Chapitre 20

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Je me suis réveillée avec un mal de crâne horrible, me faisant grogner pendant que je m'étirais. Mon bras s'étira sans gêne dans le lit, me rendant compte que je ne touchais personne sur l'autre moitié du lit double. Yachi s'était sûrement déjà levée et habillée. Je regardais l'heure sur mon téléphone, qui affichait dix heures du matin et une notification de la radio à laquelle je m'étais abonnée en venant à Karasuno. Apparemment, cela concernait le clan de Nekoma, mon ancien clan.

Je me suis levée à mon rythme, prenant mon trésor d'informations et mes écouteurs, puis suis partie à la recherche des toilettes. J'ai cliqué sans hésitation sur la notification qui datait de quelques minutes, plantant mes écouteurs dans mes oreilles en tirant la chasse. Le couloir était vide, comme la maison le paraissait, alors je descendis à la cuisine en attendant la charge complète de la station radio.
- Bonjour Ayame, me salua Yamaguchi encore quelque peu endormi.
Je lui souris en dévoilant toutes mes dents, ce qu'il le fit rire de si bon matin.
- Tu as tout ce que tu souhaites pour faire ton petit-déjeuner sur la table, m'informa-t-il.
- Tu écoutes quoi ? me demanda-t-il en penchant sa tête lorsque je m'assise à ses côtés.
J'allais lui répondre, mais fus prise de cours par les voix des journalistes qui criaient dans mes oreilles, enlevant un écouteur par surprise. Je le tendis à mon ami, ce qu'il prit sans hésitation pendant que je choisissais mon jus de fruit.
- C'est la radio qui donne des nouvelles sur le rassemblement des dominants à Miyagi, lui expliquais-je en prenant les biscuits qui me tentaient.
- Ah oui ? s'exclama le garçon. Ce n'est pas le congrès où sont partis Daichi, Sugawara et tes amis ?
- Oui, ce congrès-là...
Les journalistes présentaient les dominants déjà présents à la réunion qui luttait contre le phénomène de disparition des soumises, ce qui n'attirait pas vraiment mon attention. Yamaguchi et moi mangions tranquillement notre petit-déjeuner, un écouteur chacun dans l'oreille, attendant la partie la plus intéressante de ce jour : la venue du clan Nekoma.

- Les autres ne sont pas encore levés ? demandais-je en buvant un peu de mon jus de pomme.
- Les dominants sont de repos aujourd'hui, alors ils en profitent, me sourit-il.
- Et les soumis ?
- Asahi, Narita et Tobio sont partis courir dans la forêt, m'informe mon ami, et Kinoshita est encore parti tôt ce matin pour aller à l'université.
- D'ailleurs, comment se passaient vos cours ?
- Un professeur venait nous donner des cours à la villa, parce que Sugawara ne voulait pas que nous trainions dehors, m'explique-t-il en riant.
- Ma mère faisait pareil, souriais-je en repensant à mon clan natif.
- Après notre diplôme, nous avons décidé de ne pas continuer nos études, sourit tristement Yamaguchi.
- Pourquoi ? demandais-je surprise.
- Nous pensons que les dominants doivent travailler pendant que nous sommes au foyer.
- Et Kinoshita ? Il continu ses études lui, lui fis-je remarquer en me tournant vers lui.
- Mais Kinoshita n'a pas de dominant promis... répond-il tout bas, sa voix est presque masquée par les journalistes qui parlent dans nos écouteurs.
- Oh, lâchais-je bêtement sans vraiment quoi dire d'autre.
- Et toi ? Bokuto te laisserait reprendre tes études ? demanda-t-il plein d'espoir dans les yeux.
- Je ne sais pas vraiment, soufflais-je, nous n'en avons pas encore parlé.
- Si tu vas à l'université, ce sera sûrement à celle du Conseil, dans le centre-ville de Tokyo alors.
- Je sais que les soumis ne sont pas obligés de continuer leur étude après leur diplôme, vu qu'ils savent leur rang dans un même temps, mais c'est important pour moi.
- J'espère que Bokuto le comprendra... espéra mon ami d'un air triste sous-entendu.
La voix bien trop aiguë d'une journaliste nous fit reprendre le fil des informations matinales.

- Concernant les dirigeants déjà présents, il se trouve Oikawa Tōru et Ushijima Wakatoshi, ainsi que leur soumis Iwaizumi Hajime et Tendō Satori, déclare-t-elle d'un ton sérieux.
- Pouvez-vous nous donner la liste des invités, s'il vous plaît ? demanda l'animateur-radio.
- Bien-sûr. Nous attendons avec impatience la présence de Sawamura Daichi et Bokuto Kōtarō, ainsi que leur soumis Sugawara Koshi et Akaashi Keiji, qui devraient arriver avec la même escorte.
Akaashi Keiji, le soumis de Bokuto ? Je ne pouvais pas concevoir sans peine le fait qu'elle avait partagé une information fausse au sein d'une radio écoutée dans toute la région de Miyagi. Yamaguchi avait préféré ne pas relever, sûrement par respect et gentillesse. Cependant, mon cœur ne pouvait pas totalement croire que cette journaliste avait simplement divulgué une fausse information, peut-être était-ce une information réelle que j'étais censée ignorer ? Bokuto m'avait peut-être menti en disant vouloir être un gentil dominant qui ne posséderait qu'une soumise ? Le Clan Fukurodani m'aurait menti ?
- Le représentant de Nekoma, Kuroo Tetsurō, devrait arriver d'une minute à l'autre, reprit-elle. Nous espérons qu'il mènera son soumis Kozume Kenma avec lui.
Le coup de grâce que me porta la journaliste en déclarant le règne total de mon cousin sur mon propre Clan fut de trop. Je ne pouvais rester indifférente face à toutes ces déclarations. Mon cœur battait la chamade et je sentais mes joues rougir de honte et de colère.
- Je te laisse terminer sans moi, déclarais-je simplement.
- Attends Ayame ! s'exclama Yamaguchi en me tenant la main. Elle dit faux, tu le sais !
- Non, je ne sais rien, dis-je honteuse. Laissez-moi tranquille pour aujourd'hui.

Je me suis enfermée dans ma chambre jusqu'au déjeuner, jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte de ma chambre. Cela devait faire une ou deux heures que j'étais seule, alors j'acceptais volontiers un peu de compagnie. La pièce plongée dans le noir, je ne discernais pas la personne qui me rendait visite. Elle était grande, son physique dévoilée par la lumière entrée par la porte entrouverte, et s'assit tout près de moi. J'essuyais mes larmes d'un coup de manche en me redressant sur la tête du lit, fronçant les sourcils pour essayer de voir qui était en face de moi.
- Je t'ai réveillé ? demanda-t-on timidement.
- Non, ne t'inquiètes pas, reniflais-je.
- D'accord.
Le silence s'installant entre nous me gênait au point d'en rire discrètement.
- Tu te moques de moi ? demanda-t-il faussement vexé.
- Je suis désolé, mais tu me fais rire Tobio ! riais-je derrière ma main.
- Tant mieux alors...
Je pouvais deviner son sourire timide étirer ses fines lèvres. Je me penchais vers lui, laissant mon cœur battre à tout rompre pour être sûre de ce que j'allais faire, puis me laissais tomber contre son torse chaud. Son cœur était tranquille et apaisant.
- Je n'aurais jamais pensé que je pourrais te rendre la pareille si tôt, dit-il en frottant mon dos doucement.
- Hinata est ici ? demandais-je soudainement en relevant ma tête vers lui.
- Non, mais il ne nous dira rien, marmonna-t-il en me forçant à reposer ma tête contre son torse.
- Je veux juste rentrer chez moi... chuchotais-je en reniflant de nouveau.
- Bientôt, dès que ton dominant revient ! s'exclama-t-il pour me faire sourire.
- Non... soufflais-je d'un air coupable. Je veux rentrer à Nekoma.
- Je suis désolé...
- Je veux revenir en arrière pour pouvoir essayer de changer mon rang d'une quelconque manière que ce soit... pleurais-je.
- Ce n'est pas possible Ayame.
- Je n'ai même pas de dominant, je ne suis qu'une soumise sans pouvoir ni clan.
- Si, tu as à dominant qui t'aime, nous le savons tous !
- Non ! m'écriais-je en m'éloignant de lui. Il a déjà un soumis... C'est comme si quelqu'un m'avait piégé depuis le début.
- Qu-
- Laisse tomber, je dois devenir paranoïaque... riais-je faussement.
- Pourquoi dis-tu qu'il a un autre soumis que toi ?
- C'est la vérité Tobio.
- Qui est-ce ?
- Je ne sais pas... Enfin si, je sais qui s'est !
- Comment ça ? demanda Tobio un peu perdu.
- Yamaguchi était là, il a entendu la même chose que moi... Akaashi est son soumis, son vrai amour.
- Non... chuchota mon ami.
- Moi, je ne suis rien. Ils ont réussi à me piéger, c'est certain... m'avouais-je finalement.

Bokuto est un dominant - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant