la révélation

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Stéphan Vlekjior venait de se réveiller, c'était le 15 novembre 1985, en ouvrant le misérable rideau qui recouvrait sa fenêtre, un rayon traversa la pièce, dehors le temps était radieux, le soleil brillait de mille feux, les oiseaux chantaient, pas un seul nuage ne venait recouvrir l'azur du ciel. Écartant le morceau de peau qui lui recouvrait le corps, il se leva, traversa la pièce, ouvrit la porte et sortit à l'air libre. Il habitait dans un cabanon dans les bois d'une campagne, il s'apprêtait à s'équiper de sa canne à pêche, quand il entendit un martellement de pieds qui se rapprochait, soudain il se retrouva encerclé par une dizaine d'hommes, l'un d'eux, qui était probablement le chef, dit à Stéphan de bien vouloir les suivre, car il était en état d'arrestation. Ne comprenant pas pourquoi, il décida de les suivre pour éclaircir l'affaire. Il se retrouva donc dans une voiture avec 5 autres hommes, le cocher, voyant qu'ils étaient installés, commença à prendre les rênes des chevaux et les tira pour qu'ils avancent. Le silence s'installa dès que la voiture se mit en marche et perdura tout au long du chemin, mais lorsque la civilisation devint proche, les brouhahas, conversations et rires commencèrent à se faire entendre. Ce fût une drôle de redécouverte de la ville pour monsieur Vlekjior qui en était resté éloigné depuis quelques année maintenant. Ils s'arrêtèrent enfin devant un grand bâtiment, à peine la voiture eut elle le temps de s'immobiliser que Stéphan se fit tirer dehors par les hommes qui l'accompagnaient, ils commencèrent à monter les marches, traversèrent quelques couloirs pour arriver enfin devant la porte d'une petite salle d'interrogatoire qui comportait seulement deux chaises et une table. Les policiers lui disent de patienter et ils l'enfermèrent dans la petite pièce. Après un temps d'attente qui lui parut durer plusieurs heures, un officier qui semblait hautement gradé entra dans la pièce, s'assit en face de l'accusé, posa ses mains sur la table, fixa Monsieur Vlékjior puis dit : Bonjour monsieur, je suis l'officier de police M Allen, je suis chargé de votre audience concernant l'affaire n°2934 : « Vous êtes accusé d'avoir pratiqué la chirurgie sur une jeune femme le 20 novembre en 1970, suite à accident dont vous étiez témoins : cette jeune femme vous accuse d'avoir pratiqué les méthodes non conformes à la charte des pratiques de médecine, aujourd'hui elle demande réparation de vos torts » Vous êtes en droit de vous faire assister par un avocat pour votre défense.

Souhaitez-vous qu'un avocat plaide en votre faveur? Monsieur Vlekjior refusa. L'audience ommença... puis l'officier quitta la pièce pour fixer une date pour le passage au tribunal dans les plus brefs délais, quelques instants plus tard il retourna voir Stéphan, pour lui annoncer que l'audience aura lieu dans 3 jours. Le jour du jugement, monsieur Vlékjior se fit conduire devant une double porte qui en s'ouvrant laissa paraître une salle d'audience, elle n'était pas pleine, seul un juge et ses confrères, une jeune fille et son avocat pour finir, quelques hommes qui devaient assurer la sécurité.Comme il n'avançait pas il se fit, pour ne pas exagérer poussé par ses compagnons. Placé à la barre d'accusation, le juge déclara que l'audience pouvait commencer. L'avocat dela jeune femme, prenant la parole, expliqua à l'assemblé l'accusation portée envers M. Vlekjior et que à présent sa cliente avait perdu la capacité totale de l'usage de son bras gauche. Le juge dit étant donné les circonstances, donna la parole à l'accusé en lui demandant des arguments pour sa défense. Stéphandit (15 ans plutôt) : par une belle après-midi, monsieur Vlekjior, chirurgien àl'Hôtel dieu de Nantes, voulant passer un peu de temps avec sa famille, invitason épouse et sa fille à passer un moment dans leur résidence secondaire à la campagne pour se promener et initier sa fille à l'équitation. La promenadecommença dans les bois où le feuillage orangé colorait la lumière, la petite-fille, qui jouait avec les herbes-hautes, portait une petite robe rouge et gambadait telle une princesse, ses cheveux blonds avaient des reflets d'or lorsque les rayons du soleil se faufilaient entres elles. La femme de M.Vlekjior était d'une beauté resplendissante, sa robe blanche décorée de fleurs dorées marquait sa taille de guêpe, ses cheveux bruns et bouclés lui tombaient jusqu'à la taille, elle avait des yeux pers comme Stéphan qui d'ailleurs lui était plutôt grand, il avait une silhouette élancée. Il portait une redingote et un pantalon noir qui faisait ressortir sa chemise blanche

soigneusement repassée et amidonnée, un magnifique haut-de-forme était placé sur sa tête et il tenait à la main une paire de gants de soie. Une lavallière noire en satin tenue par une épingle embellie de perles de nacres ornait son cou. Il avait de beaux cheveux châtain aux reflets Caramel, son teint légèrement bronzé mettait en valeur ses yeux, il avait un nez aquilin et était imberbe. Stéphan n'avait d'yeux que pour sa famille, il était dévoué corps et âmes à leur donner tout le bonheur de ce monde et à ce qu'ils ne manquent de rien. Il veillait constamment au bien-être de sa famille et par ailleurs comme Elena, sa fille voulait apprendre l'équitation, il lui proposa de faire une balade à cheval. Après une heure de promenade, pendant laquelle monsieur et madame Vlekjior ont eu le temps de discuter et s'échanger des nouvelles, car ils ne se voyaient pas énormément, comme Stéphan était très occupé par son métier, mais ils s'arrêtèrent net en entendant un bruit sourd qui fit peur au cheval, qui se mit à galoper de plus en plus vite. La petite fille se mit à hurler en appelant ses parents. Le cheval prenait dangereusement de l'allure et finit par faire tomber la petite qui s'ouvrit le crâne en se frappant contre un énorme rocher. La mère, affolée, en voyant sa fille inconsciente et baignant dans le sang courut vers elle et elle fût vite rejointe par son compagnon qui, par habitude du métier, ne fût pas dérangé par le sang. Faisant preuve d'un sang-froid remarquable il attacha autour de la blessure de sa fille un morceau de tissu qu'il arracha de sa chemise. Ensuite, il porta son enfant jusqu'à leur maison, l'allongea sur la table à manger pour que le corps soit en hauteur. Il demanda à sa femme de bien veiller à ce qu'elle ne bouge pas, pour qu'il aille chercher dans sa voiture quelques outils qu'il avait et qui pouvaient éventuellement lui servir pour ce qu'il s'apprêtait à faire : opérer sa fille hors de l'hôpital pour arrêter l'hémorragie crânienne. De retour à la maison, il chauffa de l'eau jusqu'à l'ébullition puis plongea ses outils dedans, l'eau bouillante lui servait de désinfectant : pour éliminer les bactéries et les virus présents sur ces derniers. Il demanda à sa femme, qui pratiquait la couture de temps à autre, de lui prêter une aiguille très fine qui lui servirait à recoudre la peau, puis la plongea dans l'eau bouillante. Pour arrêter l'hémorragie, il lui fallait quelque chose de fin et en argent. Il dénicha un stylo dans un de ses tiroirs, d'ailleurs, c'était un très bon ami, Charles Solis, qui était docteur en médecine, qui le lui avait offert. Récupérant ses outils, il prit ses ciseaux et commença à découper la peau qui le gênait. Il chauffa le stylo avec précaution, car il fallait qu'il soit chaud mais pas brûlant, et en faisant très attention, il posa le stylo sur la poche de sang qui avait éclaté et provoqué le saignement, pour ressouder les parois, il répéta l'opération jusqu'à ne plus avoir de déchirure mais en retirant le stylo, il toucha un petit nerf très fragile qui se rompit sous la chaleur du stylo. Étant le père de cette petite fille il se sentit coupable, mais ne voulant pas inquiéter sa conjointe, il ne dit rien. Pour reconstituer la peau qui recouvrait la boîte crânienne, il prît l'aiguille préalablement nettoyée puis chercha dans sa trousse du fil médical constitué avec des boyaux de chats. Ensuite, il rassembla la peau et se mit à coudre. Après une demi-heure de précisions à ne pas faire d'erreur, il termina enfin. Il prit les ciseaux et coupa le surplus du fil. Quelques jours plus tard, Elena avait repris des forces, mais lorsque Stéphane rentra le lendemain matin d'un service de nuit, sa femme, rouge de colère lui tomba dessus et elle commença à hurler, l'insultant et l'accusant d'avoir privé Elena de son bras gauche... . Stéphan fût comme foudroyé, comment avait-il pu commettre une telle erreur, lui qui voulait juste sauver la vie de sa fille ? Après ce jour, Catherine refusa de lui adresser la parole, elle demanda le divorce dans les 15 jours qui suivirent et lui interdit un quelconque contact avec Elena. C'est ainsi que Stéphan quitta son travail, sa maison, sa famille, ses amis et la civilisation, il s'isola dans une maisonnette à la campagne, avec le lourd poids sur sa conscience d'avoir rendu sa fille handicapée. A la fin du récit de M. Vlekjior, l'assemblée resta bouche bée, Elena, sa fille, fondit en larmes en sachant que sa mère lui avait caché la vérité pendant toutes ces années. Émue d'avoir retrouvé son père, elle se jeta dans ses bras et retira sa plainte contre lui, comprenant qu'il avait seulement voulu lui sauver la vie.

fin

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⏰ Last updated: Mar 27, 2018 ⏰

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le poids de la culpabilité sera toujours présenteWhere stories live. Discover now