Amour

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Après être resté un moment dans la même position, ne sachant pas comment réagir, Near soupire aussi longuement que bruyamment.

"- Je savais que ça arriverait..."

Il se retourne alors, de nouveau face aux écrans et mordille son pouce, pensif. Il n'arrivait pas à enlever de son esprit l'imagine d'une Nora. L'imagine d'une Nora mais pas la vraie, pas celle qu'il avait connu, pas celle dont il était tombé amoureux.

Car oui, il avait bel et bien compris, malgré le fait qu'il refusait d'y croire. Au départ de Natsuo de l'orphelinat, pour commencer sa "carrière", elle qui avait soudainement refusé de suivre les pas de L, il s'était senti vide.

Il n'était pas allé avec Mello et Matt lui dire au revoir. Il s'était contenté de laisser couler quelques larmes, rapidement absorbées par le tissu de l'oreiller. Elle l'avait attendu trente minutes : elle voulait lui parler, lui dire au revoir, le prendre dans ses bras... Mais il n'était pas venu et elle a été contrainte de s'en aller. 

Après ça, il s'était encore plus renfermé, bien que cela semble impossible à dire. Il ne touchait plus du tout au jouet que lui avait offert Nora par peur de pleurer de nouveau à chaudes larmes. Il faisait néanmoins, ses puzzles plus rapidement, il réfléchissait plus, ses notes augmentaient jusqu'à attendre la fameuse perfection recherchée par tous et, doucement, un petit fossé se creusait entre lui et Mello enrager ce dernier qui ne parvenait plus à le rattraper. 

Et puis un jour, par hasard, il avait appris que Nora envoyait régulièrement des lettres à Mello et Matt leur racontant sa vie et demandant des nouvelles. Il fut pris d'une colère si forte que le pauvre jouet offert par son coup du coeur fut fracassé à terre. Elle ne lui avait jamais rien envoyé, il avait pleuré, ce soir-là, pour la deuxième fois de sa vie.

Un autre jour, un jour de repos où il s'était accordé le droit de regarder la télé, une émission de star passait. Il voulait changer de chaîne au moment où le visage souriant de Nora était apparu. Elle avait chanté une chanson d'amour émouvante qui avait fait pleuré tout le public. Elle était rayonnante, magnifique et la perle étrange qui pendait à son cou brillait d'une lueur rouge et menaçante. Un frisson avait alors parcouru le corps entier de Near.

Il avait changé subitement de chaîne au moment où elle recommençait à chanter. 

Elle ? Chanteuse ? Et puis quoi encore ! Ce métier la rabaissait autant que si elle avait décidé de faire strip-teaseuse !


"Hors de question que je ne ressente quoi que se soit pour cette fille" avait-il pensé. Sa seconde réflection fut :

" Ressentir quoi que se soit ? Mais depuis quand je ressens quelque chose pour elle ?"


Et puis il avait réfléchit, il s'était souvenu de tout ce temps passé sur son ordinateur à chercher pourquoi son coeur accélérait lorsqu'elle lui souriait et pourquoi celui-ci lui faisait mal quand elle l'ignorait ou lorsqu'elle allait passer ses journées avec Mello et Matt. Puis il s'est souvenu d'un jour.

Sans doute l'un des plus étranges passé en la compagnie de Nora. Lors de leur voyage "scolaire" à Paris, ils étaient passés sur ce fameux pont où les amoureux accrochaient un cadenas avec leur nom marqué dessus, ensuite ils jetaient la clé dans le fleuve pour que personne ne retrouve la seule chose qui permettrait de briser leur amour.


Flash back

- Near ! Tu veux bien qu'on mette un cadenas nous aussi ?

- Non

- Mais pourquoi ? avait-elle répliqué avec une moue attristée

- Parce que depuis des années les gens mettent leur cadenas ici et ça alourdi la barrière. De plus, les clés en fer que l'on jette dans le fleuve polluent...

- Donc tu veux pas.....

- Exact

Nora soupire, elle en avait tellement envie. Le jeune garçon lui jette un regard blasé avant de butter sur quelque chose. Il baisse la tête et trouve un cadenas rouge sang, ainsi qu'une clé assortie. Il le ramasse et le fixe les yeux écarquillés. Dessus, une gravure noire attirait son attention :

Nate + Nora = ?

Il regarda Nora, puis le cadenas, faisant plusieurs fois l'aller retour avant de rapidement accrocher le cadenas au pont et jeter la clé dans le fleuve comme si de rien était.

Le soir, au moment de se coucher, il retira d'abord son haut puis son pantalon blanc. Lorsque celui-ci rencontra le sol, un tintement particulier résonna. Il se baissa alors et fouilla frénétiquement dans ses poches et, en retirant l'objet, il ne put retenir un hoquet de stupeur : dans sa main, avec un rouge d'autant plus éclatant et légèrement humide, une clé se dessinait. Et pas n'importe laquelle.... celle qui était sensée reposer au fond du fleuve...


/ Date de publication : ?

/ Dernière modification : Vendredi 9 Novembre 2018 à 17:49

/ Nombre de mots : 806


Tu n'es plus seulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant