Chapitre 8 : Le monde des enfers (Partie 2)

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Quatre autres portes s'ouvrirent brutalement, laissant apparaître quatre autres jeunes du même âge. Tous avaient la peau très pâle et parfaitement lisse. Trois d'entre eux se sont aussitôt rassemblés pour former un groupe, tandis que le quatrième semblait plutôt vouloir rejoindre la jeune fille, plus enthousiaste que jamais.

— Bienvenue à toi. Nous sommes tous très heureux de savoir que tu es enfin parmi nous. Je m'appelle Thalia, se présenta-t-elle. Mais tu te rappelles de moi, pas vrai ? Nous nous sommes déjà rencontrées il n'y a pas si longtemps. Je t'ai reconnue dès que je t'ai vue.

— Reconnue ? répéta Firaï, perdue.

Elle se rappela d'elle soudainement : la jeune mendiante de Ratias qui lui avait demandé de se rendre dans la forêt. Elle n'avait plus du tout le même aspect poussiéreux que lorsqu'elle l'avait rencontrée la première fois. Firaï en profita pour remarquer qu'ils étaient tous vêtus de la même manière, d'une élégante toge blanche, accompagnée d'une broche sertie d'un diamant, comme celle qu'elle portait. Thalia n'arrêtait pas de sourire. Peut-être était-elle simplement heureuse de ne plus être la seule fille. Elle continua les présentations, et Firaï se contenta d'écouter, ignorant toujours la raison de sa présence dans ce lieu.

Il y avait d'abord Théo, le jeune garçon à l'air sympathique, qui semblait entretenir une relation privilégiée avec Thalia, puis Artan, Céleste et Vitalis, qui apparemment étaient trois frères très unis entre eux, robustes et taciturnes, et qui malgré les apparences devaient tout de même posséder un bon fond. Tous la saluèrent avec respect. Thalia se rapprocha d'elle.

— Tu as certainement plein de choses à nous dire, supposa-t-elle. Quels sont les ordres de Hadès pour ce soir ?

— Comment ? s'étonna Firaï.

— Tu ne l'as pas encore vu ? s'étonna Thalia. Alors c'est pour cette raison que tu n'as pas dû recevoir de nouveau corps.

— Pourquoi est-ce que j'en voudrais un autre ?

Théo se rapprocha d'elle pour l'observer de plus près.

— Elle est encore en vie, déclara-t-il.

Tous ouvrirent de grands yeux écarquillés. Ils ne savaient plus quoi penser de cet imprévu, mais Thalia sut une fois de plus prendre les choses en main. Elle se baissa à la hauteur de l'enfant, lui prit la main et la regarda droit dans les yeux.

— Dis-moi, Firaï. De quoi es-tu au courant ?

La petite fille de sept ans lâcha la main de Thalia, et les flammes sur sa tête semblèrent redoubler de volume.

— Je... je ne sais rien, balbutia-t-elle. Je croyais qu'en tombant, je mourrais. Mais je me suis réveillée dans un lit, près d'un feu. Puis, je suis sortie, et j'ai vu Perséphone dans son jardin. Elle m'a conduite jusqu'ici, et c'est là que je vous ai rencontrés.

Thalia roula des yeux, puis se leva d'un coup.

— Cette garce aurait quand même pu mieux l'informer que ça ! cria-t-elle.

Théo attrapa le bras de Thalia, et lui fit un signe de désapprobation.

— Tu ne devrais pas crier si fort. Elle pourrait t'entendre, signala-t-il presque en chuchotant.

— Si elle cessait un instant de ne penser qu'à ses fleurs, elle se soucierait peut-être de ce qui a réellement de l'importance, protesta-t-elle.

Pendant ce temps, Artan, Céleste et Vitalis ne semblaient pas se préoccuper plus que ça des événements. Cela devait signifier qu'il ne s'agissait que d'une querelle passagère de leur part, pensa Firaï. Assez rapidement, ils s'organisèrent. Thalia fit signe à tout le monde de se regrouper. Ils vinrent s'asseoir calmement en cercle, Firaï s'étant positionnée entre Théo et Thalia. La jeune femme demanda à Céleste de commencer à parler.

ALTHÆA - T.1 - La Mère des CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant