Chapitre 22

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Je sorties de ma stupeur en âge. Je cauchemardais toujours. Enzo était toujours présent dans ma vie. Et quoi que je ne veuille pas l'admettre il me faisait toujours peur. Et si c'était un rêve ? Et si c'était West ? Suggéra ma conscience. C'était une mèche blonde. Tu n'aurais pas un faible pour lui ? West, West, West... son nom tournait en boucle dans mon esprit. Il y avait bien un petit quelque chose entre nous, il m'avait tout de suite plus, ces yeux bleus, ce sourire angélique, cette gentillesse... En quelques semaines nous nous étions forgés une grande complicité, une amitié basée sur la confiance. J'avais vu en lui un garçon plein de bonté, capable de m'épauler. Nous avions déjà échangé sur nos souvenirs, nos regrets, nos tristesses... Mais jamais sur le futur. Ni sur nos amours. Quand j'avais quitté Enzo, il m'avait ouvert les bras, j'avais pleuré contre lui, il m'avait consolé sans rien n'ajouter. Il n'avait rien dit.

J'entrai dans la salle de bain et bus quelques gorgés. Je regardais ma montre, il était trop tôt pour se lever. Je ne me recouchai pas cependant. Je m'installai sur un transat et regardais le ciel. Les étoiles brillaient dans l'immensité de l'Univers. La constellation de Cassiopée se détachait nettement de l'étendue de nuit. L'atmosphère était chaude et l'air lourd. Ma poitrine se soulevait lentement au rythme de ma respiration. Mon pouls était toujours aussi rapide. Mes yeux rêvaient, voyageaient dans un monde que seul mon esprit ne pourrait jamais connaître. Celui d'une passion sans gain d'intérêt, sans mauvaise arrière-pensée. D'un amour pur et véritable. J'étais une âme sensible, une gamine croyant encore au conte de fées, à la princesse et au prince charmant.

Est-ce que j'aimais West ? Ce serait parfait. Pourtant j'avais eu une certaine attirance pour son frère, un autre Enzo, un Evan et un Dylan. Un Don juan, un coureur de jupons. Mais il dégageait une telle aura, une telle attirance. Il semblait incarner le danger et la figure masculine. Ses iris de glace étaient poignantes et contrastaient à merveille avec ses cheveux noir de jais. Mes joues prirent une teinte rosée au souvenir de son poids sur moi lors du corps à corps. Sur l'instant j'avais paniqué au souvenir de ce qui s'était passé chez Enzo, mais à présent je n'en ressentais plus que du désir. Si cela venait à se reproduire...

Enzo ressurgis dans mon esprit. Il m'était encore impossible d'ignorer mes sentiments à son égard. J'avais beau tenter de tourner la page, je n'y parvenais pas. Il avait si profondément planté ses griffes que mon cœur semblait écorché, la chair à vif, la douleur toujours présente. La raison voulait que je l'oublie mais mon cœur retenait encore nos souvenir et nos rires. Quoi qu'il en fût, il était trop tard, la vérité divulguée, l'esprit reprendrai sens doute le dessus et Evan aurait sans doute raison.

Ça me rendait malade, savoir qu'une fois de plus il aurait le dernier mot, savoir qu'il gagnerait de nouveau la partie. Si seulement je parvenais à le cerner, ne serais ce qu'un peu. Juste pour entrevoir la surface immergée, ces sentiments qu'il parvenait à cacher. J'en étais certaines ; il se cachait, il jouait à ce jeu si particulier dont seul les maîtres ont les cartes et les atouts, dont ils croient être les seuls à connaitre les règles, dont l'issue semble être unique et dévouée au meneur, alors que, la réalité est toute autre, et que la fin n'est donnée que par celui qui ose planter son regard le puit sans fond. Et je nourrissais parfois, l'espoir, l'envie folle, d'être celui-là. Étais-ce par orgueil, pitié ou compassion ? Ou bien seulement pour découvrir ce secret qu'il semblait protéger. Parfois alors que sa personnalité remontait à la surface, dévoilant un Evan agréable, amical et même compatissant, son mur inébranlable semblait prêt à s'écrouler mais l'instant suivant la perversité reprenait le dessus, lui arrachant toute forme de bonté. Le rempart qu'il avait érigé autour de son cœur, semblait l'étouffer un peu plus, comme s'il l'empêchait de vivre, d'être heureux, d'être lui-même.

Bring me to lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant