Holding a Heart - Tome 1

Chapitre 20 - Maybe

CHAPITRE 20

Lily sursauta lorsqu'il tira la chaise à sa droite. Bon sang, elle avait failli avoir une crise cardiaque. James Potter voulait sa mort, c'était désormais une certitude.

– Qu'est-ce que tu veux ?

– Que tu m'aides en potion.

– Pourquoi je ferais ça ? demanda-t-elle sans lever les yeux de son parchemin.

Il ne lui répondit pas, se contentant de déposer sous ses yeux une petite enveloppe. Elle soupira et la décacheta. Qu'avait-il bien pu inventer cette fois-ci ? Elle lut rapidement le mot, reconnaissant l'élégante écriture de son professeur favori. Mais en lisant le mot, elle se demanda si elle allait continuer de considérer le Professeur Slughorn comme tel. Donner des cours de soutien à Potter. Elle relu le mot à de nombreuses reprises espérant avoir mal compris. Mais les mots restaient les mêmes, le sens ne changeait pas.

– Depuis quand tu as des difficultés en potion ? lui demanda-t-elle, incrédule.

– Depuis toujours.

– Tu mens !

– Peut-être.

Il affichait un sourire amusé. Elle se retint de le gifler. Alors c'était ça son idée de génie ? L'obliger à le voir tous les jours après les cours pour qu'elle lui donne des cours de potions. Elle froissa le papier. Elle avait envie de l'envoyer balader. Il savait ce qui risquait d'arriver. Ce qui se passait à chaque fois qu'ils avaient été seuls... Puis elle sourit en repensant à l'épisode dans le tunnel et à celui aux Trois Balais. Qu'ils soient seuls ou non, ce genre de choses arrivait. Il suffisait qu'ils soient ensemble... comme maintenant. Ils se regardèrent longtemps.

Lui attendant sa réponse.

Elle tentant de former une phrase.

– Je le ferais.

– Bien.

Elle le regarda attraper une pile de livre et poser sa tête dessus. Pourquoi ne partait-il pas ? Elle le regarda dormir, se retenant de passer sa main dans sa chevelure éternellement en bataille. Elle reprit son devoir, ne pouvant s'empêcher de lui jeter de légers coups d'œil. Elle vit un sourire malicieux se dessiner sur ses lèvres.

– Ébloui par tant de perfection Evans ?

– Je suis presque aveugle. Je devrais bientôt investir dans un chien pour me guider.

– Demande à Sirius dans ce cas, lâcha-t-il en riant doucement.

Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir. James Potter serait toujours une énigme. Elle s'était résignée à ne comprendre que la moitié de ce que le garçon lui racontait. Poser des questions était inutile. La plupart du temps, elle était encore plus perdue après lui avoir demandé des explications.

– Tu viens au match ? lui demanda-t-il de but en blanc.

– Oui.

– Tu m'encourageras ?

– J'encourage toujours ma maison ! répondit-elle, contournant sa question.

– C'est contre les Poufsouffles.

– Et alors ?

– Diggory jouera aussi.

Elle se figea. Elle se souvint que le garçon lui avait demandé de porter son écharpe aux couleurs des blaireaux ce samedi. Alors c'était pour le match... Elle grimaça, elle avait accepté sans trop savoir à quoi cela l'engageait.

– Oui je sais.

– Tu mens.

– Peut-être, répondit-elle en souriant.

Il lui rendit son sourire. C'était agréable de discuter avec lui comme ça. Calmement, sans disputes... comme des amis. Son cœur se serra, elle ne voulait pas être son amie. Cela compliquerait un peu plus la situation. Il ouvrit les yeux et la regarda silencieusement. Elle les lui ferma avec douceur, ses doigts caressant les paupières clauses du garçon. Il ne fallait pas qu'il la regarde. Pas comme ça. Il murmura son prénom et elle frissonna.

Le silence s'installa entre eux. Ce silence si lourd de sens. Empli de cette tension palpable...

– Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il sans ouvrir les yeux.

– Je me documente, répondit-elle en le regardant.

– Sur quoi ?

– Les animagis.

Il ne broncha pas. Comment pouvait-il garder son calme ? Il violait au moins une cinquantaine de lois ! Et il ne tressailli même pas. Il maniait mieux que personne l'art du mensonge. Il lui mentait probablement à elle aussi. Comme il mentait à Mary. Comment pouvait-elle se laisser avoir par son visage enfantin et penser qu'il ressentait quoi que ce soit pour elle.

– Je t'ai vu.

Il ne répondit pas. Se réfugiant une fois de plus dans le silence.

– Je sais ce que tu es, poursuivit-elle.

Il ouvrit les yeux et plongea son regard dans le sien.

– Tu ne sais rien de moi Evans.

Il avait dit cela sur un ton neutre. Ce n'était pas un reproche, simplement une constatation. Il n'avait pas tort. Pendant plus de six ans, elle s'était contentée de le juger sans le connaître réellement. Le haïssant sans aucune raison valable. Le repoussant sans même lui donner une chance. Mais ce n'était pas seulement lui qu'elle ne connaissait pas. Elle ne savait rien d'elle-même non plus. Elle ne se serait jamais crue capable d'un jour désirer quelqu'un à ce point.

– Apprends-moi alors...

Elle avait dit cela d'une voix si basse, qu'elle se prit à espérer qu'il n'avait pas entendu. L'intonation de sa voix raisonnait davantage comme une supplique que comme une simple requête. Pourtant il avait entendu. Et sa réponse la fit de nouveau frissonner. Ce désir allait la rendre folle. Allait-elle céder à cette tentation de plus en plus irrésistible. Allait-elle devenir l'une de ses filles qui trompent leurs copains, ou encore celles qui s'approprient celui d'une autre ?

– Ce soir.

C'était ce qu'il avait répondu. Il avait dit cela comme s'il s'agissait d'une promesse. Celle d'une soirée qu'elle n'oublierait pas. Le rejoindrait-elle comme promis dans les donjons pour ce cours de potions. Ou l'éviterait-elle encore... comme elle faisait depuis des semaines. Pouvait-elle continuer indéfiniment à fuir ainsi ? Elle en doutait. Elle savait qu'elle ne tarderait pas à céder. Elle avait failli le faire d'ailleurs, dans la bibliothèque. Si Severus n'était pas apparu...

– Ce soir, répéta-t-elle une fois qu'il fut parti.

Ce soir tout allait changer.

Pour le meilleur ou pour le pire.