Numéro 3

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Bon, après ma séance de larme, je remonte. La cloche a sonné la fin des cours. Je n'attends aucune de mes deux ''amies''. Pourtant, je connais Clémence depuis le jardin d'enfants. On s'amusait énormément, on était les meilleures amies du monde. Puis, en 6ème, elle a rencontré Willow. Elle a pris ma place. Plus de Cléo-Clémence. Non, c'était Willow et Clémence, pour la vie, pour toujours. Elle avait repris nos jeux, nos habitudes, nos blagues. Clémence avait tout de même réussi à m'intégrer dans ce groupe, mais je restais froide avec Willow. Je lui en voulais, elle le savait pertinemment et elle jubilait. Ses yeux brillaient et je pouvais clairement lire dans ses pensées que son petit plan avait marché.

Je marche jusqu'à ma maison, en chantant la vieille chanson que ma mère avait chanté ce matin. Je m'apprête à ouvrir la porte quand j'entends un cri. Je sursaute et m'accroupis: la vitre est cassée, du whisky est répandu par terre, près des pétunias. Je fais le tour de la maison discrètement et, par la fenêtre de la cuisine, je jette un coup d'œil à l'intérieur. Oh non. Ma mère est... Elle est là par terre, dans son sang. Morte. Mon père est accroupi à coté d'elle, sa bouteille cassée à la main. La radio est allumée, elle diffuse une chanson des années 90. Au loin, les sirènes de la police retentissent. Je cours dans la rue. Je cours pendant peut-être une minute ou une heure, mais le temps n'a plus d'importance. Je cours pendant une éternité. Dans ma tête, il n'y a que le visage de ma mère. Triste. Impuissant. Brisé.

Cleo FlinnsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant