Chapitre 7 : les colocataires

117 14 9
                                    

- Anarell Olympe, bienvenue dans notre établissement, m'accueillit un petit bonhomme rondouillet aux lunettes sur le bout du nez en venant à ma rencontre. On m'avait prévenu de votre arrivée.

- merci, monsieur ..., commençais-je à répondre.

- Elendìl, appelez-moi Elendìl, me coupa-t-il avec rapidité.

- merci, monsieur Elendìl, ajoutais-je donc à sa demande.

Mes yeux ne cessaient d'être attirés par la grande pièce cathédrale. Deux majestueux escaliers en décoraient la majeure partie permettant d'atteindre les deux étages supérieurs grouillant d'étudiants. Juste en face, une seconde porte ouverte sur une cour fleurie. D'un camaïeu de violet allant de la glycine au lilas en passant par le bougainvillier, je m'imaginais bien assise sur un des bancs en granit de l'allée afin de réviser mes cours. Soudain, la réalité se rappela à moi quand mon hôte se positionna juste en face de mon visage béat. Il m'indiquait une dame à l'air patibulaire arrivée là à mon insu. En même temps, ce n'était pas compliqué vu mon manque de concentration. Pour être honnête, j'étais un peu perdue dans cet endroit.

- dame Artamis, veuillez prendre mademoiselle, avec vous pour une visite je vous prie, ordonna Elendìl. Olympe, vous viendrez me voir dès que vous aurez un moment pour parler de votre cursus chez nous.

- bien sûr, monsieur, répondit dame Artamis en acquiesçant. Venez, ajouta-t-elle dans ma direction.

La femme était élégante dans sa tenue stricte, sûrement une nymphe à son allure. Cependant, il m'était difficile de déterminer sa vraie nature. Elle m'expliqua qu'elle s'occupait de l'intendance, de la gestion des élèves, ici à Istya, depuis plus de quarante ans. Elle paraissait pourtant jeune, je me questionnais secrètement sur son véritable âge pendant qu'elle me guidait dans ce labyrinthe. Sa peau lisse ne semblait pas atteinte par les années, si bien qu'on pourrait presque la prendre pour une élève. Enfin, si elle n'avait pas cet air sévère sur le visage, cela aurait pu.

La visite de l'établissement, si on peut la nommer ainsi, se poursuivit dans l'aile nord et plus particulièrement le deuxième et dernier étage. Le premier, étant réservé aux garçons, ne nous était pas accessible. La totalité de cette partie de l'édifice était affectée au pensionnat. Je ne voyais pas où logeaient les professeurs par contre. Pour un souci d'économie de place, chaque chambrée était partagée entre plusieurs élèves. L'école étant accessible par tous, mon imagination se mit à divaguer. Je me demandais bien qui pourrait se retrouver avec moi ou plutôt avec qui je pourrais me retrouver. Toutes les espèces semblaient être réunies à Istya. Mes pensées furent interrompues par la visite des dortoirs. Chaque pièce était apparemment composée d'un espace de repos, d'un coin bureau et d'une salle d'eau d'après les dires de dame Artamis. La partie détente et études se trouvait en commun avec le reste des élèves au niveau du rez-de-chaussée que j'avais survolé plus tôt. Une grande bibliothèque fournie de livres y trônaient en attendant d'être feuilletés. Une vraie caverne d'Ali Baba qu'il m'impatientait de découvrir. Pour en revenir aux chambres, c'est devant la neuvième que dame Artamis m'arrêta pour repartir aussi sec à ses occupations.

J'entrai dans une pièce lumineuse et une jeune elfe blonde au teint clair se retourna en m'entendant me faufiler. Ses cheveux tressés suivirent son mouvement et je découvris d'immenses yeux bleus innocents. La gentillesse s'affichait sur ses traits. Et en effet, un grand sourire m'accueillit, ses iris pétillants à mon approche. Elle me prit la main, contact peu habituel entre des inconnues.

- Aiya, je m'appelle Laurelìn. Bienvenue à Istya ! Je suis contente de te rencontrer. Comment te nommes-tu ? D'où viens-tu ? Tu as fait bon voyage ? Je t'ai déjà préparé ton lit, viens voir, déblatéra-t-elle sans s'arrêter. Elle me prit la main pour aller vers la partie repos.

- je ... je, bégayais-je de stupeur tandis qu'elle m'expliquait les rudiments de la colocation.

- oula, pardonne-moi, je vais peut-être trop vite, s'excusa-t-elle avec un rire cristallin en voyant mon regard perdu.

- Aiya, je suis Olympe, enchantée de te rencontrer Laurelìn, puis-je placer entre deux excuses de sa part.

La pièce où se trouvait les bureaux était orientée est vers la capitale au loin. Tandis que la chambre donnait côté cour où l'on pouvait apercevoir l'allée en fleurs depuis plusieurs grandes fenêtres. Laurelìn m'expliqua que le gentil garçon à l'entrée s'étant occupé de Lua et de mes affaires s'appelait Melko. En effet, toutes celles que j'avais pu emporter se trouvaient posées à côté de mon lit. Je remarquai un troisième espace nuit ou plusieurs plantes grimpantes avaient envahi les murs. Je questionnai donc ma nouvelle colocataire à ce sujet.

- Earwen est partie pour quelques jours, nous ne la verrons sûrement qu'à la fin de la semaine. C'est une élémentaire de la terre, m'expliqua-t-elle.

- d'où les plantes, en déduis-y-je en désignant lesdites plantes du doigt.

- oui, gloussa Laurelìn.

Mon autre colocataire avait en effet laissé quelques indices sur son origine si l'on peut dire. J'imaginais bien cette Earwen en train de faire pousser ce lierre grimpant de sa magie. Le mur derrière son lit en était tapissé. Le côté de Laurelìn ne laissait rien paraître quant à la nature de ses pouvoirs, mais je pense que je le découvrirais assez tôt. Rien ne vaut une bavarde pour obtenir des ragots. Je profitais qu'elle soit partie faire une course pour ranger mes affaires. Mon carnet vient décorer ma table de chevet ainsi qu'une jacinthe sauvage récupérée lors de mon voyage jusqu'ici. Une toilette bien méritée plus tard et je m'étalais de tout mon long sur le lit confortable.

J'avais dû m'assoupir, car Laurelìn me réveilla à son retour. Nous descendîmes un des grands escaliers donnant dans le hall afin de continuer la visite du manoir. De là-haut, la salle semblait encore plus immense que lors de mon arrivée dans les lieux. Laurelìn me tendit sa main, pressée de me faire visiter le reste du majestueux bâtiment avant le dîner. Des jeunes hommes, retournant sûrement à leurs dortoirs après la journée de cours, nous croisèrent tout sourire.

- salut la nouvelle ! lança un des garçons avec un air malicieux avant de reprendre son chemin.

- ne fait pas attention à eux, me conseilla Laurelìn.

Un retardataire me bouscula sans ménagement. Nos regards se rencontrèrent, le mien d'agacement, le sien indifférent comme si je n'avais pas d'importance. Son sourcil gauche levé en signe de défi, il continua sa route comme si de rien n'était, rattrapant ses compagnons bruyants au possible. Quel grrr ! Je hochais la tête pour me débarrasser de mon sentiment négatif. Je descendis les dernières marches en sautillant afin de rejoindre ma nouvelle colocataire. Un coup d'œil m'indiqua quand même qu'il avait disparu.

L'aile sud se composait au rez-de-chaussée de salles de travaux pratiques ainsi que de bureaux réservés aux professeurs. Les deux étages restants étaient sûrement les salles de cours. J'avais ma commentatrice attitrée qui se faisait un plaisir de me donner tous les détails possibles et inimaginables de ce tour de l'établissement. Le soir fut vite tombé et je ne vis le temps passé. Bon à part mon estomac qui criait famine bien sûr. Direction donc le réfectoire pour retrouver d'autres étudiants affamés.

————————————————————————

Hello les amis,
Introduction à l'école et une nouvelle amie Laurelìn :)
Comment la trouvez-vous ? Et l'école ? Des idées pour la suite ?
Dites-moi tout en commentaire ^^
Bisous bisous,
Meira.

Olympe d'EsméraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant