Un autre dur réveil sans Armando. Je fais ma routine habituelle, mais sans grand enthousiasme. Je devine que tu ne connaîtras jamais l'importance d'une personne avant qu'elle sorte de ta vie. Je suis dans mon bureau, en train de jouer sans grand intérêt avec mon stylo à bille. Soudain, Harold Duparc, le maire du petit village d'Azurion, entra dans la salle. Je me levai instinctivement. Il prit immédiatement la parole avant que j'aie le temps de le saluer comme du monde.
- Marco Melinax, puisque vous êtes le Connaisseur d'Azurion, vous devez aller rencontrer la nouvelle arrivante du village. En ce moment.
- Tout de suite, Monsieur Duparc.Il me fit un petit signe de la main avant de me suivre. Il savait tout aussi bien que moi la routine à faire. Je laissai mon deuxième conseiller en charge du bâtiment. Je monta sur Minuit et lui, dans sa voiture et nous nous dirigions vers notre destination. Duparc m'abandonna pour des raisons politiques après m'avoir indiqué l'adresse de la nouvelle. Pendant que je me rendais à l'auberge Tarn, je pensai à mon rôle de Connaisseur. C'est simple. Je dois rencontrer chaque habitant, seul à seul(e) et décider si cette personne pourrait être un atout ou un danger à ce village. Si je soupçonne quelqu'un, j'ai le droit de décider qu'est-ce que l'on va faire avec lui ou elle. Je peux les exiler, les mettre en prison ou les mettre en surveillance totale ou partielle. Facile.
J'avertis Monsieur Vizir de mes intentions et du temps que je passerai là. Il me tendit la deuxième clé de la pièce de l'arrivante et je pris les escaliers étroits pour monter jusqu'à son étage. Je toque doucement à la porte, trois petits coups, et attendit qu'elle m'ouvre la porte. Devant moi se tenait une ravissante jeune demoiselle d'environ 25 ans, qui portait une robe à manches longues rouge et des collants en coton blancs. Elle allait à un entretient d'embauche, c'est clair. Elle me regardait comme si j'étais un cadeau non-désiré, un air de « Ah, mais qu'est-ce que je fais? » avec l'iconique sourire en coin forcé. Elle commença à parler.
- Bon, Bonjour, entrez.
- Merci.J'entrai dans son appartement modeste, qui avait encore quelques sacs non-rangés. Elle était arrivée hier soir ou très tôt ce matin. Sous son maquillage épais, je pouvais voir qu'elle était paniquée que je sois ici. Je ne devais pas l'inquiéter pour rien.
- Ne t'en fais pas, je dois juste savoir quelques informations sur toi et je vais partir rapidement. Je m'appelle Marco, l'informai-je tout en lui serrant la main. Elle a une bonne poigne.
- Enchantée de vous rencontrer, dit-elle en me souriant poliment.
- Commençons. Quel est ton nom?
- Hélène Calimero.
- Âge?
- 26 ans. Et vous?
- 28, merci d'avoir demandé.Ainsi continue l'interrogatoire/discussion. Hélène se révélait être assez charmante et sympathique. Pendant la conversation, elle me regardait droit dans les yeux et tentait quelques approches timides. Parfois, elle me fit un clin d'œil ou elle m'effleura le bras. À chaque fois, je ressentis une petite décharge électrique dans mon corps en entier. À la fin, elle me donna un petit papier avec son numéro de téléphone personnel. Elle me dit qu'elle aimerait bien me reparler et que je pouvais lui écrire quand je voulais. Avant qu'elle ferme la porte de son appartement, même si je ne voulais pas qu'elle le fasse, car cette femme était follement intéressante, elle fit quelque chose qui me surprit. Elle me donna un petit bisou sur la joue et me dit que c'était comment on disait au-revoir à un nouvel ami dans son pays, tout en me faisant un clin d'œil. Hélène referma la porte et je restai planté là pendant quelques bonnes secondes. Cette femme me faisait définitivement de l'effet. Je devais la rappeler et me souvenir de son numéro, une fois en privé.
Quand je fus revenu, j'ignorai toutes les autres filles, blondes aux yeux bruns, qui essayaient encore de me séduire. Pour ne pas les blesser, je cachai le numéro d'Hélène dans une poche intérieure de ma cape. Je me fichais de tout autour de moi, même si c'était la fin du monde, je m'occuperai de ça plus tard. Il fallait juste que j'établis un contact avec elle. Je sors mon téléphone cellulaire, que j'utilise seulement en urgence, et crée le contact de Mademoiselle Calimero. J'écrivis juste son prénom et son nom de famille, pour ne pas attirer de soupçons. J'allais envoyer un premier message mais mon pouce restait figé. Si c'est trop tôt? Va-t-elle penser que je suis collant? La seule façon de le savoir, pensai-je, était de le faire. J'envoyai le petit mot de salutation avant de tomber sur mon lit. Je me demande si elle est en train de fixer son téléphone, se demandant si j'allais lui écrire, ou peut-être elle était déjà partie à son entretien d'embauche. Ça ne me dérange pas tant que ça, ce qu'elle pourrait faire en ce moment au lieu de me répondre, me dis-je. Ma mission, à partir de maintenant, ne sera pas d'exterminer les vampires, Amélia peut bien attendre, mais de conquérir Hélène.
Coûte que coûte.
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À la vie, à la mort
VampireElle est une vampire. Il est humain. Leur seul but: s'entretuer. Sa compagnie est au bord de la faillite, alors elle séduit son pire ennemi. Mais que va-t-elle découvrir à propos de lui et de son entreprise?