Mon amour

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Mon tendre Amour

   J'ai, à cet instant précis, une pensée pour toi. Animée d'un sentiment singulier,  le doux mélange d'une dévotion ancrée, et d'une admiration naissante.
  En parvenant à atteindre les abîmes de mon insouciance dissolue, tu as ébranlé, avec cette  plénitude qui découle des années que je n'ai pas eu, toutes mes candides espérances,  lorsque mon existence n'était qu'excès, frivolités et ribotes.
Il y a cette sérénité qui émane de tes traits assagis, et qui me pénètre chaque fois que je devine la contiguïté de ta présence. Moi, qui me pensais femme, alors même que je n'ai connu, de la vie que les hommes. Point de débauche et de turpitudes, mon attachement aux protocoles, aux livres et au formalisme  m'a toujours assuré une certaine mesure. Même si précocement, je me suis suis su attrayante. C'est à l'évidence, une tribulation. Et, comme un serpent qui se mord la queue, je n'ai trouvé, pour soulager cet anathème, que l'ivresse. Je voudrais savoir me détourner de la volupté des flatteries, des naïves flagorneries et des caresses convoiteuses (bien que spontanées). Ces obséquieux sont tous les mêmes, mais toi, mon chéri, je ne t'envisage pas de ces êtres là.
Sûrement l'as tu été, peut-être l'es tu toujours. Mais il faut croire que nos années d'accointance m'ont fait apprécier de toi ce que je méprise volontiers chez les autres.  Il se peut que je fasse partie de ces jeunes femmes aux chimères romanesques, dont les recoins de l'âme ne peuvent être découverts qu'à l'usure.

Et même si je rêve de te promettre la constance de mes sentiments et de mes enthousiasmes, je sais que la lucidité avec laquelle tu t'imprègnes de ma pureté t'interdit de me le demander.

Je m'excuse. Pour ces nuits, où  tes mains débordant de concupiscence, à la recherche de l'harmonie ultime, se sont heurtées à mes songeries et à mes utopies, que mon jeune âge rend bouleversantes. Pour mes tourments et mes affres, qui sont inhérents à l'exigence que je fais de la nostalgie. Nous sommes si différents, et dieu seul sait à quel point j'envie l'homogénéité de ta personne lorsque mes démons refont surface, et que ces travers que tu redoutes tant me sollicitent sans trêve. Mais tant qu'une partie de moi (la plus grande) se trouve follement assagie à tes côtés, et que perdure ton abnégation, je ferais en sorte de te donner ce que tu attends de moi. Et je prie pour ne pas te décevoir, car je sais que lier mon existence à la tienne est la décision la plus consciencieuse et raisonnée, que la légèreté de mes aspirations d'antan, n'aurait su cristalliser.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 03, 2018 ⏰

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Comme un serpent qui se mord la queueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant