29-Le dernier banquet [fin]

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Une voix m'appelle. Je l'entends qui me parle. Elle me raconte des choses. Je l'écoute. Enfin, je me force à la comprendre. Mais c'est difficile. Comme si ce n'était que des filaments de phrases incohérentes.

J'ouvris un oeil, mais la lumière aveuglante m'incita à le refermer aussitôt.

-Abigail!

Un bruit de chaise qui racle le sol me fit grogner.

-Quoi? Elle est réveillée?

-Fermez-la, grognai-je.

-Quoi?

J'ouvris doucement les yeux en pinçant les lèvres.

-J'ai dit, fermez-la, répétai-je en lançant un regard meurtrier aux visages autour de mon lit.

Je fronçai les sourcils avant de les regarder plus attentivement.

-Katerina? murmurai-je en reconnaissant l'ovale parfait de son front et ses yeux marrons.

-Abigail! s'écria-t-elle, toute excitée.

-Où est-ce que je suis? marmonnai-je.

-À l'infirmerie de l'école, répondit Gabriel.

-Tu dors depuis presque vingt-quatre heure, ajouta Émile.

Tous les souvenirs de la veille se frayèrent un chemin jusqu'à mon cerveau.

Le bal, ma robe, le Professeur Whitemore alias Aaron Hudson, l'amas d'énergie...

-Qu'est-ce qui c'est passé? murmurai-je.

-Tu as commencé à danser toute seule... Puis il y a eu une espèce d'explosion et tout le monde a vu cette grosse boule noire qui dégageait une puissance incroyable. Elle avait la forme d'un homme... Comme une silouhette vaporeuse et sombre, commença Antoine.

-Tu t'es mise en colère. Jamais je ne t'avais vu comme ça auparavant. Une lumière blanche a émanée de toi. Tu t'es enflammée comme une torche et de magnifiques ailes de feu ont poussées dans ton dos. Puis...

Katerina marqua une pause, semblant peu sur de la suite. Laurent vint à sa rescousse :

-On aurait dit que tu as déchiré l'intérieur de cette silouhette sombre.

-Elle ne dansait pas seule, commença une voix qui approchait du lit de l'infirmerie d'un pas de félin.

-Edmond! m'exclamai-je en tentant de me redresser.

Christina posa une main sur chacune de mes épaules pour me clouer au lit.

-Elle dansait seule, tout le monde l'a vu, dit Antoine.

Le monde autour approuva. Je devais avoir l'air fou...

-Non, c'est simplement que vous n'avez jamais vu la mort en face.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là? questionnai-je.

-Abigail, toi comme moi sommes morts. Nous avons vus des centaines de fantômes dans le Royaume des morts. Seul les personnes ayant vu quelqu'un mourir ou ayant vu un mort dans l'Au-delà peuvent voir l'Esprit de l'Obscurité, expliqua Edmond.

École de magie Arcturus [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant