Ma réalité

A la lecture de cette histoire, plus rien d'autre existe si ce n'est que ce que vous tenez entre vos mains. Vous n'avez qu'une seule règle à suivre: voir où se trouve le réel et où se trouve l’illusion, le rêve.

Sera-t-il possible pour vous de discerner le vrai du faux ?

****

Ses lèvres se posèrent doucement sur cette peau blanche et douce qui lui était offerte. S’accompagnait de son acte, un parfum légèrement acidulé, comparable à du citron. Cette odeur commençait peu à peu à lui monter à la tête au même moment où le jeune homme se laissait emporter par ses désirs. Baiser, caresser, murmurer il ne savait que faire d’autre à cet homme qui représentait tout ce qu’il avait toujours désiré.

****

Lorsqu’il retrouva ses esprits, cette odeur citronée avait disparut même si elle semblait persister en lui telle une musique que l’on aurait écouté en boucle et qui ne voulait, à présent, plus quitter notre esprit. Son coeur battait à un rythme effréné et ses mains lui paraissaient moites tout comme le reste de son corps. Ne sachant que faire, le jeune homme aux cheveux blonds resta immobile durant plus de dix minutes. Pendant ce long moment, il essaya de se remémorer chaque instant de son rêve souhaitant les garder au plus profond de lui mais plus le temps défilait plus les souvenirs devenaient vagues, imprécis avant qu'ils ne finissent pas s'estomper et totalement disparaître.

****

La nuit venait tout juste de tomber. A cette heure ci, tout le monde dormait. Les quelques habitants qui se baladaient dans les rues évitaient au mieux de rester trop proches des lieux sombres, peu éclairés que l’on pouvait apercevoir à certains coins de rue. Aucun son n’était produit. C’était le silence total. Mais si l’on tendait l’oreille, nous pouvions facilement entendre des bruits, précipités, de pas. Et en y regardant de plus près, voici la scène qui s’exposait à nos yeux: Un homme courait poussé par la force de son désespoir. Il était à bout de souffle mais cette peur qui le prenait aux tripes était comme une source d’énergie pour le jeune garçon.

- Arrêtes-toi !

Cette exclamation fut suivie d’un coup de feu qui attérit pas loin de lui. Automatiquement, le blond tourna la tête pour voir ce qui se passait à l’arrière. Ses assaillants continuaient à le suivre, une arme pointée en sa direction.

- Reviens là enflure !

- Tu vas nous le payer !

Un nouveau coup de feu. Le coeur battant à tout rompre et la peur le gagnant de plus en plus vite, paralysante, il devint encore plus désespéré. Il lui fallait un endroit où se cacher pour qu’il puisse leur échapper. Et vite. Il se mit donc à chercher, faisant un peu plus attention à tout ce qui l’entourait. Et alors qu’il s'apprêtait à baisser les bras un petit coin sombre se présenta à ses yeux. En analysant ce qui se trouvait autour de lui, le jeune homme pouvait le dire, il y avait assez de distance entre lui et ses poursuivants pour que ces derniers ne le voient pas. Il se résolut donc à aller se cacher. Tournant sur sa droite, le garçon se plaça du mieux qu’il put dans l’ombre de son refuge d’infortune, accroupis et une main placée sur sa bouche pour éviter que l’on puisse le repérer et il se tu. Plongé dans un grand silence, le temps semblait s'écouler de façon extrêmement lente. Et cela n'aidait pas le garçon. Son coeur battait à une vitesse affolante à cause de la peur et de cette attente sans fin. S’ils le découvraient, il était mort. Il ne pouvait pas mourir de cette façon. Pas lui. Les pas de ses poursuivants se rapprochèrent de l’endroit où il était caché avant de s’arrêter.