Believe in Earth

Chapitre 4 : la Descente aux Enfers

HEY !

Merci pour vos commentaires ça m'a fait super plaisir de voir que ma fiction continuait d'être lue :)

De mon côté, je vais bientôt attaquer l'écriture du onzième chapitre que j'espère avoir terminé le week-end prochain ! Je vous laisse lire le quatrième chapitre où vous aurez enfin des réponses à vos questions (pas toutes...)

QUATRIÈME CHAPITRE :

Les sourcils de Jake Griffin se froncent automatiquement lorsque l'écran de son ordinateur affiche des données qu'il était loin d'imaginer. Le pourcentage d'oxygène restant est dangereusement bas. Les chiffres semblent le défier alors que sa mâchoire se contracte en pensant à sa femme et à sa fille. Persuadé que ce n'est qu'un vilain malentendu, Jake quitte rapidement les données angoissantes. Sa nature calme et raisonnable le persuade de ne pas tirer de conclusions hâtives, qu'il s'agit assurément d'une mauvaise interprétation. Cependant, sa logique lui dit que c'est mauvais, très mauvais et que la panique qui commence à l'envahir n'est que le début de la fin.

Au bout de quelques minutes, il ne marche plus posément en direction du bureau du chancelier mais entame un véritable sprint à travers la station. C'est apeuré, affolé et en sueur qu'il arrive finalement devant Thelonious. Ce dernier lève les yeux de son bureau, son air impassible se métamorphose en une expression pleine de surprise due à l'attitude remplie d'inquiétude de son ami. D'habitude, Jake ne perd jamais le contrôle de la situation, agit avec réflexion, mais aujourd'hui il semble réellement préoccupé.

Le chancelier l'interroge d'un simple coup d'œil. L'ingénieur s'avance, la respiration haletante et commence à tout expliquer au chancelier. Sa bouche déballe à une vitesse hallucinante les chiffres effrayants qu'il a aperçus il y a peu de temps. Allant de l'état de l'ordinateur à sa course effrénée à travers les couloirs de Phoenix, Jake fait un topo complet sur sa journée de travail. Ses jambes font les cent pas à travers le bureau spacieux dans lequel il se trouve tandis que ses yeux évitent soigneusement le regard de Thelonious.

Sans que ce dernier ne bouge ses lèvres d'un millimètre, le père de Clarke se convainc lui même — à voix haute — qu'il a sans aucun doute mal lu les données, qu'il s'est inquiété pour rien. Le claquement de la porte semble le réveiller puisqu'il cesse son babillage et s'immobilise complètement. Les deux hommes se regardent dans le blanc des yeux, la peur de Jake commençant à faire à nouveau surface.

L'ingénieur semble perdre ces cinq sens puisqu'il ne remarque pas lorsque le chancelier pose ses deux mains sur ses épaules tremblantes. Des bribes de mots parviennent à ses oreilles. Ses yeux se ferment quand il entend distinctement « manque d'oxygène », « système défaillant » et « un an tout au plus ». Son cœur s'emballe en pensant à sa famille.

Abby ne mérite pas de finir asphyxiée dans l'espace, de suffoquer à cause du manque d'air qui causera leur perte à tous. Clarke ne mérite pas de terminer sa vie avant même de l'avoir débutée, de se battre pour inspirer de serait-ce qu'une infime quantité d'oxygène. Wells ne mérite pas de mourir. Thelonious ne mérite pas de mourir. Son collègue ne mérite pas de mourir. Cette petite fille qu'il a croisée tout à l'heure ne mérite pas de mourir. Aucun habitant de cette fichue station ne le mérite. Ils méritent tous de retourner sur Terre, pas de signer la fin de l'humanité alors qu'ils étaient persuadés que les générations futures passeraient leur vie sur Terre, avec la chance de ne pas se préoccuper de la moindre défaillance d'un quelconque système d'oxygène. Chance que visiblement, aucun des habitants de Phoenix, de Walden ou d'Arcadia n'aura.

Les jambes de Jake se mettent à trembler face à cette dure réalité. C'est comme si le sol se dérobait tout à coup sous ses pieds hésitants. Des pensées quant à ses futurs arrières-petits-enfants débarquent dans son esprit. Ils arrivent sur Terre, un sourire éclatant aux lèvres, l'odorat chatouillé par les nouvelles senteurs boisées et florales qu'offrent la planète où il rêve de se rendre, les yeux ne sachant plus où regarder face aux innombrables arbres qu'ils n'avaient, jusqu'alors eu l'occasion de contempler uniquement dans les livres.