Et si la fin du monde avait une fin?

La sombre réalité

Ils partirent quelques heures après que la jeune fille ait paqueté le peu d'affaires qu'elle avait.

Ils avaient passé la frontière plutôt facilement, après tout, Sam était connu des gardes et de sa population. Il avait mis ses calibres dans son sac se doutant forcément que Prospect Mira ne serait pas aussi généreux à les laisser passer avec de telles armes.

Sam ne disait pas un mot, trop habitué à avoir fait route seul. Soudain, un frisson le parcourut et il se rendit compte avec idiotie qu'il ne connaissait même pas le nom de la jeune fille.

-Au fait, tu t'appelles comment ? Demanda-t-il brisant le silence qui s'était instauré.

-Nina, et toi j'imagine que tu es le stalker qui vient loger chez nous parfois ? Demanda à son tour la jeune fille.

-Appelles-moi Sam, c'est bien mieux que Stalker comme prénom, se moqua-t-il.

Le silence reprit place finalement et ils continuèrent leur traversée vers le premier barrage des cents mètres. Sam en profita pour discuter avec quelques gardes de patrouilles, tout se passa sans encombre et les hommes leur proposèrent de s'installer prêt du feu pour prendre une tasse de thé. Sam en profita pour demander s'ils avaient vu passer Bourbon et ce fameux Artyom.

Un homme en tenue de camouflage lui répondit que oui, que le gamin se trimballait avec une kalachnikov vieille comme le monde. Le stalker parut légèrement surpris que les gardes de cent mètres aient accepté si facilement de les laisser passer. Et puis, après réflexion, cela ne le choqua même pas, Bourbon avait certainement dû passer un deal avec eux.

Il se questionna néanmoins sur le poste de 250 mètres, les gardes à ce barrage n'étaient pas connus pour leur gentillesse. Bourbon ne pourrait pas passer un business aussi facilement avec eux.

Puis, après avoir fini de discuter, Sam et Nina partirent en saluant les gardes. Aucun des deux ne parlait se doutant bien de la sombre raison de leur départ. Aucun bruit ne résonnait dans le tunnel hormis leurs bruits de pas qui faisaient échos.

Nina commença à regretter d'être partie sur un coup de tête, qui plus est, avec un inconnu. Elle pouvait faire encore demi-tour mais n'en trouva pas la force. Elle se disait qu'elle aurait pu rester auprès des habitants pour les aider, mais était-ce vraiment ce qu'elle voulait ?

Et puis, ce Sam, elle ne connaissait que de vagues rumeurs sur lui, rumeurs énoncées par des colporteurs. Tout ce qu'il se disait, c'était que c'était un vrai stalker qui se baladait de stations en stations pour apporter son aide, d'autres encore, disaient qu'il était trop égoïste pour s'installer à Polis et qu'il préférait courir après des choses sans valeur.

Personne ne savait d'où il venait, ni même son nom de famille ; enfin, peut-être que les gardes devaient bien savoir, ce devait être noté sur son passeport.

Ils virent au loin un feu qui crépitait ainsi que quelques hommes qui attendaient autour une tasse dans la main.

Sam ordonna à Nina de s'asseoir prêt du feu et de ne parler à aucun des hommes. Il s'éloigna et alla parler au chef en présentant son passeport tandis que le responsable du groupe lui posait des questions.

Nina se sentait idiote, assise là, à attendre au coin du feu avec des hommes dont elle ne connaissait même pas l'identité. Pourtant, elle prenait plaisir à écouter leur conversation, ils avaient l'air de bien s'entendre et leur discussion tournait autour d'histoire entre gardes que seuls eux comprenaient.

Soudain, l'un d'eux porta son attention sur Nina qui fut prise au dépourvu.

-T'es pas d'ici, tu viens d'où ?