Partie 1

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Il courait en me fixant, moi. Il ne me souriait pas, seulement, il ne me lâchait pas du regard. Ce bleu, intense, profond, et pourtant si opaque que je n'aurais pu déceler aucune de ses pensées. Était-ce une provocation?

Il n'était pas question que je détourne le regard. De toute façon, j'en aurais été incapable : le contempler était, même si cela peut paraître pervers, un de mes passe-temps favori.

L'évaluation fut terminée. La machine s'arrêta, le décor disparût, il fallait maintenant attendre ; mais nous savions tous que Raphaël avait réussi le test. Non seulement c'était un athlète, mais en plus il faisait par d'une intelligence supérieure à la moyenne. Sachant que cette évaluation était basée sur la capacité à résister moralement et physiquement, mais aussi de trouver des solutions favorables en cas de dilemme, il ne pouvait pas en être autrement.

Il ressortit de la cabine, toujours son regard dans le mien, la tête haute. Il ne paraissait ni fatigué, ni troublé. Ce qui était assez brillant étant donné que certains étaient ressortis de cette cabine au bord de l'évanouissement.

Après quelques minutes d'attente, le panneau d'affichage afficha les résultats. Jusqu'ici les notes maximum étaient de 34 / 40 pour la capacité de résistance et de 27/30 pour solutionner des problèmes rapidement et efficacement.

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A la vue de tous, cela pourrait être un lycée tout à fait normal, mais ce n'est pas le cas. Le monde à changé. Les menaces sont partout. Des virus se sont diffusés, il n'y a pas de remède. Ça se transmet comme un simple rhume, un éternuement, un contact à moins de 20 cm, et en un rien de temps, les gens saignent des yeux, vomissent de la bile et le virus se transmet dans leur cerveau (c'est l'étape 1 du virus). Le virus enclenche un processus de destruction de plusieurs parties essentielles à la survie de l'être humain (c'est l'étape 2 du virus). Alors, le cœur s'arrête de battre, et l'homme n'existe plus. Il ne reste plus qu'un corps, dont le seul but est de se nourrir de chair humaine. Le virus détruit L'amygdale et l'hypothalamus qui sont des parties du cerveau qui gèrent les émotions telles que la peur, la tristesse, la joie ou la compassion. Le virus bannit ces parties du cerveau, mais aussi beaucoup d'autres qui font de nous des personnes à part entière. En revanche, leurs sens sont multipliés, ils entendent, sentent et voient beaucoup mieux qu'un être humain. Physiquement, le virus a aussi un rôle, le sang coule toujours dans les veines, mais tout est contrôlé par le cerveau. La peau est verdâtre, ces êtres sont parfois démembrés, ce qui ne les empêche pas de vouloir se nourrir, de pouvoir "marcher" ou ramper, mordre ou griffer. Car ce virus, une fois finalisé (étape 2), se transmet par morsure ou griffures profondes. A ce stade, le virus entame directement l'étape deux.

On appelle ces personnes, qui sont contaminées par le virus puis qui reviennent d'entre les morts, "zombies".

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Aujourd'hui, 75% de la "population" mondiale est devenue zombie.

Depuis notre école est gérée par le peu de gens qui reste du gouvernement. Nous sommes entraînés à combattre et à lutter contre la propagation de ce virus et contre les zombies. Les élèves des autres écoles les plus compétant nous ont été envoyés; des chercheurs tentent de trouver une solution. Au début certains pensait qu'un possible remède pouvait exister, mais ce n'est pas le cas. Nous sommes l'avenir de notre génération. Le dernier espoir de survie sur cette terre, avant que le monde ne se réduise à un état de cadavre -presque- ambulant.

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Aujourd'hui, nous passons les tests de capacités à survivre dans ce monde. Ensuite, je ne sais pas ce qui va se passer.

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Je n'ai pas revue ma famille depuis 1 mois et 1 semaine. Quand, il y 3 mois, l'alerte a été donné, quand il fallait que tout le monde reste enfermé, mes parents et mon petit frère sont rentrés à la maison. Moi, je ne pouvais pas quitter l'établissement. J'avais l'âge requis pour combattre, malheureusement. Deux mois plus tard, je me suis enfuie clandestinement pour tenter de les rejoindre. Quand je suis arrivée à la maison, tout était barricadé. Je n'ai pu parler que quelques instants à mes parents, juste assez pour les rassurer, leur dire que j'allais bien, et que je ne les reverrais sans doutes plus jamais.

Puis, des hommes m'ont embarqués en hélicoptère et m'ont reconduit jusqu'au lycée. Qui n'en est plus un, qui est, je dirais plus un camp d'entraînement avec laboratoire intégré.

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Il n'y a plus d'espoir, pratiquement plus de vie. Je ne sais pas comment nous allons y arriver, mais je compte me battre jusqu'au bout.

Apocalypse TeenagersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant