21 février 2018

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Je l'ai vue marcher vers nous depuis le bout du couloir. Une de mes amies s'est précipitée sur elle, mais je ne préférais pas la brusquer. J'ai simplement marché jusqu'a elle en cherchant son regard que j'ai bien vite trouvé et le contact ne se brisa plus. Dans ses yeux j'ai vu détresse, tristesse, douleur, peine et fatigue, surtout fatigue.
Je l'ai prise dans mes bras alors que mon amie lui entourait encore les épaules, je n'ai pas su attendre. Comme toutes les fois où nous nous sommes enlacées c'était apaisant et réconfortant mais beaucoup plus nécéssaire. Elle a caché son visage dans ma nuque et ça m'a à la fois fait beaucoup de mal et beaucoup de bien de l'avoir contre moi.
Nous nous sommes séparés pour qu'elle dise bonjour au reste de notre groupe et a laché la bombe, de sorte à ce que peu de personnes comprennent mais j'avais immédiatement compris.

J'ai explosé.

Elle n'a pas explosé.

Les images ont fusé dans ma tête, tout est devenu trouble, j'ai ouvert la bouche depuis laquelle je croyais que s'échapperait un gémissement plaintif mais rien ne sortit. Je revins la serrer plus fort contre moi, des larmes perlant du coin de mes yeux. Elle tremblait, je sentais qu'elle pleurait aussi. J'ai baffouillé quelques mots alors que je cherchais la stabilité émotionelle dans son odeur et son contact.
Je ne sais pas combien de temps nous sommes restées comme ça, j'eus à la fois l'impression que ce fut très long mais aussi extrêmement court. J'ai désserré mon étreinte en la regardant, elle devait aller dans sa salle au bout du couloir. Son visage fatigué, ses traits tirés et les larmes sur ses joues me blessèrent encore plus.

Mais ce n'était pas moi la blessée de l'histoire.

A partir de là, tout s'est passé trop vite. Trop de gens me demandant ce qu'il se passait, trop d'informations à la fois, j'ai perdu la notion du temps et de l'espace. Je me suis laissée porter, pas vraiment consciente de ce qu'il m'arrivait mais j'eus le temps de lui embrasser la joue et de lui crier qu'on en parlait plus tard et elle avait disparu.
A demi consciente toujours, je repris mon chemin, suivant et suivie de mes amis, gardant cette histoire pour moi. Quoi qu'il arrive, c'etait trop grave pour que je ne lui laisse pas choisir a qui elle souhaitait raconter tout ça. Je ne repondait rien de clair, que des réponses fermées, le regard vide, la tête embrouillée d'images, les larmes dévalant mes joues ; j'avais besoin d'un calin. Encore. Mais elle encore plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 20, 2020 ⏰

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21 Février, et après Où les histoires vivent. Découvrez maintenant