Cela faisait déjà plus que quarante minutes que je courais à toutes jambes , allant où le vent m'emportait . Étant à bout de souffle , je m'arrêtai pour régler ma respiration , les yeux fermés, le dos courbé, les mains sur les genoux . Inspiration. Expiration . Quand je sentis que mon cœur battait moins vite et moins fort , je me décidai alors de continuer ma course . Je levai brusquement la tête , ce qui me fit perdre mon équilibre , et je tombai sur les fesses . J'abandonnais alors toute tentative parce que mes membres ne me portaient plus . C'est ce qui arrive quand on ne mange pas pendant trois jours .
Tout mon corps était allongé sur le sable , devenu plutôt froid après le départ du soleil. L'eau , qui était toujours assez tiède , n'arrivait qu'à toucher mon tier droit . Le goût de sang fruit de la petite mais profonde blessure qu'on m'avait affligée au dessus de la lèvre supérieure me donnait la nausée . Une vague plus puissante que les autres a pu me recouvrir tout entier , je fus alors obligé de fermer les yeux , de me boucher le nez et de frôler mes lèvres l'une sur l'autre . Je senti une légère douleur lors du contact de l'eau salée et de ma blessure . Désinfection gratuite , me dis-je , laissant échapper un petit rire .
Le temps passait , et je ne bougeais pas d'un pouce . Des minutes qui duraient comme des heures s'écoulèrent pendant que je contemplais le ciel , les étoiles. Je ne me souviens même pas de m'être endormi.
Le soleil du matin ne me laissait pas ouvrir les paupières. Je bougeais mes doigts , mais je ne touchais pas de sable . J'ai été aussi content que surpris : si j'avais passé la nuit sur la plage , je serais gelé jusqu'à maintenant.Je pris mon courage à deux mains et ouvrit les yeux . Puis , je levai le dos , assez pour être assis , et pouvoir examiner la chambre dans laquelle je me trouvais .
Elle était très grise , très noire . Humble mais assez triste .
Je m'étais enfin levé , difficilement . Mes jambes étaient comme de la gélatine . Je me sentait léger , vide . Vide de l'intérieur, léger de l'extérieure .
Je sorti de la chambre , le cœur en course , tout mes membres sur leurs gardes . Je marchais sur la pointe des pieds , faisait attention à ne rien toucher , et surtout à ne rien faire tomber . Je voulais faire le moins de bruit possible .
Je trouvais cela très bizarre , qu'il n'y ai même le un grain de poussière. Néanmoins ,la demeure avait l'air abandonnée . Étant partout dans l'atmosphère, la poussière est supposée être clairement vue grâce aux quelques rayons de soleils .
Que des couloirs . De longs et interminables couloirs . Des portes en bois brun brûlé à droite et à gauche . On de croirait dans un labyrinthe.
Après quelques temps , je trouvai enfin un escalier . Je le descendit à pas rapides mais toujours silencieusement.
Vue de l'escalier , on pouvait voir qu'il menait à un salon principal , et des portes dont j'apercevais que quelques une .
Je continuait ma descente pour enfin arriver à ma destination. Sur un des grands canapés , une jeune fille était assise sur le côté. Ses cheveux très longs , noirs et lisses ne laissait pas paraître son visage .
- Hey , lui dis-je en restant toujours assez distant .
Elle me salua en levant sa main droite , sans même changer de position.
Après quelques secondes de silence , elle me dit :
- Oh mais approche . Sois pas timide .
Et je m'exécutai .
- C'est toi qui ... qui m'a trouvé ?
-Ouep
- Merci ... tu m'as sauvé la vie ....
-Au contraire , je t'ai sauvé la mort !