Le Projet Avengers : Civil War - Tome 3 ✓

14 - Déchirée

Nous arpentons de nouveau le bunker, cette fois escortés de Tony. 

- Je détecte des traces de signatures thermiques, dit-il alors.

- Combien ? demande le Captain.

- Euh... une.

Nous arrivons dans la fameuse pièce où sont entreposés de grands bocaux de verre. Dedans flottent des corps indiscernables car plongés dans une substance jaunâtre.

- Si ça peut vous rassurer, commence une voix diffusée dans les haut-parleurs, je les ai tués dans leur sommeil.

En approchant, nous pouvons enfin voir que les soldats ont une balle en pleine tête.

- Tu croyais que j'en voulais d'autres des comme toi ? poursuit le psy. Cela dit, je leur suis reconnaissant d'une chose, ils ont servi d'appât.

Son visage apparaît alors dans un encadré et Steve n'hésite pas à lui balancer son bouclier, mais celui-ci rebondit sur la paroi.

- Je vous en prie Captain, les soviétiques ont construit ce bunker pour résister au lancement des missiles UR-100.

- Je pense que je peux faire mieux, annonce Tony.

- Oh je n'en doute pas monsieur Stark. Avec le temps. Mais alors vous ne saurez même plus pourquoi vous êtes venus.

- Sortez de votre cachette ! m'écrié-je. 

- Je suis bien où je suis mademoiselle Summers. Mais merci.

Je grince des dents, Steve s'approche à son tour du psy. Tony nous a fait un rapide briefing. Helmut Zemo, sokovien. C'est suffisant pour moi.

- Tous les innocents que vous avez tués à Vienne, c'était pour nous attirer ici ?

- J'avoue que je n'ai pensé qu'à ça depuis au moins un an. Je me suis renseigné sur vous, je vous ai suivi, mais maintenant que je vous ai en face de moi, je m'aperçois qu'il y a un soupçon de vert dans le bleu de vos yeux.

- Fermez-là !

Je pose mes doigts sur la vitre, une rage sans nom s'empare de moi. Ce mec a tué des innocents, à cause de lui, j'ai failli perdre mes amis et Rhodey est peut-être mort. La vitre se met à geler en moins d'une seconde, mais Zemo ne semble pas le moins du monde impressionné.

- La perfection n'est pas de ce monde, continue-t-il.

- Vous êtes sokovien. Alors c'était pour ça.

- Non, la Sokovie avait déjà rendu l'âme avant que vous ne la détruisiez. Non, je suis là pour respecter une promesse.

Steve repousse lentement ma main alors que la vitre est presque entièrement gelée. Je lui adresse un regard, surprise, mais m'écarte. 

- À quelqu'un qui est mort, comprend Steve.

- À tous ceux qui sont morts. Comme vous aussi allez mourir.

Je fronce les sourcils. Zemo appuie sur un bouton et la télévision à notre droite s'allume. C'est écrit en russe, mais je comprends que c'est une date. 1991.

- Un Empire abattu par ses ennemis peut renaître, philosophe Zemo. Mais un empire qui s'effondre de l'intérieur est rayé de la carte. Pour toujours.

J'adresse un regard inquiet à Tony puis à Steve. Que raconte-t-il ? Tony s'approche de l'écran, son visage se ferme alors.

- Je connais cette route. Qu'est-ce que ça veut dire ?

Je distingue alors une voiture qui fonce dans un arbre. Un homme en moto se gare à ses côtés. Je reconnais alors Bucky. Le conducteur sort de la voiture, mal en point.