Chapitre Premier

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L'histoire ne parle pas de sujets hyper joyeux, attention je ne veux heurter la sensibilité de personne.
Il y a un petit média à écouter si l'envie vous vient d'accompagner votre lecture d'un peu de musique.

                       Bonne lecture !
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Tu sais ... c'est à cause de toi que je ne veux plus me lever le matin.
C'est de ta faute.
J'ai peur. Peur de toi et de tes "amis".
Il y a plein de gens que tu pourrais embêter, mais ça tombe toujours sur moi.
Tu m'insultes à chaque fois que tu me croise dans les couloirs, tu as déchiré plusieurs de mes cahiers, tu m'as frappé aussi.
Au départ, je voulais me défendre... j'ai vite abandonné : moins j'oppose de résistance, plus tu te lasse.
Mais le lendemain et tous les jours qui suivent, tu recommence.
Je ne te comprends pas...
Tu es en colère contre moi ?
Jaloux ?
Mais de quoi ? Je n'ai rien, tu as tout.
Tu as des amis, du succès, tu n'es pas mauvais en cours... alors quoi ?
Je ne sais pas. Mais je trouverais.

Mon réveil sonne une deuxième fois, il faut vraiment que je me lève...
J'ai l'impression que mes paupières sont collées, ma bouche est pâteuse et je peux sentir un goût amer, un goût de métal.
Le goût du sang, un souvenir que tu m'as laissé la dernière fois que j'ai voulu m'opposer à ton avis...

Encore un jour en ton « aimable » compagnie, un lundi de surcroît, bien énervé le week-end, tu vas te défouler sur moi le lundi.
Je me réveille tout les jours pourtant, je n'ai qu'un souhait : m'endormir à jamais.
Je ne veux plus voir le monde.
Je ne veux plus voir le collège.
Je ne veux plus LE voir.
Plus jamais.

*Biiiiiiiiiiip Biiiiiiiiiiiiip*

Quoi ?
Ha... oui, la troisième sonnerie.

Lentement je sort de mon cocon chaud et moelleux. J'essaye de me mettre sur mes deux pieds, titubant un peu.
J'ai la tête qui tourne.
Je m'habille rapidement, être en retard pour un cours de Mme.Bernier signifie une mort certaine.
Mince ! Où j'ai mis mon cahier d'allemand ?
Il te reste 15 minutes avant d'y aller...
Pas le temps... plus le temps.

Je descend le plus vite possible et attrape une clémentine dans le saladier de la cuisine. Une fois épluchée je la fourre entièrement dans ma bouche.
Je me saisit de mon sac, d'un manteau choisi au hasard et j'enfile mes baskets.

Collège 9h15

Ça y est, je suis arrivé.

Franchement, comment cette femme a pu passer le concours de professeur ?
Elle est détestable, elle met en avant les faiblesses des élèves, les humilie devant toute la classe, et, évidemment je ne fais pas exception.
J'ai impression que ça lui fait plaisir d'exhiber nos contrôles plus mauvais les uns que les autres et de les mettre sur le tableau à la vue de tous avant de copieusement nous couvrir d'insultes et de reproches...
Bref, un cours ordinaire.

Quand la cloche sonne enfin, je me sent rassuré. Puis je repense à ce qui pourrait arriver lorsque je serai dans la cour, et là je prends conscience que ça pourrait être pire que mon cours d'allemand...
Heureusement pour moi, durant ces deux longues heures de LV2 je ne suis pas en classe avec Lui...
Il a choisi espagnol, et tant mieux, car moins je le vois mieux je me porte.
Et cela est valable autant pour mon esprit que pour mon corps.
Alors, lentement, pour ne pas me faire remarquer je rase les murs...
Seuls les personnes qui ont vécu cela, pourront comprendre. Ce sentiment de vouloir se fondre dans les murs, dans le sol, dans le ciel... Autre part...

Ce matin, je suis chanceux, les couloirs sont bondés...

Discrètement je me faufile jusqu'à la porte de sortie.
Il fait froid dehors , j'inspire l'air frais, et quand j'expire un petit nuage de vapeur se forme.
Il fait froid ce matin.
Je crois que je n'aurais pas dû prendre un manteau au hasard...
J'essaye de me trouver un coin calme pour rester en sécurité le reste de la pause.
Alors que j'entre dans le préau, un endroit spacieux et fermé, mais tout de même très froid, J'entends quelqu'un crier mon nom.

Harcelé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant