3 Septembre 2134, Paris, France - 9h03
Atticus Becker était ce qu'on peut appeler un bel homme, sa stature imposante et son charisme naturel faisait autant sa renommée que sa carrière auréolée de gloire. En effet, à 38 ans il était l'un des avocats les plus célèbres du barreau, et on ne comptait à son palmarès aucune défaite lors d'un procès. Conscient de sa renommée, Atticus savait qu'il était doué et on le reconnaissait partout où il passait. Dans la rue, les fenêtres des buildings hauts de 200 mètres lui renvoyaient l'image d'un jeune homme brillant qui se distinguait des autres. En effet, la plupart de la population humaine paraissait petite, en partie parce que les robots humanoïdes qui faisaient partie intégrante du paysage mesuraient tous 2 mètres. « Fichus standards d'industriels mégalos qui se prennent pour Dieu » se dit Atticus pendant qu'il embarquait dans son automobile X321. « Si ces foutus robots mesuraient 20cm de moins, je paraîtrais gigantesque » grommela-t-il. Il décida cependant de ne pas penser aux nouveaux concitoyens tout de fer et d'acier qui peuplaient les rues de chaque ville, cela le mettait dans une rage folle et, pour lui, rien ne saurait remplacer l'aura d'un humain de bonne consistance. Au volant de son automobile, il savourait la conduite agréable jusqu'à son lieu de travail. Dire qu'il y a moins de 100 ans, la guerre pour l'énergie faisait rage pour s'alimenter en carburant, et cela étonnait la plupart des gens compte tenu de l'environnement actuel de la société. La face des villes avait bien changé en si peu d'année, la robotique et la domotique étaient maintenant des normes d'aménagement, permettant à chaque ville d'être dotée d'un système central géré en temps réel. Tout était automatique et cela facilitait grandement la circulation, ce qui réjouit le brillant avocat qui arriva au tribunal avec un peu d'avance. Atticus déposa sa voiture aux bornes de chargement électrique prévues à cet effet et pénétra dans l'enceinte en saluant l'agent de sécurité, un nouveau modèle de robot MG2, un tantinet plus expressif que le dernier qui avait toujours cet air étrange. En entrant il eut la même sensation de sérénité qui l'habitait à chaque journée de travail. Rien de plus beau à ses yeux que l'architecture du hall circulaire du bâtiment, chaque porte donnait sur des couloirs, des lumières LED douces baignaient la pièce d'une lumière agréable qui se reflétait parfaitement sur le mobilier blanc et chrome du tribunal. Les écrans qui affichaient en temps réel les rapports d'audience, l'actualité, la météo et autres informations nécessaires, lui apprirent qu'il avait son rendez-vous annuel avec sa supérieur hiérarchique. Il apposa sa puce MEDOR sur une des bornes dédiées à cet effet, pour vérifier ses horaires de travail ainsi que ses maux de têtes. Le stress n'arrangeait pas les choses, mais grâce à MEDOR, il avait la possibilité d'analyser son taux de glycémie dans le sang, et ses derniers résultats de santé. La machine lui apprit que sa santé était excellente mais que son taux de vitamines C n'était pas aussi haut que ce qu'ilpouvait espérer. "Pas étonnant, je passe mon temps enfermé dans ces bureaux à faire le travail le plus stressant de notre société d'aujourd'hui !" se dit-il. MEDOR était la révolution du siècle, le logiciel enregistrait les dossiers médicaux, ainsi que tout document administratif nécessaire dans des serveurs longue distance, cela permettait à chacun d'être localisé en temps réel et de pouvoir être reconnu dans n'importe quel endroit du monde via les bornes. Un gain de temps incommensurable pour les personnes qui comme Atticus n'avaient pas une seconde pour eux.
Dans le couloir pour atteindre son bureau, il entendit la voix de son collègue, Martial, fait étrange, car il était connu pour son calme légendaire. Atticus tendit l'oreille, désireux de savoir si une affaire corsée l'ennuyait. « - Je ne PEUX pas faire ça, enfin, réfléchissez c'est du jamais-vu ! Toute cette histoire me paraît louche, je suis très flattée que vous fassiez appel à moi dans ce cabinet, mais reconnaissez que ce que vous me demandez n'est pas faisable! » Atticus leva un sourcil surpris, visiblement Martial était embêté par une affaire, et l'ego d'Atticus le poussa à rester derrière la porte pour arriver à point nommé avec une solution comme il en avait l'habitude. « Je vous en supplie, répondit l'autre voix, ma situation mérite comme chaque cas une aide de votre part. Je vous le demande en tant que personne, pas en tant qu'avocat ! J'ai subi une injustice et je demande à être défendu comme n'importe qui ! - Ecoutez, commença Martial, je sais ce que la loi dit, mais je ne peux risquer mon intégrité pour un cas comme le vôtre, ce qu'il s'est passé est vraiment très grave et visiblement les médias vont s'en emparer et vous serez condamné ! Par un tribunal ET par l'opinion publique ! C'est beaucoup trop important pour que je puisse le supporter. - Je peux vous jurer que je n'y suis pour rien ! On m'a piégé, je suis la victime ! ». Atticus ressentit une sensation familière. L'envie d'en savoir plus sur cette affaire se mêlait à sa raison, qui lui indiquait qu'il serait mieux de laisser Martial s'en charger. Finalement, à la pensée des gloires qu'il pourrait retirer d'un tel procès, son narcissisme chronique l'emporta sur sa raison. Il ouvrit grand la porte, et dit : « Monsieur, je m'appelle Atticus Becker et j'accepte de défendre votre cas ! » Martial lui jetait un regard surpris, quoique habitué des frasques de son collègue. Une lueur de défi s'alluma également dans ses yeux. Quand Atticus baissa les yeux sur la voix masculine, à sa grande surprise, il s'aperçut que celle-ci appartenait à un robot MG35 humanoïde. Il comprenait mieux maintenant les réticences de Martial...
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Ne tirez-pas de conclusions...
Short StoryEn 2134, les robots humanoïdes font partie intégrante de la société. Mais comment cela se passe-t-il lorsqu'ils sont impliqués dans une grave incident ...? Le monde juridique doit complètement s'adapter... Mais pas seulement lui.