Maybe I Hate You [Larry]

- 8 -

Cela faisait trois jours, trois jours que ça c'était produit, que ça me prenait la tête, que je n'arrêtais pas d'y penser, de me torturer l'esprit avec, ça faisait juste trois putain de jours que je devenais dingue et que je me demandais ce qu'il m'arrivait. Je n'en avais parlé à personne, je ne voulais pas entendre cette chose que je ne voulais en aucun cas admettre, je voulais juste ne plus y penser pour faire comme avant et n'avoir toujours aucun remords... Ce qui n'était plus le cas malheureusement... Je souffla à cette pensée, je n'arrêtais pas de retourner ce qui c'était passé dans ma tête et je n'arrivais toujours pas à trouver une explication plausible, je me sentais démuni, désemparé, je ne comprenais plus rien et n'avais plus aucune certitude, je ne savais pas où tout ça allait me mener mais ça me faisait peur. Depuis que ça c'était produit je me posais des questions sur tout le monde, sur qui ils étaient réellement, sur qui ils pouvaient avoir un crush, je détaillais tout et tout le monde, je n'arrêtais pas et je me demandais comment je faisais pour tenir le coup, parce que je devais cacher mon état d'esprit à mes amis. Enfin, ce n'était pas vraiment chose difficile étant donné que je ne sortais plus de chez moi, je ne répondais plus à mon téléphone et même si ça sonnait je restais à ma place, je ne voulais voir personne. Je m'enfermais dans un étau de solitude comme la dernière fois, comme avant, comme il y a huit ans...

Je frissonna, je me souviens de ce qui m'avais empêcher de sombrer dans la folie, je revois encore le moment où je m'en étais rendu compte, le moment où j'avais pris conscience des choses. Je savais avant même de commencer que ce n'était pas bien, je savais avant même d'y toucher que je regretterais, je savais avant de même d'en parler que je n'en sortirai pas indemne, je pensais déjà, avant de fréquenter ce genre de personne, qu'il faudrait que quelqu'un me sorte rapidement de ce merdier. Vous savez, c'est un peu comme quand vous vous apprêtez à faire une bêtise, vous savez que c'en est une, vous savez que vous allez vous faire gronder, que vous allez devoir en assumer les conséquences, mais vous le faîtes quand même parce que, sur le moment, ça paraît cool et drôle. Mais finalement, une fois l'excitation passée, vous vous mordez les doigts, vous pensez à une façon de vous faire pardonner. En bref, vous vous demandez pourquoi vous avez fait ça, parce que, pardi ! C'était totalement con, sans aucun intérêt ! Rien ! Mais tant pis, on ne vit qu'une fois n'est-ce-pas ? Je voulais vivre une vie hétéroclite, sans règles, sans lois, sans préjugés, juste une vie où je pourrai être moi-même, mais malheureusement ça ne se peut pas, ou du moins plus. Je n'en sais rien.

De toute façon, je savais que je ne devais pas y aller, je savais que comme Louis serait là ça risquait de très mal se terminer. Je savais que je regretterai, que je m'en mordrais les doigts, que je me demanderais pourquoi j'y suis allé,que je ne saurai plus pourquoi je n'avais pas réfléchis, j'avais prévu tout ça, j'avais prévu de me faire défigurer, d'être si mal en point que ça s'apparenterait à de la torture psychologique. Mais je n'avais pas prévu que ça aille aussi loin,que ça me touche autant, que je m'en veuille autant, que je lui en veuille autant, je n'avait vraiment pas prévu de souffrir à ce point là à l'issue de la fête annuelle.Je souffla à nouveau,j'avais maudit les garçons des milliers de fois en trois jours,j'avais insultés Louis de tous les noms des tonnes et des tonnes de fois, j'avais refusé de voir les garçons, je ne voulais pas qu'ils me voient dans cet état, si pitoyable, misérable, lamentable, je me faisais peur à moi-même parce que je ne me reconnaissait pas, je ne me reconnaissait plus.

Aussi, je n'avais pratiquement pas bougé de mon lit en trois jours, j'avais simplement voyagé entre le frigo et mon lit, et encore, seulement quand je sentais que je n'avais vraiment plus de force. J'avais l'impression d'être légèrement dépressif, et je pouvais deviner ce qu'en penserai Liam et Zayn, ainsi que Niall. Autrefois j'aurais directement été me confier à Ed, je n'aurais pas réfléchit, je ne réfléchissais jamais de toute façon... Nous avions une relation tellement fusionnelle que, même si je savais que parfois je lui en demandais beaucoup, je pourrai toujours compter sur lui et qu'il serait toujours là pour m'aider, toujours là pour moi. Je ravala quelques larmes, le Harry d'avant n'aurait jamais regretté quelqu'un, il n'aurai jamais pensé à un gars qu'il déteste et n'aurai jamais essayé de sortir avec personne, jamais. Et, pour Louis, j'avais le choix, soit je devenais une personne encore plus sombre qu'avant,soit je faisait totalement en sorte de l'éviter. Je savais que quelque soit ma décision, ce ne serai pas simple.

Après encore une semaine à me murer dans mon silence, Zayn débarqua chez moi :

-Ça ne peut plus continuer ! Tu peux pas continuer à nous ignorer !

-Je ne vous ignore pas. Grognais-je.

-Si ! Tu sais qu'on sait et tu neveux pas affronter la réalité !

-Je ne vois pas de quoi tu parles, il n'y a rien que j'ai fait que je n'assume pas. 

-Arrête de me mentir Harry !

Zayn marchait de long en large de mon salon, semblant ruminer, alors que j'étais assis dans mon canapé,le regardant marcher et l'écoutant me crier dessus pour je ne savais quelle raison. 

-Mais, au fait, pourquoi tu m'engueules ? Demandais-je bêtement.

-Parce que tu joue au con et que ça me fait chier ! J'en ai marre de plus te voir ! C'est comme quand t'étais partis ! On avait aucune nouvelles sauf les rares photos instagram ! Je veux pas revivre ça putain !

J'étais sur le cul, clairement, je ne comprenais rien à ce qui étais en train de se passer, je ne savais pas ce que ça voulait dire, je ne savais pas pourquoi il disait ça,je ne savais pas ce que j'étais censé comprendre et ce qu'il avait voulu dire.

-Mais je ne suis pas parti ! Je veux juste être seul !

-Ouais bah au bout d'un moment ça suffit ! Ça nous fait tous chier mais t'en as rien à battre parce que tout ce qui t'importe c'est ta propre petite personne !J'en ai marre ! Liam était tellement déprimé que j'ai du appeler Niall pour essayer de lui faire décrocher un sourire !Et moi je me suis dit que t'engueuler me ferai sûrement du bien mais c'est tout le contraire puisque tu ne comprends pas !

Ma gorge se noua et je souffla, nan mais c'était quoi ce délire ? Pourquoi est-ce-que tout le monde me reprochait la même chose ces derniers temps ? Ils s'étaient tous passés le mot ou quoi ? Mes nerfs étaient déjà à vifs alors si en plus ils se mettaient tous à me prendre la tête je risquait d'exploser et je ne voudrais pas me retrouver en face d'un moi en colère. 

-Putain mais tu me prends la tête là !Pourquoi vous me reprochez tous ça ? Franchement je commence à saturer !

-Mais bordel Harry ! Accepte la vérité un peu ! Ça va cinq minutes l'égoïsme ! Mince alors ! 

-Je ne suis pas égoïste... 

-Si ! Tu l'es ! Et tu ne l'assumes pas !

-Je suis désolé... 

Je baissa la tête vers mes pieds, je me rendais compte petit à petit que j'avais trop souvent été focalisé sur moi-même. Je m'en voulais, je l'avoue, mais on ne change malheureusement pas le passé.

-Je m'en fiche Harry ! Je m'en fiche totalement !

-Mais... Comment tu peux dire ça ?

-Parce que tu nous a déjà dit plusieurs fois que tu étais désolé mais tu n'en a jamais pensé un seul mot, jamais. Et n'ose pas me dire le contraire ! Tu le sais aussi bien que moi !

-Ta gueule Zayn, juste, ta gueule !

-Non ! Je me suis trop souvent tus pour ne pas te vexer, là il est trop tard ! J'en ai assez !

-Dégage de chez moi, sors.

Il ne bougea pas, c'est pourquoi je l'attrapa par son bras et le fichu dehors. Une fois que je fus seul je me laissa tomber dans mon lit, ma journée était éprouvante et malgré ma grande envie de dormir j'en étais incapable, mon cerveau ne semblait pas vouloir se mettre en mode off et m'empêchait donc de dormir, où du moins d'un sommeil reposant.