Chapitre 23 - Blackmail

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CHAPITRE 23

Molly hésita un instant puis s'approcha du garçon, toussant pour attirer son attention, mais il était bien trop occupé pour la remarquer. Elle toussa un peu plus fort, le tirant de ce qui semblait tant le fasciner. Elle jeta un coup d'œil, surprise de voir qu'il s'agissait d'un canard en plastique jaune.

– Qu'est-ce que c'est ? lui demanda-t-elle curieuse.

– C'est un objet moldu fascinant ! Mais je n'arrive pas à trouver à quoi il sert...

– Je veux bien t'aider à trouver si tu m'aides en échange.

Elle vit le garçon froncer les sourcils, hésitant, après tout ils ne se connaissaient pas. Il décida malgré tout d'accepter, la jeune fille ne payait pas de mine mais il était presque sûr qu'elle ne prendrait pas un non comme une réponse. Elle lui demanda ses cours sur les vélanes. Il fouilla dans son sac, elle était plutôt chanceuse, son professeur de Défense contre les Forces du Mal venait de finir le chapitre sur ces dernières. Elle plissa les yeux tentant de le relire en vain. Les pattes de mouche d'Arthur Weasley étaient indéchiffrables. Il sembla le remarquer et commença à lui expliquer.

– Tu aimes le Quidditch ? lui demanda-t-il.

Elle hocha la tête, ne voyant cependant pas où le garçon voulait en venir.

– Tu connais l'équipe de Bulgarie n'est-ce pas ? poursuivit-il. Leurs mascottes sont des vélanes.

Molly tenta de se souvenir de la dernière Coupe du Monde de Quidditch à laquelle ses frères Fabian et Gideon l'avaient conduite.

Elle était petite et n'en gardait que peu de souvenir pourtant une équipe avait marqué son esprit. Celle des Bulgares l'avait.

Avant l'entrée de l'équipe, des femmes à la beauté surnaturelle avaient fait leur apparition sur le terrain. Pas un souffle de vent et pourtant leurs chevelures semblaient être soulevées par une brise printanière, leurs sourires éblouissants, leurs yeux d'un bleu aussi clair qu'un ciel d'été et leurs chevelures blondes semblables à de longs fils d'or.

Puis l'équipe adverse était arrivée et la fureur avait illuminé leurs regards, la beauté avait laissé place à une laideur toute aussi surnaturelle.

Cette vision avait donné des cauchemars à la petite fille qu'elle était alors, les visages à la perfection irréelle se transformant en des grimaces terrifiantes. Durant les semaines qui avaient suivi elle n'avait pas pu fermer l'œil.

Vélane.

Voilà pourquoi lorsque Mary McDonald avait hurlé en être une, elle avait senti une boule se former au creux de son ventre. Ce n'est pas la première fois qu'elle entendait ce mot. Ses propres frères hypnotisés par les mascottes de leur équipe favorite l'avaient prononcé devant elle.

– Mais il n'en existe que très peu de nos jours. La plupart ne le sont que partiellement.

– Tu veux dire qu'elles sont de sang-mêlés ?

– Demi-vélanes plutôt, sang mêlé s'applique seulement aux sorciers. Elles n'en restent pas moins puissantes et dangereuses.

– Dangereuses ?

– Oui, une vélane est capable de manipuler les hommes... elle peut les séduire. Une demi-vélane pourra également le faire, d'une manière certes moins puissante mais néanmoins efficace. L'objectif d'une vélane est de trouver avant sa majorité un sorcier. Celui-ci devra l'aimer sincèrement, elle ne doit pas utiliser son pouvoir sur lui. L'échec signifie la mort. Peu d'entre elles y parviennent, c'est pour cette raison qu'elles sont si peu nombreuses.

Molly nota dans un coin de son esprit tout ce que venait de lui apprendre le garçon.

– Alors, tu penses savoir à quoi pourrait servir ce canard en plastique ?

Elle ne put s'empêcher de sourire et s'installa à côté de lui, bien décidé à l'aider. Pour le remercier bien évidement, rien de plus. Pourtant elle ne put s'empêcher de sourire lorsque ce dernier l'invita à venir voir le match opposant les Gryffondor aux Poufsouffle avec lui.

Les gradins étaient pleins à craquer. Lily ne parvenait pas à rejoindre ses amis qui étaient déjà installés. Elle vit arriver vers elle Amos et retint de justesse une grimace. Le garçon ne méritait pas cet accueil. Il enleva son écharpe et la lui passa autour du cou. Elle arrêta son geste.

– Amos je...

– Oh tu ne veux pas ? Ce n'est pas grave je comprends. Tu veux encourager ta maison c'est normal !

– Je voudrais te parler... après le match si tu as le temps.

Il se tut un instant. Son expression se transformant soudain. Toute gentillesse avait disparu.

– Tu comptes rompre avec moi c'est ça ? demanda-t-il en la saisissant par le poignet.

– Amos tu me fais mal, lui dit-elle en essayant de se dégager de son emprise.

– Et toi hein ? Tu crois que tu ne me fais pas du mal ? Tu crois que je ne sais pas pourquoi tu veux me quitter Lily !

Il était hors de lui. Elle le reconnaissait à peine.

Mary observait le spectacle de loin, riant sous cape. Elle n'avait certes pas le droit d'utiliser son pouvoir sur James mais rien ne l'empêchait de s'en servir sur les autres garçons de l'école. Elle avait ordonné à Amos d'utiliser tous les moyens en sa possession pour empêcher Lily de le quitter. Même s'il était fort probable que le garçon échoue, tuant la Garce sans le vouloir.

– Amos lâche-moi ! Le supplia-t-elle.

Elle regarda autour d'elle, recherchant de l'aide. Elle crut apercevoir une chevelure blonde au loin mais celle-ci disparu aussi vite qu'elle était apparue.

– Je t'interdis de me quitter ou je te jure que je raconte à tout le monde le petit secret de ton Potter !

Elle se figea. De quoi parlait-il ? Puis elle se souvint... Amos était le préfet qui était de garde la nuit où Potter avait trainé Remus hors de la forêt. Tout comme elle, il avait dû voir James Potter sous sa forme animagus.

– Animagus non déclaré... et mineur ! Tu ne voudrais pas qu'il finisse à Azkaban n'est-ce pas ? Ajouta-t-il menaçant.

– Non... tu ne peux pas... Amos qu'est ce qui te prends ? Je ne te reconnais plus.

– C'est pour ton bien Lily.

Il plaqua ses lèvres sur les siennes. Elle sentit une vague de dégout la parcourir. Comment osait-il la toucher ! Elle le repoussa et de nouveau il la menaça. Elle se laissa faire, lui rendant même son baiser quand il le lui ordonna. Il passa son écharpe autour de son cou, comme un maître passant un collier autour du coup de son chien. Elle se sentait souillée par ses baisers, humiliée par cette écharpe nouée autour de son cou.

Elle se laissa tomber sur les marches des gradins une fois qu'il partit rejoindre son équipe.

Quand le match débuta, elle n'avait pas bougé.

Les cris de la foule lui parvenaient comme de lointains échos.

Elle aurait voulu crier mais l'écharpe était nouée si fort qu'elle entravait ses cordes vocales.

Les baisers d'Amos avaient scellé à jamais ses lèvres.

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant