Magnus s'affairait dans son dressing, tout excité de sa décision. Il souhaitait faire cadeau à Alec d'un tiroir d'une de ses innombrables armoires pour qu'il puisse y ranger ses affaires lorsqu'il venait à l'appartement. Cependant, se dit-il en secouant la tête, il prendrait la liberté d'ajouter certaines de ses nouvelles trouvailles aux affaires de son bien-aimé, qui possédait, en tout et pour tout, trois jeans élimés, quatre tee-shirts noirs usés, et deux sweat-shirts sombres. Plongé dans les calculs de ce qu'il lui faudrait acheter, le Sorcier n'entendit l'interphone que lorsque la troisième sonnerie retentit. Il se précipita hors de la chambre, paniqué à l'idée qu'Alec voie son présent en avance. Mais, lorsqu'il ouvrit la porte, il découvrit sur le palier, non pas son petit-ami, mais son amie Catarina Loss, dont la peau bleue avait pris une teinte très pale.
- Catarina ? Que se passe-t-il ?, dit le sorcier.
Elle s'effondra contre sa chemise en sanglotant :
- Aujourd'hui c'est la Saint-Valentin !, dit-elle, comme si cela expliquait tout.
- La quoi ? Ah oui c'est vrai. Et alors ? Je ne vois pas vraiment où est le soucis, sachant qu'on existe depuis au moins deux cents ans de plus que cette fête stupide.
- Mais, je n'ai jamais eu de vrai petit-ami ! Juste des amourettes d'adolescente, sanglota-t-elle.
- Euh, pour le dernier en date, tu avais au moins cent-vingt ans, donc je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler ça l'adolescence, observa le sorcier en repoussant légèrement son amie pour aller chercher une serviette.
Ainsi, elle pourrait pleurer à son gré sans salir sa nouvelle chemise Louis Vuitton.
Quand il revint, Catarina était affalée de tout son long sur le sofa, et avait une moue désespérée sur le visage. Il réprima un sourire et s'assit à ses côtés.
- Catarina, je pense que je sais ce qui t'arrive, affirma-t-il.
- Ah oui ?, s'étonna-t-elle.
- Tu as la crise de la trois-centaine.
- Ça n'existe pas, maugréa-t-elle.
- La Saint-Valentin non plus, il y a une centaine d'année, et pourtant tu te tortures à ce propos. Allez fait moi plaisir vas te nettoyer tu jures avec la beauté de mon salon, lui ordonna-t-il avec affection.
Elle se leva de mauvais gré pour rejoindre la salle de bain. Une demi-heure plus tard, elle était de retour dans le salon avec un grand sourire au lèvres.
- Ah, ça va mieux ! Alors dis-moi, j'ai peut-être résolu mon problème mais il te reste un autre soucis.
- Lequel ?, demanda le sorcier, curieux.
- Tu n'es peut-être pas né avec cette tradition, mais ce n'est pas le cas de ton petit-ami. Alec s'attend sans doute à ce que tu lui offres quelque chose, ou bien que tu l'emmènes dîner. Quelque chose de spécial, quoi.
- Non, tu n'y es pas du tout, Alec n'est pas du genre à attendre des cadeaux.
- Tu en es sûr ? Vous en avez discuté ?, insista son amie.
- Euh, non., répondit le sorcier, une lueur de doute dans le regard.
Et si après tout son petit-ami attendait quelque chose de lui pour cette « fête » ?
Une seule façon d'en être sûr, il lui fallait se rendre à l'Institut.
-Bon, il faut que j'aille vérifier tout ça, donc tu fermeras et sois partie dans une dizaine de minutes au cas où Alec et moi... enfin bref, au cas où on rentrerait ici après.