Tu finiras seule...avec des chats. (Thriller Erotico-Comique)

chapitre 15: Tous les hommes de ta vie...

Je referme aussitôt.

Qu'est ce que je suis en train de faire ??? Je vais faire la plus grosse bêtise de ma vie...non, vivre c'est aussi prendre des risques...non, je vais tout perdre, Rob...l'Angleterre...mais j'ai pas envie de partir moi...je ne veux peut-être pas de la vie qu'il me propose...et puis, si je fais ça, c'est pour être sûre de ne rien regretter...et puis, si l'inconnu est quelqu'un de bien ? Non, on s'en fiche de cet inconnu, il faut que je sois raisonnable...je ne dois pas ouvrir cette maudite porte...oui mais s'il a besoin d'aide ? Je ne peux pas laisser quelqu'un en détresse derrière cette porte. Je dois lui porter secours. En fait, je suis là pour l'aider...c'est ça...pas pour autre chose...qui il est ? On s'en fiche...ce qu'il faut c'est que je le sauve.

Lui : tu viens ?

Moi : j'arrive

Visiblement, il n'est pas en détresse.

Allez, je dois le faire. Il faut que je le voie. J'ouvre la porte...j'avance doucement. Il est là, assis...de dos, est imposant et porte une tenue claire. Il ne dit rien. Il est installé sur un carton, penché en avant. Il se redresse un peu...ses cheveux bruns laissent apparaître une calvitie naissante. A ses oreilles décollées, on peut voir les câbles des écouteurs...il les a mis pour ne pas m'entendre...c'est vrai...il ne faut pas que je parle. Je m'approche doucement de lui, il ne bouge pas. A sa taille, quelques petits bourrelets ont trouvé refuge...je n'ai rien contre un léger embonpoint. Le seul détail dérangeant, c'est la vision de sa raie des fesses qui dépasse de son pantalon blanc...quelques poils disgracieux viennent compléter le tableau peu flatteur.

Je m'avance jusqu'à lui et tapote doucement sur son épaule pour lui signaler ma présence.

Il se tourne brusquement et hurle de surprise.

-AHHH, qu'est ce que vous faîtes-la ?

Voilà qu'il me vouvoie maintenant. Sa moustache s'agite sur ses lèvres pour laisser apparaitre une dentition quelque peu...minimaliste.

-Ce local est interdit au public madame, vous n'avez rien à faire ici ! L'homme agacé par ma présence saisit son chariot d'entretien pour sortir de la pièce. Je viens de lui gâcher sa pause clandestine. Il visionnait une vidéo coquine sur son téléphone portable.

Lui : Tu t'es trompée de porte Emy !

Moi : Je suis désolée. Où es tu ?

Lui : la deuxième porte.

Moi : je ne suis plus sûre de savoir si je veux te voir.

Lui : viens ! Tu dois venir ! Tu veux me voir. Je le sais.

Moi : je viens.

Deuxième porte...deuxième ascenseur émotionnel, je vais finir par faire un malaise.

J'ouvre, sans hésitation cette fois. Il faut que je sache, il faut que je puisse mettre un visage sur mon inconnu.

Je rentre dans le local, il est là, debout, devant moi. Il reste dans l'ombre...

Lui : Ne dis rien

Moi : Je ne dis rien

Lui : Tu pourrais fermer les yeux ?

Moi : non !

Tapi dans l'obscurité de ce local exigu, il veut que je ferme les yeux alors que j'ai du mal à le voir. Sa silhouette se devine par endroits. J'arrive à discerner certains contours de son corps, il n'a visiblement pas de bourrelet.