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et si, la voix qui se trouve, qui s'enferme, qui se cache dans notre tête, celle qui lit, écrit, rit, celle qui résonne au fond de notre crâne, lorsque nos pensées se fanent, cette voix inconnue que nous ne pouvons nous-mêmes décrire.
imperceptible futilité, cet écho presque inexistant et pourtant bien présent sans l'être vraiment, là, juste là, là-dedans.
cette image que l'on se fait, des mots que nous lisons, l'un après l'autre , sur les feuilles usées d'un livre jauni dont le son des pages est bien distinct et universel; il est le même pour tous.
et pourtant cette voix qui se trouve dans notre tête, cette minuscule, toute petite voix, presqu'un chuchotement si ce n'est un murmure, elle, n'est pas.
hurlant notre haine ou notre peine lorsque l'on n'ose utiliser de vrais mots, celle qui suit le cheminement de nos pensées; vous savez, cette voix, qui nous accompagne toute la journée, vous la connaissez, la reconnaissez, mais ne savez qui elle est.
elle est pourtant familière mais ne vient de nulle part: la fascination d'avoir créé quelque chose venu de nulle part, sans modèle, sans exemple, sans s'en rendre compte, sans rien.
elle vous est particulière, loin d'être connue, vous êtes les seuls à l'entendre, elle vous est propre mais également étrangement intriguante; car d'où vient-elle? d'ailleurs, de nulle part, de votre tête, ce n'est pas votre voix à vous mais celle de vos rêves, de vos élucubrations.
elle est la voix de votre conscient, subconscient, inconscient; votre fantôme, votre génie, votre âme.
et si, et si cette voix, cette toute petite voix, n'était en fait, que celle de votre âme-sœur?
réussiriez-vous à l'identifier, si maintenant, devant vous, elle se présentait; ou est-elle encore trop abstraite?
et si votre voix était celle d'un autre, et si vous éludiez les songes d'un étranger, sans même le savoir, sans même le vouloir?
et si vous aviez en réalité, déjà rencontré votre destinée, et qu'elle se baladait avec vous, toute la journée, pour vous lire vos histoires, vous chanter vos refrains, vous porter ces jugements, avec vous, pour l'éternité?
et si, et si cette voix, cette toute petite voix, était notre âme-sœur,
alors pourquoi la mienne,
ne cesse de me dire,
qu'il serait préférable,
de mourir?
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peut-être que vous aussi avez, sans le savoir, tué un étranger.
