The Game Beginning

Chapitre 5 : Menteur

Chapitre 5 - Menteur

La première épreuve, ou du moins, sa première partie, était commune à toutes les salles : un questionnaire.

Dans ce dernier, on retrouvait aussi bien des questions de mathématiques que de philosophie, de l'économie au droit, en passant par la culture général. Il s'agissait d'un test complet qui se devait de mesurer le niveau des candidats. Le rater était synonyme d'échec.

Enfin, c'était normalement ainsi que ça devait se passer. Malheureusement, rien jusqu'à présent. Aucun candidat n'avait eu le courage de passer la porte de bois.

J'étais assis là, écoutant ma musique à travers mes écouteurs. Mon moral s'assombrit aussi vite que le suggérait ma playlist. J'étais passé de raps forts et entrainant à de lugubres solo de saxophone au rythme de soul en moins de cinq chansons. Etait-ce ma réputation de tordu qui les en dissuadait ? Ou alors était-ce la perspective de se faire évaluer par le Kaiser qui les faisaient rechigner à l'idée même de passer mon épreuve.

Pourtant, passer une épreuve n'était pas si difficile. Je me rappelais encore lorsque j'ai passé mon test d'entré à la Starke. Elle et moi. Un énième défi. Aussi loin que je me souvienne, nous n'avions cessé de nous mesurer dans tous les domaines possibles. En musique, elle jouait aussi bien du piano que moi de mon archer, en sport, nous étions aussi rapides l'un que l'autre, en art graphique, elle me surpassait à plate coutures, et enfin en amour. Pour ce dernier, nous en étions au même niveau. Nous avions tous les deux gagné. Après tout, nous étions l'un avec l'autre. Des idéaux mutuelles.

Ainsi, pour enfin nous départager, nous voulions voir lequel de nous deux entrerai dans l'académie la plus sélective d'Arcta : ArtField. Ce vitarium était connu pour son cycle préparatoire infernal, ses cours d'une complexité extrême, mais aussi pour ses jardins immenses. L'endroit rêvé pour se débarrasser de ses soucis et profiter au mieux de la vie...

Cependant, le cycle préparatoire ne fut pas aussi compliqué que nous l'espérions. Après tout, avec du travail quotidien et acharné, on arrive à tout. Si bien qu'au bout de deux semaines, trois jours après elle, j'eu maitrisé le programme des quatre semestres et étais prêt à vivre dans l'oisiveté.

C'est là que le concours de la Stärke. D'après les rumeurs, il était horrible à passer et ne laissait comme vainqueur que de véritables pépites intellectuels. Le défi parfait pour nous.

On se décida enfin à entrer dans ma salle. C'était un groupe de neuf.

« Oh vous êtes là, dis-je en retirant mes écouteurs. Je vous attendais.»

Ils me dévisageaient. Aucun d'eux ne semblait à l'aise. Des regards furtifs vers les coins de la pièce puis vers celui qui semblait avoir pris la tête du groupe. Ils n'étaient pas si sûrs d'eux.

« Approchez voyons, ne soyez pas timide. Dîtes à ceux qui sont dehors qu'ils peuvent entrer.

- Il n'y a personne d'autre, répondit un blond au joues roses, leur "chef". On est les seuls à avoir choisi votre épreuve. »

Il y avait quelque chose d'étrange en lui. Était-ce son regard ? Non, ce n'était pas çà. S'il y avait eu quoique ce soit d'inhabituel dans son regard, j'en aurai immédiatement compris la cause. Non...  Ça devait venir de son ancienne vie, de l'expérience qu'il avait amassé jusque là. Artfield n'était pas un vitarium assez  éprouvant pour façonner quelqu'un ainsi, surtout s'il n'était même pas encore en troisième année. 

Il regarda autour de lui, vérifiant si les autres réagissaient... Il affirma sa position de "chef".

« Si nous sommes là, c'est pour intégrer la Stärke. Et qui de mieux pour nous juger que son chef en personne.