Je me lève, regarde autour de moi, désarmée.
Je me lève, regarde autour de moi, des armées.
Où suis-je ?
Je les vois, tous avec leurs yeux désemparés, blessés, vides. Je les observe, blessures ouvertes, plaies béantes et mains charnues. Je sens leur regard, le peu de lucidité qu'il leur reste. Leur peau foncée par le soleil, les yeux rougis par la fatigue, le visage fouetté par le vent.
Qui sont ces gens ?
Leur veste effilochée, leur tee-shirt taché, leur pantalon troué, leurs chaussures bricolées, leur casque, seule et unique protection, abîmé.
La bienveillance fait place à l'égoïsme, la volonté au désespoir et la lucidité à l'abandon.
Pourquoi suis-je ici ?
J'avance de quelques pas, pense, réfléchit, mais rien n'y fait. Je me déplace vers un homme, la cinquantaine, et lui lance :
Qui suis-je ?