Chapitre 26 - The scream

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CHAPITRE 26

James était incapable de mettre fin au baiser. L'idée ne lui avait d'ailleurs même pas traversé l'esprit. Ce moment il en avait rêvé depuis le jour où il avait croisé le regard farouche de Lily Evans.

Le 1er septembre 1971.

Ils n'avaient alors que onze ans. Il était monté en courant dans le train, Sirius sur ses talons, fuyant la fureur de Walburga Black.

Ils lui avaient fait des signes obscènes tandis que le train quittait le quai de la gare. Laissant derrière eux, les parents émus de voir leurs enfants partir, et une Walburga menaçant de déshériter Sirius si ce dernier n'était pas à Serpentard. Ce dernier avait répliqué, sortant la tête par la fenêtre, que son cœur serait toujours à Poufsouffle. Ils la regardèrent s'évanouir et s'écroulèrent, hilares, bloquant le passage.

C'est là qu'elle était apparue.

Petite rousse aux yeux d'un vert envoutant.

Derrière elle se tenait Servilus. Il leur avait jeté un regard méprisant avant d'entrainer vers un autre wagon, celle dont il ne connaissait pas encore le nom alors.

Lily Evans.

Elle avait été envoyée à Gryffondor.

Il l'avait su bien avant que le Choixpeau ne soit posé sur sa tête. Il l'avait su à sa démarche lorsqu'elle était montée sur l'estrade, à son regard lorsqu'elle s'était assise sur le tabouret, à son sourire lorsque la table la plus bruyante de la Grande Salle avait applaudi son arrivée dans leur rang.

Les choses s'étaient gâtées par la suite...

Servilus était monté sur l'estrade. Et lui n'avait rien trouvé de mieux que de faire disparaitre le tabouret au moment où le garçon s'apprêtait à s'y installer. Basculant en arrière, la robe de sorcier de Servilus s'était relevée. Sirius avait lancé un de ces sifflements appréciatifs qu'il réservait d'ordinaire aux filles provocant l'hilarité de toute la Grande Salle.

Quand il avait rejoint la table des Gryffondors s'installant aux côtés de Sirius, elle lui avait lancé un regard noir. Elle savait qu'il était responsable de l'humiliation de son ami.

S'en était suivi six années de haine réciproque. Même si de son coté, il n'avait jamais vraiment pu la haïr. Ils s'étaient disputés. Parfois si violemment qu'il avait cru qu'ils ne s'adresseraient plus jamais la parole. C'était après l'une de ces disputes, qu'il avait décidé d'arrêter de se mentir.

Lily Evans lui plaisait.

C'était même plus que ça, mais il était trop jeune pour voir les choses de cette manière.

Après se l'être admis à lui-même, il l'avait annoncé à ses amis.

Aucun d'eux n'avaient semblé surpris.

Si ce n'est Peter. Mais Peter étant Peter, cela n'était pas étonnant.

Puis il l'avait avoué à Evans.

A sa manière tout du moins...

Manière qui n'avait pas été du goût de la jeune fille.

Le 1er septembre 1976.

Après la cérémonie de répartition.

Alors qu'elle conduisait les premières années à leur dortoir, portant fièrement son insigne de préfète.

Il avait profité de la panique des petits nouveaux lorsque les escaliers avaient commencé à n'en faire qu'à leur tête.

– Sors avec moi.

– Que je quoi ? lui avait-elle demandé, incrédule.

– Sors avec moi, avait-il répété, rougissant quelque peu.

– Non mais ça va pas bien dans ta tête ou quoi ?

– Je vais bien merci, lui avait-il répondu, agacé.

– C'est encore une de tes stupides blagues c'est ça ?

– Non Lily...

Elle s'était étouffée. Il ne l'avait jamais appelé Lily après tout. Elle avait toujours été Evans.

Puis la surprise avait laissé place à la colère. Elle l'avait insulté de tous les noms. Le traitant de moins que rien. Elle ne pouvait pas croire qu'il était tombé aussi bas. Elle avait terminé sa longue tirade par une gifle monumentale et s'était éloignée furieuse, continuant sa longue litanie d'injures toutes plus imagées les unes que les autres.

Il aurait été incapable de dire quel jour ils étaient. Ni même le mois. Encore moins l'année.

La seule chose qu'il savait avec certitude c'est qu'il tenait Lily Evans dans ses bras. Que ses lèvres étaient pressées sur celle de la jolie rousse.

Pas de gifles.

Pas d'insultes.

Quand il avait franchi les portes de la Grande Salle, il avait eu un instant le souffle coupé par sa beauté. Elle était fascinée par le ciel. Mais lui il n'avait vu, ni les étoiles, ni les couleurs chatoyantes qui décoraient le plafond. Il n'avait vu que le rouge ardent de sa chevelure, le blanc immaculé de sa robe d'été, le vert émeraude de ses yeux... Le ciel artificiel faisait pale figure à côté d'elle. Aucune étoile ne brillait comme elle.

Il avait passé ses bras autour d'elle.

Il l'avait soulevé et il l'avait regardé tendre le bras vers le ciel comme pour rejoindre ces étoiles qui la fascinait tant, sans même savoir qu'elle était déjà l'une des leurs.

Il avait attrapé une étoile.

La plus belle de toute.

Puis il l'avait embrassé.

Il l'embrassait d'ailleurs encore.

Ses lèvres dévorant celles de la jolie rousse. Ses bras enserrant sa taille. Il sentit une vague de désir l'envahir lorsqu'elle enroula ses jambes autours de lui. Merlin, il devait rêver. Il lui avait proposé de la pincer lorsqu'elle lui avait murmuré qu'il n'était pas réel. C'était lui qui avait désormais besoin qu'on le pince. Il voulait avoir la certitude que tout ceci n'était pas un rêve. Qu'ils étaient bien là. Que les mains qui s'agrippaient à ses cheveux n'étaient pas le fruit de son imagination. Que ces lèvres avides des siennes n'étaient pas un mirage.

Puis les vitraux de la Grande Salle explosèrent, provoquant une véritable pluie de verres. Il n'avait eu qu'une fraction de seconde pour la protéger des débris fonçant vers eux. La douleur qu'il ressentait été bien réelle. Le baiser n'était pas un simple fantasme offert par son inconscient. C'était bien la première fois qu'il était heureux de souffrir.

– Tu as entendu ? lui demanda-t-elle.

– Le cri ? Oui je l'ai entendu...

– On aurait dit celui d'une femme.

Ce cri qui avait raisonné dans tout le château.

Ce hurlement de rage.

Il appartenait à une vélane.

Mary.

Qui gisait inconsciente dans un couloir désert.

Peut-être pas si désert d'ailleurs

Molly regarda la jeune fille se relever, après avoir repris connaissance.

Et ce qu'elle lut dans les yeux de la blonde ne présageait rien de bon...

Holding a Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant