Chapitre 3 : Sa mémoire

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En 1972, dans un petit village d'Odessa, un petit juge de campagne s'apprêtait à exécuter le procès de Joseph Staline. Suite à une procédure légale enclenchée par un paysan du nom de Alexandr Oven, se tenait derrière la barre des accusé le grand leader de l'URSS. Évidemment, sa présence tenait bien plus d'un coup de pub que d'une volonté à répondre à la légalité. Le dirigeant, souriant, discutant avec les villageois qui parlaient assez de russe, se vit bien voir, et en quelques heures il fut établi l'innocence complète de l'homme. Oven le paysan, le visage gris, petit et maigre, la tête sur les épaules, il observait le ciel à travers la fenêtre, et semblait ne pas porter attention à l'action se déroulant sous ses yeux. La poignée de main qu'il donna à Staline tomba comme la dernière chose héroïque qui lui arriva. Un mois plus tard, il fut trouvé coupable de meurtre et condamné à mort.

Si vous voyez à quoi ressemble un tomate, vous voyez à peu près la couleur qu'avait pris mon visage. David, l'air curieux, m'observait comme si j'étais un extra-terrestre. Il était étonnamment beau, le visage fin et le teint mate. Je réussis à me remettre de mes émotions juste à temps.

- Salut ! Désolée, je regardais pas devant moi...

Je regardais le sol pour être sûre qu'il ne me reconnaisse pas, mais il me retint par le bras.

- Tu es en littérature toi aussi ? Bienvenue !

Oh non non non non non non. Ce n'était pas possible et d'abord, comme le savait-il ?

- Merci beaucoup... tu étais là aujourd'hui ? Demandais-je timidement, esperant en réalité pouvoir m'échapper le plus vite possible.

- Non, j'ai séché les cours, mais je t'ai vu entrer dans la bibliothèque avec les autres ! Sa voix n'était pas désagréable du tout, il semblait même plutôt avenant. Je ne savais pas si c'était sincère ou s'il s'agissait d'un piège. Mais il était souriant, et ses yeux bleu brillant me fixaient sans qu'il ai aucune réaction particulière. M'avait-il oublié... ? Au fond, c'était tout ce que j'esperais.

- Euh... ok ! Bah on se voit demain, je suppose !

- A demain !

Voilà que le plus grand obstacle du monde était soudainement passé sans aucune difficultés. Le chemin du retour vers chez moi se fit d'un pas léger. Ma maison était située au bord de la mer, avec vue extraordinaire sur les vagues. Elle était faite de pierre blanche et bleue, et sur deux étages. L'intérieur au sol de bois sombre et aux murs de papier-peint blanc avait un côté très atypique, qui me faisait penser aux maisons du Nord du pays. Ma chambre donnait sur la plage aux rochers et celle de ma sœur sur la plage aux touristes. En parlant de ma sœur, son copain se balançait sur le rocking-chair du salon, avec son ordinateur sur ses genoux. Je n'aimais pas beaucoup le copain de ma sœur, de son prénom Thibault, déjà parce que je trouvais son nom stupide et ensuite parce qu'il honorait bien son nom.

- Oh tête de cul, tu fais quoi sur son ordi ?

- Je matte du porno.

- C'est interdit aux moins de 18 ans ! Criais-je.

- C'est toi qui le dit.

Ce n'était pas moi qui le disait, c'était la juridiction française. Mais bon, peu importe à ce stade, de toute façon je ne l'aimais pas. Ma sœur entra dans la pièce, tenant dans ses bras une pile de livre trop grande pour elle. Elle les déposa négligemment sur la table, et vint s'asseoir sur les genoux de Thibault. A leur lycée, ils formaient le couple parfait. Lui, beau, brun, aussi complètement stupide que ridiculement populaire, et elle, cheveux roux et yeux verts, intelligente, responsable, et déléguée générale. Vero-Line (mon père avait toujours été un joyeux luron quand il s'agissait de choisir les prénoms de ses enfants), et Thibault Buffoon. Incroyable.

- Alors, c'était bien ton premier jour, me demanda t-elle en gardant ses yeux sur son petit ami. J'en étais légèrement agacée.

- J'ai retrouvé David, répondis-je tranquillement en dégageant tous des livres de la table pour soritr une boite de gateaux au chocolat. Quand je relevais la tête, je vis ma sœur faire de grand yeux, ayant délaissé du regard son copain.

- David ? LE David ? Cria t'elle presque.

- Non, l'autre, je soupirais.

- Attends mais il est lui aussi dans cette école ?

- Il semblerait, dis-je en mangeant un des gateaux. Pourquoi t'as autant de livres ?

- Je fais des recherches sur la Chine !

Thibault posa l'ordinateur, fier de lui.

- On passera notre lune de miel dans la mer rouge !

Tout ceci me semblait bien étrange, et je n'avais pas tellement envie de poursuivre la discussion. Je fis signe à ma sœur de venir me parler plus tard, et je montais dans ma chambre pour m'écrouler sur mon lit. Quelle première journée... Iris, la bibliothèque, et surtout et bien évidemment, David. Je repassais encore et encore dans ma tête notre courte rencontre. Il avait définitivement grandit et changé, il était même beau, maintenant, et surtout, il semblait plutôt cool. Est-ce qu'il était possible qu'après toute ces années, il ai fini par m'oublier ? Ce ne serait dans le fond, pas si étonnant., c'était il y a longtemps...

Ce soir, j'eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, je me repassais les souvenirs de ma journée dans la tête.

Je ne savais pas pourquoi, mais penser que David m'ait oublié, me faisait chaud au coeur.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 18, 2018 ⏰

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