Méditation et réflexions Médiocrités

                                Méditations et réflexions

                                              Médiocrités

    Dans la vie si médiocre et banale ou tout simplement ordinaire, tous les plaisirs auxquels nous nous adonnons nous sont, de conscience, nuisibles et précipitent notre débâcle ou notre fin.

    Nous pensons à l'amour. Quand il est platonique, il nous fait souffrir. Quand il est charnel, il nous vide le corps, nous souffle les os.

   Nous pensons à l'alcool. Quand on en boit jusqu'à la lie, nous perdons la raison. Quand nous devenons alcooliques, nous descendons aux enfers et vivons la perdition et le naufrage de mille  " Titanic "s.

   Nous pensons à la cigarette. Quand on commence à fumer, on se mesure à l'adulte. Quand on finit par y réfléchir, il est trop tard. Les poches de nos poumons se rétrécissent et deviennent un sombre bitume, poison qui tue ! On n'arrive plus par respirer si naturellement jusqu'au faible dernier souffle.

  Quand on commence sa vie, on pense à imiter ceux qui nous ont précédés . Quand on vit le bonheur, on ne sait jamais bien en parler, ni bien en relater les merveilleux chapitres. On se contente d'en vivre tous les instants, sans en oublier les moindres secondes.  Quand on vit le malheur, on cherche à le faire savoir à tout un chacun, le crier très fort, en fanfares et en cors, partout et par tous les moyens, attendant des renforts, quelques réconforts et peut-être quelque compassion !

  Mais quand on vieillit, on contemple l'enfance et la jeunesse avec envie et beaucoup d'indulgence. Par moments, une pincée de jalousie, sans aucune méchanceté, nous saisit le coeur. Plus on va de l'avant, moins on s'attache à tout ce qui vit. On commence à se recroqueviller sur soi-même. On se plie en deux, puis, en quatre. On se lève avec difficulté. On marche difficilement. On a mal partout  et le rayon de nos cinq sens se réduit peu à peu. Ils commencent à perdre leur essence , le cœur et l'esprit leur flamme. Seules La raison, la sagesse et la foi sont là :  garde-fous de ce qui nous reste, simplement ou difficilement, avec conscience ou inconscience à vivre jusqu'à la dernière seconde, à la minute ultime pour prendre le dernier train de la nuit et faire le dernier des voyages qui nous reste de toute une vie !  

                   

                                        AGHZAF Abdelmalek,

                                         Fès, le 22/02/ 2013/

                           revisité, le 11/06/2014 à Ksar El-Kébir.