Chapitre 23 : Une date pas si spéciale que ça

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1610. Ou la date d'anniversaire de Bill. Les chiffres tournent au fur et à mesure que mes doigts triturent le cadenas doré. Après un petit clic, mon casier s'ouvre enfin, et une cascade de papiers s'en échappe. Je recule un peu et fronce les sourcils. Je ramasse ce qui se trouve être des lettres, en ouvre une pour voir, et manque de m'esclaffer en comprenant que ce sont des voeux d'anniversaire. Aujourd'hui, c'est sensé être le jour de mes 15 ans. Je me retiens au dernier moment,et transforme le son qui menaçait de sortir de ma gorge en un sourire ravi. Quelques filles qui passaient par là, complètement par hasard, bien sûr, on y croit, sourirent, excitées par ma réaction. Cette journée va être génial.
À chaque pas que je faisais, je recevais une tape dans le dos, un câlin, ou des chocolats. Mon sourire ne faisait que s'agrandir.

Qu'est ce que j'aimerais que ce soit mon anniversaire tous les jours... Ou non, je vais instaurer les non - anniversaires, comme dans Alice au Pays des Merveilles et le chapelier fou !

Mon visage se tendit soudain en voyant celui de Spencer, qui n'était pas venue me voir à la fin des cours la veille. La garce.
Je vais la faire répondre maintenant.

- Alors Spencer. Ce garçon ?

- Bonjour à toi aussi, Andréas, répondit elle avec une moue boudeuse. Et joyeux anniversaire, dit-elle en passant une main sur mon torse.

- Merci, grognai-je. Alors ?

- Quoi, alors ? Reprit - elle, en levant les yeux au ciel.

- Tu sais où il habite ? S'il a des frères et soeurs ? Ou même son nom ? Attends, mais au fait, comment s'apelle t-il, déjà ? Tu connais son prénom ? Demandai - je d'un air moqueur.

Je veux la pousser à bout. Je veux qu'elle me dise que j'ai raison, qu'elle ne le connaît pas, que ça pourrait être dangereux. Je veut qu'elle me veuille, moi.

- Mais t'es lourd putain ! Qu'est ce que t'as aujourd'hui ?!

- Chuuuut parle pas si fort !

- Je fais ce que je veux, ok !? Et puis tu m'énerve avec tes questions débiles là ! Lâche-moi un peu, s'emporta t-elle.

- Ah ouais, t'es sure que c'est ce que tu veux ? Très bien. Alors je m'en v...

- NON ATTENDS ! Attends, je vais te répondre... Marmonna Spencer.

Je me redresse, fier. Alors que j'allais l'encourager à continuer, je sentis quelque chose taper contre ma tête. Je me retournai, mais rien. Bon.

- Alors oui je te confirme que je ne connais toujours pas son nom. Ni... Sa voix. Il ne m'a jamais parlé. Je crois...

- Même pas un petit son ??

- Tu m'écoutes pas quand je parle ou quoi !? Si jte dis qu'il n'a jamais parlé c'est que c'est le cas.

Je me tourne vers le muet. C'est bizarre tout ça. Vraiment bizarre. Le beau gosse ne parle pas, hein ? Pas bavard ou...dans l'incapacité de parler...? Sans quitter mon voisin des yeux, je continua :

- Et... Physiquement, décris-le moi. Pas eu le temps de le voir l'autre jour.

Elle me regarda bizarrement.

- Attends me dis pas que tu ne le co...

Le prof entra dans la salle et tout le monde dû s'asseoir et se taire. Putain. Je m'assois brusquement, énervé. Cette conne ne sait même pas comment il s'apelle ! Non mais c'est grave ! Je souffle bruyamment. Mon voisin tourne la tête vers moi. Lui qui d'habitude à celle-ci entre ses bras, pour dormir en classe, il ne me lâche pas du regard. Le mien se fixe sur le prof. Je le vois s'agiter, écrire au tableau, faire tomber sa craie, la ramasser. Je vois mes camarades ricaner, le prof s'énerver. Mais aucun son ne sortent de leur bouche. Aucun moyen de savoir ce qu'il explique, ou ce qu'il hurle. Un regard insistant me fixe, et je boue intérieurement. Peut-être que les paroles de Spencer m'ont mis de mauvaise humeur aussi, mais là j'avoue qu'il est casse - couilles ce pommé.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant