Chapitre 24

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Nous rentrions enfin sur New York. J'étais épuisée par ce voyage heureusement Dylan venait nous chercher. Thès avait fait avancer nos billets de quatre jours. Nous y avions d'ailleurs gagné une réduction importante.

Les yeux cernés par la fatigue, je ne remarquais pas mon frère. Alors que Sam se jetais dans ses bras et que Thès lui faisait la bise, je lui tandis ma valise sans la moindre parole. Il semblait, non seulement, décontenancé par le comportement de Sam, mais aussi étonné par mon silence. Nous montâmes en voiture et, je laissai Sam s'installer à l'avant. La tête posée contre la vitre, je voyais défiler la banlieue de New York sous mes yeux, puis la ville même. Les lumières brillaient dans le gris de la nuit de Novembre.

Depuis la veille une question me taraudait. Elle me collait à la peau. Je n'arrivais pas à m'en débarrasser. Dans ces moment-là, Enzo me manquait, il me manquait constamment lui et ces petites phrases de "grands". Parfois aussi je me demandais si j'avais eu raison de le quitter. J'avais peur de me retrouver seule. J'étais comme on le dit, amoureuse de l'amour. J'étais habitée par cette idée qu'il fallait constamment aimer quelqu'un.

Mais maintenant j'avais de nouveaux amis dans ma vie. Ce n'était pas le même amour mais qui sait. Peut-être mon cœur allait il battre pour l'un d'entre eux.

Je souris en pensant à West et Liam. Et à Evan, ajouta Gab'.

Pourquoi son nom étirait il mes lèvres ? Sa présence m'était bien souvent pénible, sa voix rauque et sexy fatigante, son toucher me faisait frissonner et me perturbait. Il était arrogant, charismatique... drôle aussi et...

"Bordel ! Emma, il te plaît ?!

— Non je ne peux pas, je-"

J'imaginais très bien le raclement de gorge de Gab'.

Je souris en pensant à mon dédoublement de personnalité. Car oui ça ne pouvait être que ça, quoi d'autre ?

Je laissai se fermer mes paupières lourdes, et sombrai dans un demi-sommeil.

Sam refusait toujours de nous expliquer ce qui avait provoqué sa dispute avec Amber à la rentrée, et j'étais certaine qu'il ne s'agissait pas d'une histoire de garçon. Rien de leur comportement n'avais trahis une quelconque possessivité à l'égard d'Adriel en présence de l'autre. Seulement, les deux ne pouvait se croiser dans les couloirs sans s'entretuer du regard. Nous nous efforcions donc, avec Thès, de retenir notre amie afin qu'elle n'envoie pas son poing dans la figure d'Amber. J'avais d'ailleurs un cours en commun avec celle-ci, et avais vite vu qu'elle obtenait toujours ce qu'elle voulait. De plus –parlant couramment polonais- elle était particulièrement appréciée de notre professeur, et s'était avérée être encore plus hautaine que son copain. La blonde m'avait clairement fait comprendre qu'elle ne m'appréciait pas et, qu'Evan lui appartenais –ce dont je ne comprenais pas l'utilité.

Je senti que l'on me portait je n'entrouvris qu'une paupière et entraperçus mon frère qui me transportait jusqu'à mon lit. Il retira mes baskets d'un geste leste, et me recouvra d'une couverture. Je me rendormis aussitôt.

J'avais l'impression qu'un pic vert avait élu domicile dans ma tête lorsque je me réveillai. Je me redressai et décidai me lever. Manquant de courage, je me laissais retomber sur l'oreiller. Un peu plus tard je fus dérangé par l'odeur de pancakes. Cette fois ci je sortis du lit dans l'idée de ne pas y retourner jusqu'au soir. Je téléphonais à Thès et à Sam et, après avoir pris un petit-déjeuner, les rejoignit pour nous rendre sur le lieu-dit.

Avant même d'arriver j'avais senti cette atmosphère lourde et pesante des endroits où la mort a sévi. La nostalgie m'habitait maintenant depuis plus de vingt minutes. Nous avions réussi à garer la voiture non loin du virage, et avions marché une dizaine de minutes seulement. A présent que nous étions là, nul n'osait prendre la parole, ne sachant quoi dire. Ce fut finalement Thès-Illiane qui osa rompre ce silence.

Bring me to lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant