Chapitre 21 : Cinéma

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- Allez s'il te plaît meeeec...

- Si c'est juste pour rendre jalouse cette meuf, très peu pour moi.

- Maiiis non je m'en fous de Spencer...

- Tu t'en fous, mais tu supportes pas de passer au second plan, hein ? T'as besoin d'attention, tu veux qu'on te regarde, qu'on soit près de toi. Fais pas cette tête. Je le sais. Et toi aussi, tu le sais, au fond.

- ...

- Putain tu fais chier.

Yes ! C'est gagné. Le brun à la peau chocolat attrapa son manteau, qui vola devant ma figure et arracha les clefs de sa voiture de sa poche, l'air exaspéré. On sortit de ma maison, et je m'installais à l'avant, un sourire vainqueur sur le visage. Le conducteur met sa ceinture et soupire bruyamment, une main sur le volant.

- C'est toi qui me le paie, alors.

- On dirait un rendez-vous foireux, je rigole.

Il me fusilla du regard. Vraiment pas drôle. Je sais pas ce qu'il a mais il est flippant parfois.

- Ok, ok, je paie.

Je capitule, mais malgré ça, il ne démarrait pas. Il hésitait toujours.

- Je te prendrai des pop corns. Supplément caramel.

Il me jeta un regard consterné. Touché. Le caramel était son point faible, et je le savais parfaitement. Je lui jeta un regard innocent et il roula des yeux.

- Tu fais chier.

- Je sais, dis - je en lui jetant un sourire d'ange, qu'il ne voit pas puisqu'il se concentrait sur ce qu'il faisait.

Il démarra. Le trajet se fit dans le silence, même si Bill s'énervait parfois sur la conduite de tel ou tel "ancêtre" qui avait eu son permis de conduire "à l'époque de la putain d'année de naissance de la Reine". Honnêtement, je ne savais pas quand elle était née, mais ça devait faire un bail.

Bon. Okay, pour le cinéma... j'espérais secrètement tomber sur Spencer. Mais j'avais réellement envie de faire autre chose que de me lamenter toute la journée sur mon putain de lit. Et puis, j'aimais bien traîner avec Bill. Et ma maison... Bordel, j'étouffais là - dedans. Vraiment. Elle était si grande, si silencieuse. Vide. Aussi vide que moi.
Je secouais ma tête pour chasser ses pensées.

[ ... ]

Mouais. Le film était bien. Un peu trop prévisible à mon goût. Et je pense que Bill s'était ennuyé. Il n'avait pas arrêté de tourner la tête pour regarder mes réactions. À moins qu'il voulait savoir si j'étais endormi, histoire de me piquer mes pop corns. Il se fourre le doigt dans l'oeil le coco.
En me dirigeant vers la sortie, je cligne des yeux : le contraste est saisissant, entre la salle plongée dans le noir et le soleil aveuglant.

*Tiens, il a décidé de nous honorer de sa présence celui - là ?*

Je profite un instant de sa douce chaleur, sentant que ce n'allait pas tarder puisque de gros nuages noirs font leur apparition, quand je sens la main de Bill exercer une pression sur mon épaule pour que j'avance : je gênais les spectateurs qui sortaient derrière nous. Je gromelle, n'en ayant rien à foutre.

- Mec, avance !

Et c'est là que je les vis. Je retiens un rictus. Elle s'est faite belle dis donc ! Pour lui ?! Je tourne la tête et comprend vite le danger que ce mec représente. Parce que malgré le fait qu'on ne distingue pas bien sa tête, et que je ne le vois que de loin, je sais qu'il est pas mal. Même plutôt beau. Et bien foutu en plus. Je lui jette un regard noir, et, avant que je ne puisse dire un seul mot, le gars, juste un peu plus grand que moi, me bouscule et se barre. Une impression de déjà vu me fait froncer les sourcils, quand je l'oublie instantanément, me rendant compte ce que cette **** à osé faire. Elle lui a mis la main au cul ! Non mais je rêve ! Je serre les poings.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant