Laurine se demandait souvent où est ce qu'elle l'avait déjà vu, si elles avaient déjà passé du temps ensemble ou même si elle lui avait déjà adressé la parole, autrefois et en vrai.
Car cela faisait plusieurs fois qu'elles se retrouvaient ici, perdues dans ses rêves, toutes les deux. Souvent Irene oubliait l'existence de Laurine mais sa présence lui rappelait que leur destin est toujours étroitement lié.
Laurine n'était pas sûre du fait que le cerveau humain avait la faculté de créer des visages. Ce dont-elle était sûre c'est que, dans ses rêves, Irene se détachait totalement du reste des personnes qu'elle rencontrait; Irene les appelle des "PNJ" pour se moquer et rappeller le fait qu'elle est unique.Aujourd'hui, Laurine s'est réveillée sur une sorte de tapis de paille dans une petite pièce dont les murs semble être en argile rougeâtre. Il fait très chaud et elle porte une grande robe brune qui la couvre. Elle décide de l'enlever et finis par sortir de la pièce en sous vêtements.
La nudité n'était pas quelque chose qui gênait Laurine; du moment qu'elle n'avait ni trop chaud, ni trop froid, rien d'autre n'importait.
La voici marchant, dans l'ombre, sur un sol glacé fait de pierre; elle traverse un couloir qui donne sur une porte en bois puis elle quitte la maison qui l'a accueilli au réveil. Elle n'a pas pris le temps de chercher si il y avait quelqu'un à remercier pour son hospitalité, elle voulait savoir où elle se trouvait, d'abord et où se trouvait Irene.«-Tu es réveillée! Reviens vite te couvrir» ! Cette voix provenait de l'intérieur ; c'était la voix d'une femme mais cette voix ne pouvait pas être décrite ; Cette voix rappelle celle des mamans, une voix douce et qui nous veut du bien.
Laurine pouvait seulement voir de là où elle était, qu'il lui fallait écouter cette voix, pour ne pas s'attirer d'ennuis. Cependant, Laurine s'éloigna de la maison et commença à chercher des réponses. Aller à l'encontre de la volonté des gens, dans ses rêves, l'aidait, selon elle, à comprendre ses conflits intérieurs.Sur un sable fin presque brûlant, elle explorait ce qui l'entourait. Des petites habitations en pierre rectangulaires à porter de vu, une sorte de bidon ville mais plus habitable et propre. Au loin, si on plissait les yeux, on pouvait apercevoir que derrière les nuages et la brume, se trouvaient de grands immeubles à moitiés détruits et un début de pont en métal qui aurait été comme ravagé par une grande catastrophe.
Laurine n'aimait pas cette atmosphère, ce qu'elle voyait lui donnait l'impression d'être coincé dans un endroit qu'elle ne pourra jamais quitté.
Avant d'aller plus loin, elle fut stoppée par cette même voix; une interdiction stridente dans un coin de l'oreille. Cette voix s'était peu à peu mêlée à d'autres voix qui sonnaient toutes différemment, puis des visages s'étaient formés et des corps apparurent devant elle. Ces corps voulaient lui faire barrage et l'empêcher de sortir du village.
Lorsque Laurine cligna des yeux, elle s'était retrouvé assise autour d'une table avec d'autres personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle se trouvait au bout d'une longue table; en face d'elle il y avait le chef du village qui l'a regardait d'un air hautain.( Personne n'a dit « c'est lui qui nous commande» mais elle le sentait, c'était son rêve après tout).
Laurine se sentait mal à l'aise, elle ne faisait pas attention aux enfants qui ne cessaient de lui poser des questions sur sa provenance :
«- Y'a quoi derrière l'horizon ?
- D'où tu viens, les gens sont tous pâles ?
Le chef répliqua d'un ton roque:
- Il n'y a rien ! Rien ne peut venir d'ailleurs car il n'y a rien ailleurs! Rien !Laurine pris la parole à son tour:
- Vous ne faîtes qu'étouffer toute ces personnes, elles vous font confiance pourtant. Ici, personne n'apprend rien et tout ce qui est dit est censuré en fonction de ce qui ne vous plaît pas...
Et comme si cela faisait plusieurs années qu'elle était ici, Laurine dit:
Vos lois sont établis selon votre confort. Et je suis bien contente de ne pas avoir à vous obéir, moi je n'ai pas peur de vous ! Je m'en vais».
À vrai dire, elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis son arrivée mais elle était sûre qu'il était temps pour elle de partir.Laurine quitta la table qui semblait s'être trouvée en plein milieu d'une grande place. Le village semblait inhabité, loin de cette table. Elle s'éloignait peu à peu. Cette fois ci, personne ne l'allait la retenir. Les mots qui étaient sortit de sa bouche ,plus tôt, provoqua la colère du chef du village dont le regard hautain qui lui lançait s'était empli de haine.
Elle s'aventura dans la brume, tout était bien loin derrière elle. Laurine aimait tester la limite de ses rêves, voir jusqu'où son imagination pouvait l'amener. Elle ne contrôlait rien de tout ça mais tout était supposé être issues de sa propre tête, elle y trouvait