regret

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Suis-je mort? suis-je vivant? je ne sais plus... Après ce qui m'est arrivé, un sentiment de soulagement s'est emparé de moi, me poussant à raconter mon parcours aux autres afin d'élucider ma vie et d'aider les voyageurs égarés dans un semblant de justesse à ne pas prendre exemple sur mon cas . Chaque histoires, chaque phrases, chaque mots, chaque lettres que j'écris me rend à présent plus léger. Désormais c'est avec détachement que j'aborde les choses sans peurs ni censures, sans gênes ni remords.

Il y a tant de choses que vous auriez voulus faire, tant de sentiments, tant d'actions qui sont passés loin de vous, de joies comme d'amours, d'amitiés comme de sentiments partagés. Une machine à voyager dans le temps ne suffirais pas à réparer les erreurs du passé, tant ce que vous regrettez peut être massif comme une montagne, lourd, pesant comme une enclume et si multiples, si nombreuses, qu'il faudrait toute une vie pour les effacer de votre conscience... c'est une perte de temps....Alors il ne faut pas oublier le passé, se rappeler des moments les plus bénéfiques à votre existence, ne pas souffrir injustement des erreurs et aller de l'avant:

"parler du passé pour penser au présent et ainsi écrire le futur"

Pourtant... malgré cela, malgré ce qui est écrit et répété dans des dizaines d'ouvrages, certain de vous ne vivez que dans l'introspection, dans le doute constant. Vous prenez du recul constamment pour chaque éléments de votre vies, des autres... Alors, à force de se remettre en questions sans arrêts, vous oubliez qui vous étiez, qui vous êtes et votre avenir devient flou, incertain. Cessez de vous remettre en question, cela vous perdra comme cela m'a perdu. Je vous souhaite de ne jamais chercher à vous élever psychologiquement de cette façon: Cela reviendrais à vous immerger dans un océan de pensées dont jamais vous ne ressortirez la tête hors de l'eau. En clair, vous vous noierez... Votre passé, vos idées, vos convictions, les personnes autour de vous impuissants à comprendre ce qui vous arrivent même avec leurs efforts fournis regarderont ce corps perdu, cette coquille vide absente d'émotions et de sentiments, s'éloigner aux grès des courants de la pensée.

Une fois au large, il ne reste plus que deux choses qui vous font garder espoir avant de sombrer dans les ténèbres à jamais: l'amour et l'amitié. Mais là encore ce ne sont que de fragiles filets qui vous retiennent: un jour le premier va craquer et le second ne sera pas assez solide pour amortir votre descente vers les abysses et l'inconnue.

Voilà... quand on se rend compte enfin que l'on est en train de sombrer, sans espoirs, sans aides; quand les douleurs de l'esprit sont plus importantes que celles du corps, on se met à regretter. On regrette les paroles dites un jour à celle ou celui qu'on aime. On regrette de ne pas avoir fait le nécessaire pour satisfaire ses envies, ses besoins. On regrette de ne pas avoir profité de la vie comme le font les autres, inconscients à jamais de ce qui vous arrive .On regrette de ne pas avoir été soit même pour être un mur gris, une façade d'immeuble aux yeux des autres avec un sourires et des rires pour masquer les pleurs et la souffrance...

Et quand tout est fini, qu'il ne reste rien à faire, il n'y a plus qu'à regretter d'avoir regretté afin d'oublier les regrets de n'avoir pas pu vivre le futur que vous souhaitiez , avec celle ou celui que vous aimez, avec de nouveaux yeux pleins d'espoir de vie qui vous fixeraient après leurs ouvertures, avec votre famille et vos amis, avec votre travail et vos richesses,  vos satisfactions et vos déceptions et enfin... avec vous-même. 

C'est une prise de recul, source primaire du problème qui me pousse à parler des regrets avant le grand voyage vers l'inconnue . C'est étrange, car c'est par le mal que l'on combat le mal. Par un antidote venant du venin d'un serpent, on enraye la diffusion de la substance tueuse après la morsure d'un même spécimen. Fallait-il que j'utilise mes faiblesses pour en faire mes forces ? Oui me semble-t-il. Mais il est un peu tard pour exprimer là encore des regrets sur ce que je n'ai pas su faire. 

Comment en suis-je arrivé à cette état? Dans cette chambre d'hôpital? Il faut que je me souvienne ce qui c'est passé, de ce que j'ai fait de bien comme de mal, de ma volonté comme 

Les souvenirs commencent doucement à affluer dans ma pensée comme l'eau calme du fleuve qui coule lentement vers son estuaire et sa destinée pour continuer sa route vers le perpétuel recommencement.

Cela constitue le puzzle de mon histoire...

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 27, 2018 ⏰

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