-Alors, vous êtes prêtes ?
-Non...
-Carrément !!!
Arrivées il y a deux semaines dans la capitale anglaise pour les vacances, le jour du départ se rapprochait déjà. Et nous voulions nous souvenir à jamais de ce séjour.
Léa, dans un excès de boissons alcoolisées, avait lancé la bonne idée du siècle. J'étais absolument partante, Morgane un peu moins enthousiaste à l'idée même de rentrer dans le salon.
Mais nous avions fait LE pacte.
C'est les pieds traînants qu'elle nous suivie donc à l'intérieur.
Un intérieur beige.
Des murs recouverts de dessins, entièrement noirs ou de couleurs variées, représentant toutes les pensées, les envies, les désirs les plus fous des gens qui venaient ici.
Se les faire tatouer sur le corps.
-Je me sens pas bien les filles là...
-Elle tremble comme une feuille regarde ! On va pas t'obliger tu sais Mo' !
-Mais j'ai pas envie d'être l'intrus du groupe moi !
-T'es blonde, tu l'es déjà ! Rétorquai-je.
-Oh putain la saleté !
-Les filles, on arrête les gamineries ? Le gentil monsieur nous demande en quoi il peut nous aider !
Accoudée au comptoir, Léa faisait de l'œil au tatoueur. Grand brun ténébreux, la petite trentaine, il ne semblait pas s'intéresser à la jeune fille d'à peine vingt ans.
-Qui passe en première les filles ?
-Pas moi !
-Mo', je sens que tu vas te dégonfler. Mais je préférerais pas passer en première non plus... Lily.... ?
-On le fait vraiment les filles ?
On se regarde toutes les trois, à tour de rôle. Les yeux brillent. Les lèvres se pincent. Puis s'étirent.
« Oui » s'écria-t-on toutes ensemble.
Belles brochettes d'indécises...
Je pris donc place la première sur le siège de tatouage. Le stress commençait à monter.
-Alors mademoiselle. Prête ?
-Euh...
-Tout va très bien se passer vous verrez. Avez-vous déjà réfléchi à l'endroit et au dessin que vous voudriez avoir ?
-Là, sur la côte. Juste en dessous de... enfin... là quoi.
-Vous n'avez jamais été tatouée encore ?
-Non...
-Vous n'avez pas choisi l'endroit le moins douloureux. Vous êtes sûre de votre choix ?
Je regardais les filles. Elles étaient assises sur les chaises de l'entrée, à quelques mètres de moi, et m'encourageaient avec de petits signes de la main et de grands sourires en feuilletant des catalogues.
Ça réconfortait un peu, car j'en avais bien besoin en ce moment...
-Alors mademoiselle, vous désirez peut-être nos catalogues pour vous décidez d'un motif ?
