Evasion.

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Max

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Max.

Deux jours. Deux putains de jours que je veux les secourir. Deux longues journées à réfléchir, dans la pénombre de ma chambre d'hôtel, à la meilleure manière de les faire s'évader de la prison qu'est devenu mon propre appartement. Quarante-huit heures que je rêve de les sentir à nouveau dans mes bras.

Pourtant, me voilà, hésitant, devant le grand immeuble s'élevant devant moi. Alors que mon plan était parfaitement clair et qu'il ne restait plus qu'à le mettre en œuvre, ma raison hurlait que c'était insensé, qu'il suffisait que je parte à ce stupide voyage et que tout irait bien. Que mes sœurs iraient bien.

Je fixe la fenêtre de ma chambre comme si j'avais le pouvoir de voir à travers et soupire longuement. Je dois être à la Grande Place dans trente minutes. Tout se joue en trente minutes et c'est bien trop court. Je m'en veux de ne pas m'y être pris plus tôt. Car si j'échoue, je devrai partir, je n'aurai plus de choix à faire.

Révolté à l'idée de quitter la ville sans au moins leur dire au revoir, j'entre dans le hall toujours puant la Javel et monte quatre à quatre les escaliers. Lorsque la porte si habituelle se dresse devant moi, le doute me gagne encore, joue avec mes nerfs. Je repousse une nouvelle fois ces pensées et baisse doucement la poignée.

Comme prévu, ma mère est partie en courses et mon père ronfle dans le canapé trop petit pour lui. Je pourrais presque en rire si toute mon attention n'était pas concentrée sur la chambre des filles.

J'avance à pas de loup, chaque craquement pouvant trahir ma présence, et atteins enfin la pièce. J'y entre toujours silencieusement et  remarque immédiatement Natacha et Louise, la première dont le pied est caché dans un énorme plâtre blanc recouvert de dessins ridicules.

Je soupire de soulagement face à cette vue apaisante et hésite même à faire demi-tour. Elles vont bien, et c'est tout ce qui compte.

Trop lent à prendre une décision, c'est finalement ma sœur encore entière qui me voit et s'exclame un peu trop fort à mon goût :

- Max ! J'ai cru que tu étais parti !

Elle se jette à mon cou et sa jumelle tente de faire de même. Je ris en la voyant clopiner dans ma direction et m'approche d'elle pour l'étreindre à son tour.

- Je n'ai pas le tout de vous expliquer mais il faut qu'on s'en aille. Maintenant, dis-je d'une voix quelque peu brisée par l'émotion.

- Pourquoi ?

La question de Natacha me fait presque bondir. C'est logique, non ?

- Pour fuir Papa et Maman, lui expliqué-je, pressant.

- Mais on est bien, ici !

Sa réponse quasiment immédiate me rend muet. Je prends ces mots comme une gifle.

Destination : Vie ParfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant