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J'aimerais me jeter à corps perdu dans un nouvel amour, non pas parce que je suis pressée de souffrir à nouveau, mais parce que j'en ai assez de souffrir à cause de toi

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J'aimerais me jeter à corps perdu dans un nouvel amour, non pas parce que je suis pressée de souffrir à nouveau, mais parce que j'en ai assez de souffrir à cause de toi. Est-ce que ce serait mieux de souffrir pour un autre ? Probablement que non. Mais je suis incapable de me souvenir comment c'était, avant.
Avant toi.

Et j'ai un terrible besoin de savoir qu'un jour, je passerai à autre chose, qu'un jour je n'aurai plus besoin de me demander quoi faire de mon cœur. Parce que l'idée que je ne puisse plus jamais entendre ton prénom, ton nom de code, ou repenser à ton pays sans tous les souvenirs de nos correspondances qui ressurgissent m'est insupportable.

Parfois je me demande s'il n'y a pas quelque médicament qui permettrait d'oublier ceux qu'on aime maladivement. Quelque chose qui provoquerait un traumatisme crânien volontaire et ciblé. Ou alors, je sais pas, un truc, n'importe quoi, le sort d'oubliette, ou l'hypnose.

C'est le comble de la stupidité, mais je pense que lors de l'une des nuits où la tristesse me ravageait encore plus que d'ordinaire - lors de l'une de ces nuits où les larmes mêmes ne parviennent plus à vous apaiser et que tout ce que vous souhaitez c'est cesser d'exister, pour ne plus rien ressentir - j'aurais été capable de me faire tellement de mal que j'en tremble encore aujourd'hui.

Je ne sais pas encore ce qui m'a retenue de m'infliger tout ce à quoi j'ai pensé. Sans doute la colère de me sentir si faible, le dégoût de moi-même de vivre une vie dont tout le monde rêverait et de ne pas en être satisfaite, la honte de me dire que tout cela n'était que de l'amour et que je ne pouvais pas laisser seule une émotion me détruire, et l'envie de croire qu'un jour tout s'arrangerait.

Nathan, je te jure que tu as beau avoir toujours une emprise sur moi, un jour je m'en déferai, et ce jour-là, ce jour-là, je serai enfin en paix. Je ne veux plus jamais me sentir aussi attachée à quelqu'un, parce que quand c'est le cas et qu'on est séparés, on doit se mutiler l'âme dans l'éloignement, et de la manière la plus cruelle qui soit. On n'est pas seulement blessés, il n'y a pas seulement une cicatrice béante à l'intérieur de nous à refermer ; c'est une partie de nous qui manque. Tout ce que l'on avait investi en l'autre - le coeur, les espoirs et la moindre parcelle de bonheur -, tout, on perd tout.

Et crois-moi quand je te dis qu'un coeur ne renaît pas de ses cendres sans te faire regretter la moindre minute passée à le brûler et le brûler sans modération pour quelqu'un qui n'avait que faire de sa chaleur.

Moi j'étais prête à tout t'offrir, je me suis même arraché ce qui me restait de coeur en te voyant partir, pour te l'offrir, mais je me suis empêchée de te le tendre. Parce que si tout ce que j'avais consumé de lui pour toi ne t'avait pas suffit, alors ses restes n'avaient aucune chance.

Alors je t'ai regardé partir, impuissante, le coeur battant toujours d'amour pour toi au creux de mes paumes, et depuis, le vide que je ressens dans la poitrine n'a toujours pas disparu.

HARD TO LOVE BUT LOVING SO HARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant