Chapitre 1

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J'attends mon train. Comme d'habitude, je n'ai aucune idée d'où d'aller. Là où le vent me menera j'imagine. Je suis assis sur un banc de la gare, presque vide avec seulement quelques Gardiens pour surveiller les possibles manifestants. Je regarde l'heure qui affiche 13 h 45, le train ne devrait pas tarder. J'observe le garçon à côté de moi, il pleure silencieusement. Peut être 10 ans seulement, mais déjà l'air bien malheureux. Habillé de guenilles, seul son bonnet rouge est intact. Ils me fait penser à moi à son âge, avec ses boucles dorées sa petite taille et son nez en trompette. Mais même si je ne le connais pas, je sais pertinemment qu'à son âge, j'étais bien plus chanceux que lui. Il me regarde maintenant. Après quelques secondes à se regarder, je lui souris. Lui aussi me décroche un sourire en coin.
Le train arrive, nous nous lèvons tout les deux et comme d'un accord commun nous montons et nous installons ensemble dans le train, moi côté fenêtre. Cela faisait bien longtemps que l'état avait arrêté de faire payer les trajets en train. C'est sûrement le bon côté d'avoir une des familles les plus riches du monde à la tête du nouvelle Empire, ils vivent tellement éloignés de la réalité qu'ils en oublient qu'on se déplace autrement qu'en hélicoptère.

-Bonjour..., me dit une petite voix qui me rappelle soudain la présence du petit être à les côtés. Il me regarde avec attention, ayant l'air d'essayer de retenir chaque détail de mon visage.

-Bonjour, lui répondis-je.

-C'est quoi ton nom?, me demande t'il avec un petit tremblement dans la voix, révelant sa timidité.

-Liam, Liam Francks.

-Moi c'est Noé.

-Et tu sais où tu vas aller?, je demande m'efforçant d'être rassurant.

-Pas vraiment.

Alors qu'il regarde désormais ailleurs, c'est à mon tours de l'observer plus en détail. Environ 1m45, yeux bleus, très mince, cheveux blonds bouclés. Il porte un short rouge, légèrement déchiré à la cuisse gauche avec un polo bleu ciel dans un état médiocre. Ses chaussures en toile son également à pleindre, ainsi que ses chaussettes, remonté jusqu'au mollet, trouées partout. Comme je l'avais déjà remarqué, son bonnet, assortit à son short, est lui très propre, faisant un contraste curieux avec le reste de sa tenue. Et puis, je remarque soudain sa sacoche, qu'il serre très fort dans ses bras. Je me demande ce qu'elle contient qui puisse être si précieux au yeux de Noé.
Le train, presque vide démarre enfin. Nous sortons peu à peu de l'atmosphère gris de la ville qu'est DickensTown pour pouvoir voir défiler devant nous les beaux paysages restants entre les villes toutes tristes et sans âmes. Je lance un regard en coin à Noé et vois qu'il essaye tant bien que mal de regarder par la fenêtre malgré sa petite taille. Son innocence me fait sourire.

-Dis, demande t-il toujours aussi timidement, tu crois que je peux me mettre sur tes genoux pour pouvoir regarder la vue? Juste cinq minutes...

Pris de cours par la question, j'hésite avant de céder devant le regard supliant du garçon. Ce n'est qu'un enfant après tout.

-Bien sur que tu peux, dis je en lui faisant signe de la tête,viens.

Il lâche sa sacoche pour se hisser sur mes genoux et regarder avec attention par la fenêtre. La sensation d'avoir un enfant sur mes genoux est nouveau pour moi. Mes frères étaient tout les deux beaucoup plus âgés que moi, et nos liens sont aujourd'hui inexistant. Puis du haut de mes 23 ans, je n'ai même pas eu le temps de penser à toutes ces choses comme le mariage, les enfants, que ma vie était déjà vouée à l'errance et la douleur. J'aurais pu, peut être, y penser. Si les choses s'étaient passées autrement, et si j'étais à un âge plus avancé, j'aurais pu. Mais ce n'est pas le cas. J'ai à peine 23 ans, et je sais déjà que mon futur ne sera guère agréable. Je repense alors à l'époque où j'avais un avenir, un futur. Avec elle.
Je sens mon coeur se serrer et préfère me concentrer sur la respiration de l'enfant assis sur moi pour me reprendre. Noé s'est endormi. Lui aussi ne doit pas avoir une vie facile, sûrement bien pire que la mienne. Peut être était-ce pour cela qu'il pleurait tout à l'heure? Je ne lui demanderait pas, en tout cas pas pour l'instant. En gage de respect pour lui.
Les enfants vagabonds sont de plus en plus en plus nombreux depuis le coup d'état, tous avec une histoire bien trop horrible pour leurs âges, et Noé est sans aucun doute l'un d'entre eux. Je n'ose pas imaginer ce que ces yeux couleur du ciel ont pu voir, et préfère me reconcentrer sur la même chose qu'eux avant qu'ils se ferment, le paysage qui défile.
Je finis par m'endormir au côtés de mon jeune compagnon.

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-Liam, Liam!, me réveille soudain la voix de Noé, c'est le terminus!

J'ouvre lentement les yeux trouve le garçon debout prêt à partir, comme un petit soldat. Je me rend en effet compte que le train à finit son trajet, puis regarde l'heure: 18 h30. Je m'étonne d'avoir dormis tout ce temps, Noé me fait un effet reposant.

-Ok je me dépéche, dis je me réveillant tant bien que mal et en récupérant mon sac à dos.

Nous sortons du train et commençont à marcher en direction de la sortie de la gare presque vide et c'est seulement là que je me rend compte de la ville dans laquelle nous sommes: ConanDoyle.
Mon visage se crispe, et Noé semble s'en rendre compte car il me lance:

-Tout va bien?

-Euh... Oui, ne t'inquiète pas.,répondit je essayant de paraître plus décontracté me disant que je penserais aux possibles  problèmes futurs quand je saurais quoi faire de Noé, même si je pense déjà savoir, Tu sais où tu vas aller?

-Oui oui!, s'empresse t-il de répondre avec un air faussement joyeux.

-Tu es sur?, dis-je en fronçant les sourcils me rendant compte de son ton bien trop enthousiaste pour être honnête.

Noé alors baisse la tête, l'air un peu honteux.

-Pas vraiment en fait.

Je m'arrête calmement de marcher et m'accroupis en face de Noé afin d'être à sa hauteur.

-Je ne peux rien te garantir bonhomme, mais sache que pour l'instant, si tu le veux, tu peux rester avec moi.

L'enfant en face de moi relève la tête et me regarde comme si je lui venait juste de lui offrir le plus beau cadeau du monde.

-Se sera pas le luxe, je te prévient!, lui dis je d'un ton qui se veut taquin.

Et soudain d'un geste qui me prend totalment par surprise, Noé se jette dans mes bras. Raide comme un piquet à cause debla surprise, je me détend peu à peu et finis par répondre à l'étreinte du garçon.
Le câlin dure de longues secondes, et, d'une façon que je ne pourrais expliquer, je sens comme un lien entre moi et cet enfant. Sa pureté me touche, son innocence me fait peur pour lui. Un besoin de le protéger et le préserver s'enpare de moi, comme si il était de mon sang.
Nous nous détachons l'un de l'autre, et reprenons nôtre marche, silencieusement, aucun de nous ayant l'envie de briser ce moment religieux ; nous ne sommes plus seuls.
Je me demande tout de mêmesi j'ai pris la bonne décision. Je suis un vagabond, un voleur. Qu'ai-je de bon à lui offrir? Mais serait-il en de meilleures conditions si je l'avais laissé à la gare, seul, à ConanDoyle! Certainement pas. En puis, ce n'est que temporaire après tout.
Je sais exactement où aller, je connais cette ville aussi bien que je la hais et que j'avais l'habitude de l'adorer. Trop de choses se sont passées ici.
J'évite les quartiers les plus dangereux et nous arrivons devant un immense bâtiment désaffecté. Le mur qui nous fait face à des briques qui ressortent légèrement du reste du murs, mais juste assez pour grimper.

-Bon, dis-je, il va falloir que tu monte sur mon dos et que tu t'accroche très fort à moi.

Noé me lance un regard paniqué.

-Je t'avais dis que ce serais pas un partie de plaisir., lui lançais je avec un sourire en coin.

Cette phrase semble lui redonner confiance car il prend son élan, cours, saute et arrive sur mon dos. Je ne perds pas de temps et escalade rapidement la façade de l'immeuble jusqu'au dernier étage. Je connais se mur comme ma poche, et j'ai l'habitude de grimper partout où je passe, ce qui fait que même avec un enfant sur le dos, la tâche reste simple. Au dernier étage, je passe par une fenêtre sans vitre et dépose Noé.

-La vache!, dis ce dernier.

Je rigole à cette remarque. En effet, le spectacle est beau à voir. Le dernier étage possède un toit ouvrant, qui marche toujours, et plutôt bien. Je jette un regard à ma montre qui indique 19 h 30, ce qui explique le ciel rosé et les étoiles apparentes.
Alors que Noé admire la vue, je sors de mon sac tout ce dont j'ai besoin et installe le camp. Une tente, un briquet, deux pommes et aussi deux des sept boites de conserve que j'ai. Demain sera dimanche, le jours de la chasse pour les vagabonds comme moi. Je prendrais des réserve.
La soirée se déroule dans le calme, j'explique à Noé quelques choses importantes, et nous mangeons, certe aiment pas à nôtre faim, mais conscients de la chance que nous avons de ne plus être seuls.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 15, 2018 ⏰

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