Après quelques minutes de calme, j'ouvris enfin les yeux, bien décidée à faire quelque chose de cette chambre. Après tout j'allais sûrement y passer la plupart de mon temps pendant plusieurs années, il fallait bien qu'elle ressemble à quelque chose, elle ne pouvait simplement pas rester comme ça.
Je m'assis sur le bord du lit et examinai la pièce. Je pris ma valise et la posai sur le lit. J'en sorti un jogging que j'enfilai directement, puis je sortis un élastique de ma poche et m'attachai soigneusement les cheveux en un chignon assez haut, laissant quelques mèches blondes retomber sur mon visage. J'étais fin prête à redonner de l'éclat à cette chambre. Je commençai par relever les meubles qui avaient été projetés au sol, gardant ceux qui étaient toujours intacts, malheureusement ils avaient presque tous été brisés dans leur chute. Seuls un bureau, une table de nuit et quelques étagères avaient tenu le coup. Une fois ma tâche achevée je me tournai vers la chambre et regardai les nombreux objets et débris qui jonchaient le sol. Et je dû bientôt en venir à la réalité des faits: j'allais avoir besoin de plusieurs sacs poubelle et d'un balai, ce qui signifiait que j'allais devoir descendre... Je tournai plusieurs minutes en rond cherchant une autre alternative. Je fouillai partout, ouvris chaque placards de ma chambre à la recherche de quelque chose pouvant faire office de poubelle ou de balais mais je ne trouvai rien. Il fallait que je descende, je n'avais plus le choix. Je m'approchai longuement de la porte et posai ma main sur la poignée. Je pris une grande inspiration et l'ouvris. Je passai timidement la tête à l'extérieur et regardai de gauche à droite pour me rendre compte que le couloir était bien vide. Je m'engageai dans celui-ci et avançai lentement tandis que le silence faisait monter l'angoisse en moi. J'avais peur de me retrouver seule à seul avec lui. Matthew avait beau me détester et tout faire pour me mettre mal à l'aise, sa présence était réconfortante lorsque j'étais près de mon père et je n'étais pas prête à l'affronter seule. Je descendis les marches une à une tentant de faire le moins de bruit possible. Et je me maudissais intérieurement lorsque celles-ci craquaient sous mes pieds, augmentant mes chances de me faire repérer. Arrivée en bas je me dirigeai silencieusement vers le placard à balai dans l'entrée et l'ouvris. Par chance le balai s'y trouvait toujours, comme dans mes souvenirs mais j'eu beau chercher, il n'y avait aucune trace de sac poubelle. Je pris le balai et le posai contre le mur de l'escalier avant de me diriger vers l'entrée du salon. La peur augmentait au fur et à mesure que je m'approchais de lui. Je pris mon courage à deux main et entrai dans la pièce, plus silencieuse que je ne l'avais jamais été. Je retins mon souffle et avança doucement. J'entendis soudain un fort bruit de ronflement depuis le canapé et me détendis aussitôt, il dormait. Je relâchai mes épaules et repris doucement mon souffle. Je traversai rapidement la pièce évitant soigneusement les bouteilles au sol et arrivai enfin dans la cuisine. Les sacs poubelle devaient forcément se trouver ici. La cuisine était beaucoup plus grande que dans mes souvenirs malheureusement. J'ouvris un à un chaque placard et fouillai partout. Je montais sur le plan de travail et commençais à chercher dans un placard lorsqu'une voix me fit sursauter.
- Je peux t'aider ?, s'enquit une voix amusée derrière moi.
Je me détendis aussitôt lorsque je reconnu la voix de Matthew. Je fis volte-face et le regardai à mon tour. Il m'observait posé contre un mur dans un angle de la cuisine. Il était tellement discret que je ne l'avais même pas remarqué en entrant. Il semblait amusé, me fixant sa tasse à la main. Je détournai les yeux, incapable de soutenir son regard lourd.
- Euh... Je suis désolée... Je cherche des sacs poubelles, répondis-je d'une voix tremblante.
J'avais parlé si doucement que je n'étais même pas sûre qu'il m'est entendue. Ses pas se firent plus proches. Je portai à nouveau mon regard sur lui tandis qu'il ouvrait un placard sur ma droite. Il en sorti ces fameux sacs poubelle et se tourna vers moi tout sourire.
- Tiens princesse, me dit-il en tendant le bras.
Décidemment je n'arriverais jamais à le cerner, il était vraiment bipolaire. Quelques heures plus tôt il me lançait des regards noirs et malsains et maintenant il était là à me faire des jolis sourires et à m'appeler princesse. Je pris les sacs et le remerciai rapidement d'un signe de tête. Il m'accorda un nouveau sourire et reparti dans son coin tandis que je descendais de mon perchoir.
Je me dirigeai vers la porte de la cuisine et sorti, sans un mot. Je passai distraitement dans le salon et mon cœur manqua un battement lorsque mon pied vint violemment heurter une bouteille dans un bruit de fracas. Je pris aussitôt mes jambes à mon coup. J'attrapai rapidement le balai au passage et montais les marches quatre à quatre. Je couru jusque dans ma chambre et fermai celle-ci à clé. Je repris longuement mon souffle et m'assis sur mon lit sans un bruit pendant plusieurs minutes comme j'avais pris l'habitude de le faire lorsque j'étais petite afin que mon père ne sache pas que j'étais là. Par chance il ne vint pas. Ma respiration reprit peu à peu un rythme normal tandis que les battements de mon cœur ralentissaient.
Je me levai enfin et commençai à ranger. Je déposai mes anciens jouets dans différents cartons que j'avais trouvés dans un placard. Puis je pris le balai et commençai à rassembler les débris de verres au sol. Je me rendis compte que je n'avais rien prit pour m'aider à les ramasser et me mis à penser au placard à balai en bas des escaliers. Il n'était pas question que j'y retourne après le vacarme que j'avais fait en bas, mon père avait sûrement dû se réveiller et je ne voulais pas me retrouver face à lui. J'eu soudain une idée. Je me dirigeai vers le bureau et commençai à chercher à l'intérieur. J'y trouvai rapidement ce que je cherchais, une grande feuille plastifiée. Ca ferait l'affaire. Je la pris et me retournai vers le tas de débris que j'avais rassemblé plus tôt. Je posai la feuille sous celui-ci et m'aidai du balai pour y pousser soigneusement les morceaux de verres. Je les mis ensuite dans la poubelle prenant bien soin de ne rien faire tomber à côté. Je me relevai et regardai fièrement la pièce autour de moi. Il y avait encore du bouleau mais j'avais déjà bien avancé. A ma grande surprise je n'avais pas trouvé les photos qui ornaient autrefois les cadres que mon père avait brisés. Au moins j'avais réussi à ranger tout ce qui se trouvait sur le sol et je pouvais maintenant circuler dans la chambre.
Je sortis ma valise et rangeai mes vêtements dans un placard. Je disposai les différents livres que j'avais pris avec moi sur des étagères et les changeai plusieurs fois de place avant d'être satisfaite. Je pris mon sac et vidai son contenu sur mon lit. Je m'emparai du cadre que j'avais trouvé quelques jours plus tôt dans la chambre de ma mère et le déposai délicatement sur ma table de nuit lui jetant un dernier regard nostalgique. Je rassemblai les nombreuses autres photos que j'avais apportées et les cachai dans l'un de mes livres afin que personne ne puisse les voir. Je regardai ma trousse de toilette restée au centre du lit et renonçai à aller la déposer dans la salle de bain ne voulant croiser personne. Je la posai sur mon bureau et retournai m'allonger sur mon lit. J'étais épuisée mais j'étais vraiment fière de moi.
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Hola!!
Je voulais vous remercier, vous êtes de plus en plus à lire et à ajouter "Brisée..." à votre liste de lecture et ça me touche beaucoup, ça me motive à écrire toujours plus.
Je sais que ce passage n'est pas des plus intéressants mais je voulais quand même le mettre et je vais essayer de poster la suite dès que possible je vous le promet.
Biisooouus.
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Brisée...
Teen Fictionǁ Alexie Smith a passé sa vie à fuir son père. Depuis son plus jeune âge, elle et sa mère ont parcouru le pays et ont dû déménager tous les ans durant des années pour ne pas qu'il les retrouve. Mais le jour où sa mère meurt soudainement dans un ac...