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15 septembre 2014.

Huit heures trente. Exactement trente minutes que je devrais être à la salle de danse mais je suis encore dans le salon de mon petit appartement parisien, en train de chercher mon téléphone et mes chaussures. Oui, la ponctualité et moi, ça fait deux. Voire même trois. Je trouve enfin mon téléphone sur le canapé après avoir tourné en rond au moins cinq fois dans tout mon appartement pour le trouver. Par précaution, je le mets dans la poche arrière de mon jean noir pour ne pas le perdre. Pour mes chaussures en revanche, c'est pas la même histoire, elles sont introuvables. Si la ponctualité et moi ça fait deux, l'organisation c'est encore pire. Je suis déjà bien en retard alors je décide de ne plus me dépêcher, après tout, la précipitation est le plus grand ennemi de l'homme. Je me dirige vers mon dressing et cherche donc d'autres chaussures, tant pis pour les escarpins que j'avais prévu initialement, de simples baskets feront l'affaire. Je les enfile, prends mon sac à main ainsi que mon sac de sport, contenant les affaires dont j'aurai besoin tout au long de cette journée qui s'annonce mouvementée, et pars de chez moi en verrouillant la porte à clé. Dans l'ascenseur, j'envoie un message à Inès, pour lui dire que je pars seulement de l'appart.

Sortie de mon immeuble, je rejoins ma voiture, dépose mes sacs dans le coffre et démarre enfin. À cette heure-là, je ne vais pas bien loin sans m'arrêter toutes les 2 minutes à cause du trafic. Je m'arrête une énième fois, à un feu rouge cette fois, enclenche le point mort et profite de ces quelques secondes pour regarder les notifications qui font clignoter le voyant de mon téléphone : un message d'Inès, un second de Gabriel et encore un autre de mon opérateur mobile. Je supprime le message d'Orange sans le lire et ouvre les autres.

De Inès☁ :

Bordel t'abuses, c'est la première réunion de mise au point et t'es pas foutue d'être à l'heure !!!

La journée commence bien, si elle est énervée dès le premier jour, ça promet d'être folklorique.
Je relève la tête rapidement pour m'assurer que les voitures devant moi sont toujours à l'arrêt et décide alors de regarder le message que mon frère m'a envoyé.

De Gab🕸:

T'es en retard wsh, t'es pas ma ptite reuss pour rien toi (au fait réunion Bracci gang à 18h à l'appart, je dois t'annoncer quelque chose)

Les réunions du Bracci gang, ça faisait longtemps, tiens. En plus pour m'annoncer quelque chose? Quelle genre de chose? Il va être papa? Impossible, il n'a pas de copine... Il déménage très loin de Paris? Possible. Ce ne serait pas la première fois. Je verrouille mon téléphone après lui avoir confirmé ma présence à la réunion de famille de dernière minute.

Ce feu tricolore est extrêmement long et je suis la dernière de la file, ce qui n'arrange en rien mon cas: Inès va littéralement m'étriper. Je remarque que la lumière verte remplace finalement la rouge, et les premiers automobilistes de la file avancent, ce qui ne me permet cependant pas d'avancer à mon tour. Alors que je relâche doucement l'embrayage pour redémarrer, j'entends un bruit de carrosserie inhabituel et suis secouée, légèrement certes, mais assez pour comprendre ce qu'il vient de se passer.
Un accrochage.
Il ne manquait plus que ça pour que cette journée soit définitivement magnifique. La vitre entre-ouverte, je distingue facilement ce que la personne qui conduit la voiture derrière moi dit et c'est un "Putain, fais chier".

Ah... si tu savais, pas autant que moi, pensais-je, blasée.

Je regarde dans mon rétroviseur extérieur gauche et vois un homme, assez grand, avec les cheveux attachés à la va vite, marcher dans ma direction. C'est le fameux automobiliste: il a d'ailleurs laissé sa portière ouverte, le temps de venir jusqu'à moi, apparemment. Plusieurs conducteurs commencent à s'impatienter et nous klaxonnent. Il se retourne pour les regarder, certainement d'un air de dire "double et soule pas" et c'est ce que font ces derniers. Quant à moi, je ne réagis absolument pas, j'essaye juste de me maîtriser pour ne pas gueuler sur le fautif. Je baisse un peu plus la vitre côté conducteur, me détache et le regarde de travers.

- Salut, lâcha-t-il d'une voix très grave, avec un sourire qui me donne presque envie de lui arracher la tête, je crois qu'on a un petit souci...

Mon dieu, j'espère qu'il n'y connait rien en mécanique et qu'il ne va donc pas essayer de me rouler dans la farine.

- Ah bon, j'avais pas remarqué, mais merci, rétorquais-je, ironique et froide, en sortant de la voiture, avec mon plus beau (faux) sourire. Il me scrute de haut en bas et c'est à ce moment que je remarque qu'il est beaucoup plus grand que moi. S'il compte sur sa taille pour m'impressionner, c'est loupé, des gars qui font la taille de la tour de Pise, j'en ai une tripotée dans ma famille.

On s'avance en même temps pour voir les dégâts. Je ne pense pas que ce soit grave, enfin j'espère. Il fallait vraiment que ça se produise aujourd'hui, quand je suis déjà à la bourre, en plus avec Inès qui me fout la pression.

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Voici le tout premier chapitre, relativement court, je sais, mais c'est volontaire. Les suivants seront plus longs!!!

Votez, commentez, partagez, bref faites ce que vous voulez mdr

Al x💋

CIEL BROUILLÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant