avais pas une seule fois fait mention de Sting, sauf pour dire que, bien qu'il soit mignon, je ne m'intéressais pas à lui. C'était un foutu mensonge, mais je devais m'assurer de mes sentiments avant de leur en faire part. Bref, la soirée avait été riche en découvertes et autres potins.

     J'avais une gueule de bois d'enfer.

- Ça va pas se passer comme ça, marmonna Mirajane.

     Sans plus de cérémonie, elle tira ma couverture, laissant un froid glacial m'envelopper de la tête aux pieds. Je rouvris instantanément les yeux et, cette fois-ci, je constatai que Grey se tenait juste derrière elle, les bras croisés sur sa poitrine, un magasine dans une main. Son regard me fit froid dans le dos : il était évident qu'il avait une envie folle de me torturer, et qu'il allait prendre un malin plaisir à le faire. Que diable avais-je encore fait?

- Non mais tu es malade! M'insurgeais-je en sautant sur le lit de Gajil pour m'envelopper dans sa couverture. 

     Le chasseur de dragon, qui était assis sur le bord de son lit en train de bailler, me lança un regard sombre que j'ignorai magistralement pour me concentrer sur Mirajane.

- Ah, ma petite Lucy, soupira théâtralement la démone en s'asseyant sur mon lit, croisant les bras et les jambes. Je te trouve bien effrontée, ce matin.

- Pardon?! JE suis effrontée? Tu m'as violemment réveillée alors que je faisais un joli rêve...

- Tu rêvais de ce cher Sting? Me coupa-t-elle.

     Ma mâchoire faillit tomber sur le lit. Comment diable avait-elle entendu parler de mon « histoire » avec le mage de Sabertooth? J'en avais brièvement parlé aux filles, hier soir, mais Mirajane n'avait pas pu les voir. Elles étaient toutes parties se coucher vers trois heures du matin, alors que la démone dormait déjà depuis longtemps, et il devait à peine être huit heure! Et je doutais sincèrement que l'un des membres de Sabertooth que j'avais croisé hier lui ait parlé de quoi que ce soit. De toute manière, qu'auraient-ils dit? Qu'ils m'avaient vue marcher avec Sting? La belle affaire!