Le journal

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« Salut, c'est Alice, Alice Collin. Je ne sais pas qui tient ce journal ni où il a été retrouvé et quelles sont ses intentions mais bonjour. Bonjour toi qui as ce vieux cahier trouvé dans une braderie du sud un peu paumée. J'avais tout juste quelques euros sur moi, cinq il me semble, cinq misérables pièces qui m'ont permis de retracer mon histoire. Cette histoire que tu découvriras au fil des pages. »

C'était là, la première chose que je savais de cette Alice Collin. Cette fille inconnue qui avait laissé ce vieux débris en cuir usé retrouvé dans un carton enfoui parmi tant d'autres de mon grenier. Je n'avais jamais voulu explorer les profondeurs sombres de cette pièce de quelques mètres carré. J'étais une trouillarde. Mais ce jour, maman m'avais donné suffisamment de courage pour réaliser le tri de l'année. On devait absolument se débarrasser de ces fripes encombrantes et inutiles. J'y étais alors allée. Et j'avais découvert ce journal.

Je le tenais dans mes mains moites et poussiéreuses. J'avais cette impression d'illégalité, que ce n'était pas à moi de lire ces choses personnelles. Peut-être devais-je l'amener à la police pour qu'ils retrouvent cette fille mais vraisemblablement, ce n'était pas le but de ses écrits. Alors j'avais décidé de commencer à mener une enquête, peut-être longue ou rapide, je n'en savais absolument rien mais j'avais compris que seul le destin me le dirait. J'avais besoin de prendre des risques dans ma vie, jusque-là peu palpitante ; je m'étais toujours refusé un brin d'aventure, par peur sans doutes.

*

- Hey, Camila. Ça me fait plaisir de te revoir, dit une voix bien familière derrière mon épaule.

- Salut Lucien.

Il était mon meilleur ami, mon frère de cœur depuis l'école primaire. C'était lui qui avait toujours été présent dans les bons comme les mauvais moments ; il connaissait les trois quarts de ma vie aussi bien que la sienne, le dernier quartier était réservé à mes secrets. Tout le monde peut en avoir non ? Je décidai de garder l'histoire du journal aux airs d'antiquité pour moi. Pour une fois, je me refusai à le mêler à cette histoire. Je savais qu'il m'en voudrait probablement mais... C'était mon aventure.