Des miettes de raison s'essaiment dans la brise
Civilisation vile et tombant en lambeaux
L'espérance a crevé sur cette terre grise
Où nous avons sciemment bâti notre tombeau
Qu'avons-nous donc à perdre ? Allons broyer nos crânes
Sous vos yeux abrutis, infecte indifférence
Casseurs d'identité, plantez vos doigts profanes
Dans le cœur du sacré, souillez la quintessence
Dans un dernier sursaut, osons notre colère
Là nous irons semer nos pensées bellicistes
Les tuer, dresser nos étendards lapidaires
Grisés par la névrose, aux mains des anarchistes
Tout est vain. Réprimés, parias de vos orgies
Putrides. Prisonniers, vos servants nous escortent
En Enfer. Tout est peur. Seul le chaos régit.
« Ne rendons pas les armes ! » nos voix nous exhortent...
Laissez-nous seuls.
Laissez-nous nos esprits tant qu'ils sont encore purs
Seuls en proie aux tourments hantant les incompris
Sur nous soufflent dès lors les relents de parjure
Il est déjà perdu, le combat des maudits
Oppresseurs pernicieux, hérétiques puants
Aux cœurs déracinés, la lourdeur vous accable
En flâneuse agonie, râles déliquescents
Vous pâtirez enfin, oui vous irez au Diable !
Voguant sur l'Achéron, les tyrans en maraude
Au lent rythme du glas gémissant dans la nuit
Piétinent la beauté et l'effritent. Ils rôdent.
Le macabre fait loi, l'innocence a péri !
De grâce, achevez-nous, piètres vies décharnées
Nos hurlements couvriront nos pas délétères
Lésion inguérissable... Unique vérité
De nos corps suppliciés sous le joug de vos fers
Dans les sanglots du ciel se fanent nos prières
Quand surgit la fureur qui d'un éclair éclipse
Nos destins jadis sûrs. Tout retombe en poussière.
Livrons-nous, confiants : voici l'Apocalypse.
Le monde est mort.