Chapitre 3

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L'homme avançait dans sa direction. Sa longue veste noire claquait, agitée par la brise. Son visage était caché par l'ombre de son chapeau mais on pouvait malgré cela distinguer son léger sourire qui n'avait rien d'engageant. Fuir. Il fallait fuir. Caché entre deux poubelles, Myo se recroquevilla en priant pour que le sombre inconnu ne le trouve pas. Il le fallait. Mais il avançait dans sa direction. Un pas. Encore un autre. Il était devant lui. L'homme tourna vers le jeune homme son visage d'ombre. Son visage de mort.

Myo s'éveilla en sursaut, avec l'impression d'être encore traqué par l'homme en noir de son cauchemar. Il se releva, guettant le moindre signe d'hostilité dans l'étroite ruelle sombre où il avait passé la nuit, coincé entre deux sacs poubelle. Cela faisait seulement le deuxième jour qu'il passait seul dans la ville et sa maison lui manquait déjà. Son jean était déchiré et paraissait à présent plus noir que bleu, sa couleur originale. Ses cheveux étaient gras à cause des deux nuits passées dans la rue.

Quitter Lyon s'avérait plus difficile que prévu, à cause des nombreux policiers qui contrôlaient les passants à la recherche de criminels potentiels. Sortir était également compliquée par les barrières contrôlées aux sorties principales de la ville, mais Myo avait trouvé un endroit moins bien gardé où il comptait passer aujourd'hui.

Pendant la journée précédente il avait fait le point sur la situation et récolté des informations. Les explosions avaient été provoquées par des genres de terroristes. Cependant on ne savait pas pourquoi ils avaient fait explosé ces immenses. Une religion ? Un état ? De plus, leur technologie était inconnue, la bombe utilisée n'avait jamais été vue auparavant. Et pour finir, tous les terroristes étaient morts. Un poison étranges les avaient neutralisés en moins de 24 heures.

Myo avança prudemment dans la ruelle, puis se mit à marcher vite. Dans les romans policiers que Myo appréciaient particulièrement, si le héros restait trop longtemps au même endroit, il se faisait attraper. Et puis ses parents avaient sûrement déjà alertés la police pour sa disparition, il était probablement recherché. Le garçon bifurqua à droite, en direction de l'autoroute. C'était là. Le mur de sécurité de l'autoroute. Hier il avait observé pendant des heures, guettant la moindre ouverture. Et il s'était rendu à l'évidence. Il valait mieux passer par le mur qui bordait l'autoroute,haut de deux mètres, déjà là avant les attentats mais renforcé par l'armée. Le seul problème était les rondes de militaires, qui faisaient de grandes allées et venues devant le mur.

Quelques heures plus tard, plus précisément aux alentours de midi, Myo se tenait prêt, caché dans une ruelle proche derrière une poubelle. Hier il avait repéré que les soldats n'allaient pas tarder à partir manger, laissant quelques minutes le terrain libre avant que la relève arrive. Le jeune homme osa sortir prudemment de son abri. Ne voyant personne, il avança en marchant, si il courait il risquait de faire trop de bruit et se ferait repérer. Plus que cinq mètres. Trois. Deux mètres, il pouvait presque commencer à grimper !

- Hé ! Toi, là bas !

Un soldat approchait rapidement, grand, brun, une arme à la main et l'air menaçant. Myo avait réfléchi à cette situation. Il allait grimper. Au pire il se faisait tuer et revenait à la vraie vie, au mieux il réussissait.

- Arrête toi et met les mains derrière ta tête ou je tire !

Le garçon s'élança, aggripa le haut du mur et commença à se hisser. Le garde mit son arme en joue.

-Tu es prévenu.

Et il tira.

Fin du monde n° 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant